Un seul candidat: le meilleur

22 janvier 2011,

(C’était il y a trente ans)

(reprint le Sauvage n°71, spécial Jardin, été 1980)

Les écologistes présenteront un candidat aux élections présidentielles du printemps 1981. Il peut réunir sur son nom de 5% à 15% des voix et même davantage, si les écologistes se mettent d’accord, si le candidat est le meilleur, si l’absence d’une soi-disant union de la gauche permet d’exprimer de vrais choix de société. Alors les écologistes pourront enfin peser sur la vie politique institutionnelle, ce qui ne les dispensera pas de continuer de mener sur le terrain leurs actions locales.

Les écologistes représentent la seule force de novation en politique mais ce sont les électeurs écologistes qui l’expriment, tandis que les militants restent souvent paralysés par de vieilles pratiques gauchistes : sectarisme, conflits de personnes, fatras idéologique, pratiques minoritaires.

Or ce mouvement a une vocation majoritaire et doit exercer sa part de pouvoir démocratique. C’est le seul moyen d’arrêter le programme nucléaire, de changer de priorités économiques pour réduire le chômage et arrêter le pillage de la biosphère et du tiers monde en particulier.

L’écologie doit se présenter cette fois pour prendre un morceau du pouvoir, le plus important possible. Seule position réaliste, si l’on ne se résigne pas à attendre le premier accident nucléaire pour changer la politique. L’écologie aux prochaines présidentielles doit dépasser une des quatre grandes formations, devenir un élément indispensable des négociations de gouvernement ou d’opposition. Elle doit oublier les fantasmes d’alliances électorales. Elle doit oublier l’espoir de voir le Parti socialiste dans l’une de ses variantes reprendre une partie des revendications écologiques autrement que sous la contrainte et dans un rapport de force. Elle doit présenter le meilleur candidat.

L’écologie doit désormais être adulte, indépendante de tout autre parti, efficace et elle doit gagner.

Alain Hervé (1980)