Archive pour février 2011

Chers lecteurs du Nouvel Observateur

11 février 2011,

Bonjour les anciens lecteurs du Sauvage et les nouveaux venus, qui avez lu notre annonce dans le Nouvel Observateur du jeudi 10 février 2011

Vous retrouverez l’histoire de nos liens avec le Nouvel Observateur dans la rubrique “Gloire à nos illustres pionniers”  dans l’article “Histoire du Sauvage”.

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l’Art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste)

10 février 2011,

par Théophile de Giraud (2006)

Manifeste anti-nataliste communiqué par Michel Sourouille dans “Biosphère”

Théophile de Giraud estime que la philosophie a débattu de toutes les questions qui s’imposent à l’esprit humain hormis une seule : la validité éthique de la procréation. Aucun ouvrage pour en décortiquer le bien-fondé, ou pour en démontrer la nature criminelle. Tabou suprême ! Cet ouvrage aura donc l’ambition de combler une lacune dans l’histoire de la pensée en proposant au lecteur un argumentaire anti-nataliste. Voici quelques extraits recomposés de son livre intitulé De l’Impertinence de Procréer édité en 2003.:

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Chamois es-tu là ?

7 février 2011,

Par Michel Besse

Quand on veut rencontrer à coup sûr des bouquetins, il suffit de monter au col de la Fenestre dont ces êtres à la fois casaniers et audacieux, apprécient les blockhaus désaffectées et les ruines de la caserne italienne. C’est ce que j’aurais dû faire au lieu d’aller dans le Boréon. Mais la route était fermée dès 8h30 pour cause de travaux. Si, en revanche, l’on cherche la compagnie des chamois, une seule direction que j’affectionne particulièrement, la vallée de la Gordolasque. Au pied du Grand Capelet (2637m) ou de la Cime du Diable, on est certain d’en apercevoir, pour peu que l’on emprunte d’autres vallons que ceux, hyper-fréquentés, qui constituent une des voies classiques d’accès à la Vallée des Merveilles.

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Attente

6 février 2011,

J’étais là, tranquillement, à attendre le printemps et la fin du monde.
Les taupes avaient bosselé le jardin en progressant vers la maison.
Georges était parti vers l’ouest des Brumes, une péniche l’avait pris au lever du jour.
La veille, de la terrasse, on avait observé les ragondins qui broutaient tout leur soûl, au soleil pale.

Le discours d’un roi

4 février 2011,

Les royalistes et les lecteurs de Gala et de Point de Vue vont se régaler. L’émotion est d’ordre somptueux et distingué. On verse une larme sur la pierre de Scone.

Le rôle que l’on attribue au roi Georges VI est excessif. Il ne gouvernait pas. C’est Churchill qui a mené la guerre. Certes le roi devait incarner la nation et l’empire. Et il le fit bien dans ses discours une fois qu’il eut vaincu sa difficulté d’expression.

On passe sur l’inclination que son frère Edouard VIII, qui abdiqua pour épouser sa maîtresse, avait pour le nazisme. Ce qui fit que Churchill préféra l’envoyer aux bains de mer aux Bermudes le temps que dura la guerre.

Mais le film de Tom Hooper est très agréable à regarder et tous les acteurs sont excellents, pas seulement Colin Firth dans le rôle du roi, mais aussi Geoffrey Rush en exorciseur du bafouillement.

Christophe Chelten

Formidable simplicité

4 février 2011,

(reprint le Sauvage août-septembre 1991)

« Eh bien alors…Comprenez que ce n’est pas tout d’avoir de l’argent, du confort, de la vitesse, de la chaleur, des boissons, de l’instruction, de l’éducation, le téléphone, des chiens, de la sensibilité, de l’exquisité, de la finesse, de la répartie, de la maigreur, de la souplesse, de la propreté, de la propriété, des photographies, le fou rire, de la société, le sourire, de la philanthropie. Il y a un moment où l’on éprouve le besoin d’être seul et sérieux et où l’on envoie tout dinguer par-dessus les étoiles. La rue bien nettoyée est à vous : ses arbres, ses chevaux, ceux qu’il y a encore. Un formidable Napolitain pisse contre un mur. On lui parle : il ne parle pas. Son gros regard est chargé, son gros pas fait crisser les pierres. Il est bon : c’est l’homme. Ayez donc un peu d’humanité…

L’homme-humain doit vivre seul et dans le froid : n’avoir qu’un lit -petit et de fer obscurci au vernis triste- une chaise d’à côté, un tout petit pot à eau. Mais déjà ce domicile est attrayant ; il doit le fuir. A peine rentré, il peut s’asseoir sur son lit, mais, tout de suite, repartir… »

Charles-Albert Cingria, la Fourmi rouge, L’Age d’homme éd.

La civilisation a commencé quand le premier arbre fut abattu, elle touchera à sa fin quand le dernier sera abattu.

Gottlob König, chercheur forestier du XIXe siècle

Le tigre, l’enfant, la vie

4 février 2011,

(Reprint Le Sauvage 1er décembre 1990)

« Sauvage », terme riche de connotations multiples en nous et hors de nous. Il parle aussi bien de puissances natives, brutes, capables de jungles et de printemps, que de nos pulsions les plus destructrices.

Nous appartenons à une civilisation qui rêve sauvage mais qui tend à dégrader les forces fondamentales de la terre et de l’homme. La sauvagerie ne s’entend plus que comme mythe ou violence. A travers les médias et l’art, les miroirs que nous nous tendons ne retiennent plus que des images, des messages négatifs.

On voudrait offrir un miroir à la confiance, à la tendresse enracinée dans ce qu’il nous reste d’inatteignable, au cœur de notre territoire sauvage d’où tout peut renaître.

En dépit des entreprises de rétrécissement de l’être, cette sauvagerie essentielle propose toujours des refus, des ouvertures aux énergies re-créatrices.

Nous voulons nous interroger sur la modernité du sauvage, sur l’état, en nous et hors de nous, de cette force abrupte aux visages de baleine, de forêt, de cascade, de Rimbaud, de Picasso, de Bartok ou de Coltrane. On la croit toujours en attente de nouvelles demeures habitables. On la croit porteuse de vie non réductible.

Le moment vient d’une déclaration des états sauvages, sur laquelle fonder une expérience.

On vous convie à réfléchir sur ces amorces de propositions, à rassembler les échos que le mot de Sauvage éveille en vous, à nous accompagner dans la quête sans limite du territoire commun au tigre et à l’enfant.

Pierre Lieutaghi

Birmanie 1980. L’éblouissement

4 février 2011,

EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIES
A LA GALERIE ANNE KRISTINE RATHNOV

14 RUE DE PROVENCE, 75009 PARIS

La Birmanie ne devait être qu’une étape dans les pérégrinations du photographe Philippe Charliat… Pourtant, ce voyage se révèlera exceptionnel dans un pays qui était alors totalement refermé sur lui-même. Les visas de l’époque n’accordaient qu’une semaine aux très rares touriste. Il fallait aller vite là où s’impose la lenteur. Philippe Charliat eut la chance de pouvoir s’attarder lors de deux séjours. La rencontre de celles que l’on nomme femmes-girafes ne fut pas la moins étrange, dans la région du Triangle d’Or. C’était bien avant que l’on exhibe quelques-unes de ces magnifiques femmes Padaung dans des zoos humains aujourd’hui créés pour épater les touristes. Cette exposition nous emmène loin en arrière dans le temps. C’était hier. Il y a trente ans. Des peuples n’avaient pas encore vu déferler la civilisation de la publicité, du supermarché,  de la vie de bureau et de l’écran d’ordinateur.

Philippe Charliat est photographe depuis quarante ans. Il parcourt toute la presse française et les cinq continents , curieux, souriant, distancié, fraternel. Il relie Paris à Pékin en voiture. Il vit à plus de 6 000 m d’altitude, au Pérou, pendant plusieurs semaines, pour filmer au plus près l’expérience scientifique d’un médecin qui teste les effets de la privation d’oxygène. La Birmanie demeure une de ses plus belles aventures.

Il est représenté par l’agence Gamma-Rapho.(www.gamma-rapho.com) charliat@free.fr

C.C.

1972 La dernière chance de la Terre (hors série du Nouvel observateur, juin juillet 1972)

3 février 2011,

Moment  fondateur du discours de l’écologie politique en France dont voici un résumé par Michel Sourouille :

Sur notre site

1/9) Pour éviter la fin du monde…

éditorial d’Alain Hervé

Les malheurs qui nous attendent sont étranges car ils sont le fruit de l’homme lui-même. Les hommes peuplent la Terre depuis des centaines de milliers d’années. Mais depuis un siècle, au nom de progrès qui faisaient la spécificité et la fierté des hommes, a commencé la plus gigantesque entreprise de destruction qu’une espèce ait jamais menée contre le milieu qui soutient la vie et contre la vie elle-même. La plus spectaculaire des opérations-suicide.

La Terre est en danger. Elle a été mise en danger notamment par le développement de la civilisation industrielle occidentale. C’est ce qu’on appelle le péril blanc. Océans pollués, terres stérilisées, atmosphère empoisonnée, tissu social disloqué, civilisations tribales écrasées. Pendant ce temps des imbéciles, qui ne sont même pas heureux, chantent des hymnes au progrès : le produit national brut s’accroît, la consommation d’énergie s’accroît, la population s’accroît.

Nous voici contraint de découvrir que l’histoire ne peut se répéter. Une loi nouvelle, celle de l’accélération, change notre destin. En cinquante ans, la vie a changé davantage qu’au cours des millénaires. Et tout va aller encore plus vite désormais. En vérité, il reste dix ans à peine pour définir des solutions.

Cent trente-deux nations sont réunies à Stockholm du 5 au 16 juin prochain (1972) pour débattre de l’homme et de son environnement. Cette conférence, dont certains voudraient bien qu’elle se réduise à des études techniques pour lutter contre la pollution, va être conduite à aborder le cœur du sujet : la continuation de la vie sur la planète Terre. Les délégués des 132 nations, s’ils nous lisent, seront bien obligés de regarder en face les démons de l’expansion. Ils devront tenir compte des travaux de la plus subversive des sciences, l’écologie*.

* ECOLOGIE (gr oïkos, habitat, et logos, science) : étude des êtres vivants en fonction du milieu naturel où ils vivent.

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