L’ivrogne corrigé de Gluck. Opéra comique

12 mars 2011,

Quel délice de fréquenter la musique de Gluck un soir en cette fin d’hiver à bord de la Péniche Opéra, sur les eaux obscures du Bassin de la Villette / 46 quai de Loire 75019  à Paris. (jusqu’au 27 mars et en juillet en Bretagne.)

Pas le grandiose Cristoph Willibald ( un prénom à remettre à la mode) Gluck, d’Iphigénie en Tauride ou d’Orphée et Eurydice mais Gluck l’amuseur de cour avec un des premiers opéras comiques pour ne pas dire vaudeville. Créé au Burgtheater de Vienne en 1760. (Dommage de ne pas aller le produire à Vire la patrie du vaudeville ?)

A partir d’une fable de La Fontaine : « l’Ivrogne et sa femme ». Vous vous souvenez : « Chacun a son défaut où toujours il revient… » Non, vous ne vous souvenez pas, qu’importe.

C’est parti entre tendresse et farce, entre mélancolie et  pitrerie. Ca chante et ça danse. Les costumes rembourrés et flamboyants de Gabrielle Tromelin soutiennent les voix débridées  des sopranos et des barytons, tous excellents. Un plus pour le baryton Paul-Alexandre Dubois dans le rôle de Lucas. (Un bon baryton c’est facilement jouissif.)

La mise en scène d’Alain Patiès est extrêmement habile et rigolarde dans cet espace en longueur de la péniche, avec des placards-décors qui s’ouvrent et se ferment. Elle faiblit un peu dans l’épisode infernal final.

Piaf, Nougaro, les téléphones portables et les marshmallows introduisent des ruptures contemporaines judicieuses dans la musique de Gluck.
Frédérique Chauvet à la flûte traversière dirige le piano forte et le basson du BarokOpera Amsterdam.

Précipitez vous à la Péniche Opéra, évitez de plonger. Réservation : 0153350777