Archive pour juin 2011

Au vert…

15 juin 2011,

L’air était saturé de salpêtre et de culture.

Dans la salle de bains, au plafond, la peinture pelait, cicatrice du dégât des eaux de l’année passée, le siphon sous l’évier avait été dégorgé, le plombier s’attaquait à la plomberie vétuste, les livres non lus s’amoncelaient en tas branlants et la photocopieuse fidèle depuis quinze ans était hors d’usage…

Il était temps de se mettre au vert, partir à la campagne, pour boucher les fissures du godin, assainir les poutres du bas, retirer des gouttières les feuilles pourries, changer les joints de raccordement du chauffe-eau et porter le matelas moisi  à la décharge…

La Sixième République

14 juin 2011,

par Alain HERVE

En réfléchissant à ce que doit devenir en France la nouvelle politique, tandis que nous nous rapprochons de l’élection présidentielle, et nous éloignons définitivement de la paléo-politique.

On imagine de nouveaux ministères. Par exemple : un Ministère d’Etat du Jardinage pour réapprendre aux citoyens le contact avec la terre, le travail manuel, une relative autosuffisance alimentaire, une nourriture végétarienne plus saine, une compréhension des saisons, une relation avec le monde végétal… pour créer des milliers d’emplois. Soixante millions de planteurs de carottes, de salsifis, de tomates, de cassis, de petits pois, de mâche, de roquette, d’aubergines…  ça peut secouer l’industrie agro alimentaire. Ministre pressenti : Pierre Rabhi.

Ce ministère travaillerait en étroite collaboration avec un Ministère du Démembrement pour fractionner les terres désertifiées par l’agriculture industrielle telle la Beauce, planter des haies, introduire des arbres (suite…)

Allez sur le site du blog Biosphère

10 juin 2011,

Il réfléchit presque chaque jour sur l’information qui circule, dans “le Monde” en particulier. Ses analyses sont particulièrement pertinentes, de notre point de vue. Lisez Michel Sourrouille, il a du souffle et la dent dure. C’est un démystificateur. Voici un extrait récent de sa prose:

…Après le printemps arabe, l’hiver sur toute la biosphère, un hiver sans fin. Il en sera ainsi en Grèce et en Espagne comme en Egypte ou en Tunisie : les défilés dans la rue n’ont jamais créé d’emplois. Et le pire est à venir. Personne n’a encore expliqué dans les grands médias que le retour de la croissance économique est impossible. Ce n’est pas spécifiquement la faute du système financier, c’est la cause de notre endettement massif à l’égard de notre planète. Notre croissance démesurée s’est fait à crédit, en faisant marcher la planche à billet et en dilapidant le capital naturel. Les métaux (cuivre, zinc, étain, antimoine, platine…) et les sources d’énergie (uranium, gaz, pétrole, charbon…) ne sont pas renouvelables, il n’y a pas de relance possible. La société thermo-industrielle explosera au cours de ce siècle, nous retomberons comme un soufflé au stade préindustriel sans pouvoir rebondir de nouveau. C’est pourquoi la révolte, le peuple qui se met en marche, est un phénomène inquiétant car ni les économistes, ni les politiques ne peuvent promettre la croissance qui sauve, même si actuellement ils n’ont encore que ce mot à la bouche…
Michel Sourrouille

Renaissance de l’Ecologie.

8 juin 2011,

par Alain HERVE

La vieille politique s’effondre lentement mais sûrement.

Les promesses de changement ressorties du placard électoral sentent le moisi. On se souvient des fabuleuses promesses mitterrandiennes, du fabuleux espoir soulevé et de ce qu’il en est resté. Très peu. Nous écologistes, avons été manœuvrés ou bernés comme des benêts. Je me souviens de la réunion de 1981 avenue Montaigne, lorsque madame  Edith Cresson fut chargée de nous distraire avec des bons mots.

Dans le même temps, la droite au service des lobbies et des banques n’a aucunement l’intention de courir derrière monsieur Total, pour lui faire payer des impôts. Ni derrière monsieur Tapie pour le faire participer au bien-être collectif. Pour ne citer que les plus voyants. La droite détruit le système hospitalier. La droite a fait un enfant. Elle s’appelle Marine Le Pen. Enfant du désespoir.

Ce phénomène d’essoufflement, d’usure se produit régulièrement dans l’histoire humaine. Il résulte en l’occurrence d’une sorte d’unanimisme autour d’un consensus économique.

Gauche, Droite ont trouvé leur maître : l’Economie.

Le monstre a grossi. Il occupe tout l’espace planétaire. Rien ne doit lui échapper. La moindre tribu du fond de l ‘Amazonie doit le servir, périr pour lui.

Manger, dormir, jouir, rêver, marcher, comprendre la Nature à laquelle nous appartenons, perdre son temps… vivre en quelque sorte ? Oubliez tout cela. Il s’agit de nourrir la bête Economie. Et puis voilà que  la bête s’essouffle, tous accourent à son chevet.

Le chef Raoni pleure quand il apprend que la présidente brésilienne Dilma autorise la construction du barrage hydro-électrique de Belo Monte malgré les dizaines de milliers de lettres et les 600000 signatures qui lui ont été adressées. Cette construction signifie la mort des tribus qui vivent le long du grans bras de la rivière Xingu. Belo Monté signifie l’inondation de 400000 hectares, une superficie plus grande que celle du Canal de Panama. 40000 personnes dont c’est le territoire seront évacuées. Tout cela pour produire de l’électricité pour les villes, qui aurait pu l’être avec des méthodes plus douces. (information transmise par Elisabeth Schneiter)


Mon Dieu c’est la crise. Il faut transfuser la bête. Le sang du peuple fera l’affaire.

Sur ce, voici que dans un paysage politique fossile apparaît l’Ecologie. Elle se développe souterrainement depuis quarante ans. Mais est  désormais présente partout. La religion du progrès économique est mise en doute par tous. (suite…)

La Vie, quelle entreprise!

7 juin 2011,

de Robert Barbault, Jacques Weber

Science ouverte/Seuil

Date de publication : 09/09/2010

Par Nadia Loury

Dans le contexte actuel de crise économique et sociale, parler de Nature peut passer pour de l’inconscience ou de la provocation. Pourtant, l’édifice humain tout entier repose sur la Nature, dont la biodiversité est l’un des visages. Et la Vie sur notre planète nous offre l’exemple même d’un développement durable dont nos entreprises pourraient bien s’inspirer. Car ce n’est qu’en prenant en compte l’ensemble de la biosphère que nous pourrons espérer comprendre comment, devant les dangers que court l’humanité de (suite…)

Le crépucule des imbéciles

6 juin 2011,

Reprint Le Sauvage, n° 3, juin-juillet 1973


Par Konrad Lorenz

Déjà en 1973 Konrad Lorenz  dénonce les “fanatiques imbéciles” de l’économie de croissance qui condamnent l’homme à concourir contre lui-même. Depuis que l’argent a supplanté la morale, l’espèce humaine régresse : il faut donc choisir entre le crépuscule des expansionnistes et celui de l’humanité.

Si quelqu’un doutait de la différence de valeur entre les stades successifs de la croissance organique, je l’inviterais à se livrer à l’expérience suivante : imaginons une série d’êtres parvenus à divers stades d’évolution. Par exemple, une laitue, un escargot, un scarabée, (suite…)