Renaissance de l’Ecologie.

8 juin 2011,

par Alain HERVE

La vieille politique s’effondre lentement mais sûrement.

Les promesses de changement ressorties du placard électoral sentent le moisi. On se souvient des fabuleuses promesses mitterrandiennes, du fabuleux espoir soulevé et de ce qu’il en est resté. Très peu. Nous écologistes, avons été manœuvrés ou bernés comme des benêts. Je me souviens de la réunion de 1981 avenue Montaigne, lorsque madame  Edith Cresson fut chargée de nous distraire avec des bons mots.

Dans le même temps, la droite au service des lobbies et des banques n’a aucunement l’intention de courir derrière monsieur Total, pour lui faire payer des impôts. Ni derrière monsieur Tapie pour le faire participer au bien-être collectif. Pour ne citer que les plus voyants. La droite détruit le système hospitalier. La droite a fait un enfant. Elle s’appelle Marine Le Pen. Enfant du désespoir.

Ce phénomène d’essoufflement, d’usure se produit régulièrement dans l’histoire humaine. Il résulte en l’occurrence d’une sorte d’unanimisme autour d’un consensus économique.

Gauche, Droite ont trouvé leur maître : l’Economie.

Le monstre a grossi. Il occupe tout l’espace planétaire. Rien ne doit lui échapper. La moindre tribu du fond de l ‘Amazonie doit le servir, périr pour lui.

Manger, dormir, jouir, rêver, marcher, comprendre la Nature à laquelle nous appartenons, perdre son temps… vivre en quelque sorte ? Oubliez tout cela. Il s’agit de nourrir la bête Economie. Et puis voilà que  la bête s’essouffle, tous accourent à son chevet.

Le chef Raoni pleure quand il apprend que la présidente brésilienne Dilma autorise la construction du barrage hydro-électrique de Belo Monte malgré les dizaines de milliers de lettres et les 600000 signatures qui lui ont été adressées. Cette construction signifie la mort des tribus qui vivent le long du grans bras de la rivière Xingu. Belo Monté signifie l’inondation de 400000 hectares, une superficie plus grande que celle du Canal de Panama. 40000 personnes dont c’est le territoire seront évacuées. Tout cela pour produire de l’électricité pour les villes, qui aurait pu l’être avec des méthodes plus douces. (information transmise par Elisabeth Schneiter)


Mon Dieu c’est la crise. Il faut transfuser la bête. Le sang du peuple fera l’affaire.

Sur ce, voici que dans un paysage politique fossile apparaît l’Ecologie. Elle se développe souterrainement depuis quarante ans. Mais est  désormais présente partout. La religion du progrès économique est mise en doute par tous.

Maintenant trois Français sur quatre ne croient plus au nucléaire civil, tandis que c’est loin d’être le cas dans le vieux personnel politique. Lequel continue de nous assener le vieil argument mensonger d’une énergie électrique soit disant bon marché, lorsque tous les coûts externes en ont été omis. Le dernier étant le ministre Eric Besson. Lequel ne s’est pas encore inscrit parmi les vétérans qui se portent volontaires pour aller nettoyer le gâchis de Fukushima.

En attendant l’accident nucléaire qui se produira inexorablement en France à la suite d’une erreur humaine ou d’un attentat terroriste.

Car là aussi on cultive la loi du silence. Sans doute « secret défense » ?

Le sujet est-il traité à l’Ecole de Guerre ? De quelle Défense Nationale parle-t-on lorsque le territoire est parsemé de cibles vulnérables à l’écrasement d’un avion suicide ?

Notre pays est équipé de super bombes nucléaires à retardement laissées à la disposition d’un ennemi de l’extérieur …ou de l’intérieur.

Mais la vieille classe politique raisonne en termes « logiques » de rentabilité, de rendement, de profit immédiat. La prise en compte de la Vie ne figure pas dans sa comptabilité.

Alors que la nouvelle classe politique représentée par les Ecologistes met la Vie en tête de ses priorités. Et les Français l’ont désormais compris. Vieilles peurs ? Vieux instincts obscurs ? Prescience de l’évolution ? Nouveaux espoirs ?

L’Ecologie va dévaster la vieille cour de récréation gauche, droite, à commencer par la campagne présidentielle imminente. On vient d’observer en Allemagne cette révolution soudaine.

Nous sommes à la veille d’un nouvel appel du 18 juin. Il s’agit d’entrer dans une ère nouvelle. Qui va bousculer les vieilles donnes et annoncer la renaissance ou la métamorphose pour citer la terminologie d’Edgar Morin, de nos sociétés humaines accablées ? moribondes ?

Pour ma part, et j’ai été annonciateur il y a quarante ans de cette nécessaire révolution avec la création des Amis de la Terre et du Sauvage, je crois que Nicolas Hulot peut jouer ce rôle en France si nous le soutenons.

Je l’ai bien observé. J’admire le courage désintéressé de son engagement. Lui il a compris ce qui se passe. Lisez le avant de le critiquer. Lisez son Syndrome du Titanic. Lisez ses Graines de possibles avec Pierre Rabhi.

Après vous être « Indignés » mettez vous à l’ouvrage avec lui. La Renaissance Ecologique commence.

Alain HERVE