Gaspard Proust

17 décembre 2011,

par Michèle Valmont

Assister à un spectacle de Gaspard Proust est jubilatoire. Il est difficile de définir la personnalité de cet artiste singulier. De prime abord, sa fiche signalétique n’a rien de vraiment attrayant : physique banal, voix moyenne, maintien effacé. Et c’est cette économie de moyens qui va se révéler fascinante.

Aucun effet apparent, le texte coule, sur le ton d’une conversation banale, un mot en amène subtilement un autre, les idées s’enchaînent, originales, rapides, provoquant immanquablement le rire.

Sans avoir l’air d’y toucher, Gaspard Proust, d’un air désabusé à la Pierre Desproges(auquel il sait qu’on le compare fréquemment), évoque en vrac la religion, la politique, le nazisme, les vieux, les malades, les handicapés… et les femmes.

Ses propos se veulent cyniques, totalitaires, misogynes : son appel à la guerre franco-allemande pour rétablir la croissance ou sa séance amoureuse sans préliminaires, par exemple, méritent de figurer dans une anthologie du rire.

Tout jaillit au premier degré, sans aucune complaisance, comme pour dénoncer avec plus de force nos absurdités, nos rituels, nos croyances. Pas un temps mort dans le spectacle.

Saluons Gaspard Proust pour son égalité d’humour.

Michèle Vamont