Archive pour septembre 2012

Julie des Batignolles

21 septembre 2012,

par Michèle Valmont

Cinéma sur scène au théâtre La Bruyère où Eric Métayer, après la brillante réussite des « 39 marches » qui plongeait le spectateur dans un univers déjanté inspiré des films d’Hitchcock, s’attaque aujourd’hui aux polars comiques français en montant la pièce de Pascal Laurent « Julie des Batignolles ».

D’emblée les ingrédients sont réunis : dans une cabane au fond des bois s’affrontent voyous pieds-nickelés, mère maquerelle, flic ripou, otage exaspérante. D’enlèvement foireux en casse manqué, l’argot fuse ; les répliques fleuries évoquent irrésistiblement Audiard, Boudard, Simonin. Dans la mise en scène délirante, faite de flash-back rapides, la scène se transforme en un instant en placette parisienne, désert nocturne, ou encore sous-sol rempli de tuyauteries par la simple utilisation de quelques éléments du décor ingénieux de Stéphanie Jarre.

L’imagination scénique d’Eric Métayer est prodigieuse. La plateau est en perpétuel mouvement. Les acteurs, menés par le chef de bande Philippe Lelièvre, épatant, s’en donnent à cœur joie : Viviane Marcenaro, parfaite ancienne (suite…)

Cindy Sherman

19 septembre 2012,

Si vous n’avez rien à faire, rendez vous à la galerie Gagosian 4 rue de Ponthieu à Paris. Citadelle immaculée de l’art ce qu’il y a de plus moderne. Le visionnaire Larry Gagosian ne se trompe que rarement de cible. Il expose en ce moment Cindy Sherman jusqu’au 10 octobre. Cette américaine de cinquante huit ans est son propre et son seul modèle. Elle ne se rate pas. Implacable avec son visage qui porte toute sa vie dans ses traits.

Photo et peinture mélangés pour traduire, en très, très  grand format, la stupéfaction d’être. Rarement l’intensité de (suite…)

A voté…

19 septembre 2012,

par Alain Hervé

Cette formule sacramentelle qui accompagne la chute du bulletin de vote dans l’urne donne une substance éphémère au phénomène dit démocratique.

L’auteur du choix exprimé se retire la poitrine gonflée de la sensation vertigineuse d’avoir participé à l’intronisation d’un nouveau chef de tribu. Un mécanisme obscurément mathématique  permet de proclamer en deux temps et trois mouvements  le nom d’un chef de l’Etat. Opération digne des plus éblouissants (suite…)

Démocratie en huis clos

19 septembre 2012,

par Michèle Valmont

L’idée est simple : comment raconter au jour le jour la relation entre deux hommes qui s’estiment et se méprisent, se confient et se trahissent, s’affrontent et s’aident, se soupçonnent et s’aiment et ainsi de suite. C’est la vie. Interprétée par dix hommes sur scène, sans une femme.

L’Anglais Michel Frayn a illustré cette fable par une intrigue politique qui fut vécue entre Willy Brandt le (suite…)

Aventures en permaculture – à suivre

19 septembre 2012,

par Ghislain Nicaise

Avec le douzième épisode de ces aventures se termine le feuilleton de l’été 2012. Si vous êtes intéressé-e-s vous pouvez tous les deux mois retrouver ces aventures dans La Gazette des Jardins, en vente dans toutes les bonnes maisons de la presse. Le vingt-troisième épisode vient de paraître dans le numéro 105 de la Gazette.  Les radin-e-s retrouveront la suite de ces aventures sur le site du Sauvage pendant l’été 2013, si les dieux du jardinage le permettent.

Aventures en permaculture – 12, LES OLIVIERS

18 septembre 2012,

par Ghislain Nicaise

12- Les oliviers (La Gazette des Jardins n° 93, Septembre-Octobre 2010)

Pouvons nous risquer l’olivier ?

Le terrain sur lequel je plante des arbres est situé à 750 m, une altitude supérieure à la limite de l’olivier selon la tradition locale. Les gens du pays m’ont rapporté que les plus proches cultures d’oliviers étaient à Sigale, à 620 m d’altitude, et qu’il n’y en n’avait probablement pas plus haut. La brochure de 4 pages de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt des Alpes Maritimes (DDAF 06) signale que la zone d’acclimatation de l’olivier va de 0 à 700 m d’altitude (1). Mes voisins permaculteurs de la ferme du Collet m’ont dit avoir essayé de planter des oliviers sans succès. La sagesse commanderait de renoncer à cet arbre mais une observation conforte mon désir d’olivier : un des commandements de la permaculture est d’observer ! (suite…)

A lire d’urgence, mais pourquoi se presser? il est peut-être trop tard

17 septembre 2012,

Par Alain Hervé

A lire, le dossier écrit par Fabrice Nicolino pour Charlie hebdo, qui en a fait un numéro spécial intitulé « L’escroquerie nucléaire ». Vous en aurez largement pour vos six euros, même si vous croyez connaître le sujet. A commencer par le rôle peu reluisant de Mendès France. Mais l’histoire de la Hague et du danger qu’elle représente étonne. Le bombardement d’une piscine de stockage des déchets à la Hague « pourrait (suite…)

Aventures en permaculture – 11, LES FIGUIERS

13 septembre 2012,

par Ghislain Nicaise

11- Les figuiers (La Gazette des Jardins n° 92, Juillet-Août 2010)

Des figuiers pour tenir le talus, et pour se régaler

La maison-base de mes tentatives de permaculture à La Penne a été construite par le précédent propriétaire avec d’importantes excavations et le terrain plat qui prolonge la terrasse est principalement composé de remblai. Le chemin d’accès à la maison est ainsi surplombé par un talus dont la pente, qui me semble trop raide, aurait besoin d’un soutien. J’ai parié que les racines de figuiers pourraient remplir cette fonction (Fig. 1), pourvu qu’il n’y ait pas d’inondation exceptionnelle avant qu’elles n’aient pu se développer suffisamment. Bien entendu les figuiers portent aussi la promesse de figues, celles que les oiseaux et les guêpes nous laissent.

Fig. 1. Jeune plant de figuier Dalmatie, dont les racines devraient un jour aider à maintenir la pente du talus. De jeunes plants de courges issus du compost sont en train de pousser à son pied.

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Aventures en permaculture -10, L’EAU

7 septembre 2012,

par Ghislain Nicaise

10- L’eau (La Gazette des Jardins n° 91, Mai-Juin 2010)

Leau, ce n’est pas seulement ce qui coule au bout du tuyau d’arrosage, c’est une des composantes principales de l’écosystème. Dans un désert sans eau il n’y a pas de plantes, donc pas de vie ou si peu qu’elle ne se voit pas avec notre vision macroscopique. Il n’y a pas d’humus donc pas de terre cultivable. L’eau est une préoccupation centrale pour la plupart des jardiniers (1) mais pour un permaculteur, c’est plus que cela. Le permaculteur endurci aurait d’ailleurs tendance à beaucoup moins arroser que le jardinier lambda, mais il accorde une grande importance aux plans d’eau, à la gestion de l’eau dans le temps, pour l’agriculture, la pisciculture, comme pour la consommation humaine directe. J’ai quelque part le projet d’un barrage pour bénéficier de la biodiversité et de l’effet climatique d’une mare mais ce projet doit attendre, il n’est peut-être même pas faisable.

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