Dieu(x), Mode d’emploi

5 novembre 2012,

Le titre de cette exposition, au Petit Palais à Paris jusqu’au 3 février, est désinvolte. Mais le

Grimaces et misère détail des Saltimbanques de Fernand Pelez. Rien à voir avec l'expo, vient ensuite.

traitement appliqué aux Dieu(x) est efficace. Ils  en ressortent sélectionnés, étiquetés, astiqués, exposés de manière élégante et équanime. De Shiva à Allah, du Christ aux totems, de Bouddha à etc.

Le sujet pourtant est périlleux, les susceptibilités dans ce domaine dégénèrent pour un rien en guerre de cent ans.

D’ou sortent ces dieux ? Les réponses sont multiples. Chaque religion a la sienne. Il faut dire que le bavardage que l’on doit lire debout dans la pénombre est prolixe. (Toutes les expositions actuelles souffrent de cette inflation langagière qui vous fait sortir les yeux de la tête et rentrer les jambes dans le corps). Nulle part cependant il n’est dit que les religions et leurs dieux sont d’ingénieuses inventions de l’homme pour meubler le vide effrayant qui l’entoure. Surtout à l’approche du retour au néant. La mort.

Bonne occasion cependant d’admirer statues de marbre, de bronze, de bois (très belle vierge polychrome) peintures, gravures, tissages, cuivre et or… Les religions juives et islamiques qui refusent de représenter leurs dieux sont présentes avec des objets de culte et de dévotion.

Bonne sortie méditative pour un dimanche matin. Bonne occasion de rajeunir cet organe atrophié, nommé âme. Je dois ici afficher mes options religieuses. Je suis catholique de naissance, donc de culture mais désormais de conviction profonde animiste.

On déjeunera en suite médiocrement au restaurant du musée, mais au calme, avec vue sur un joli jardin de palmiers. Ensuite on retournera voir les collections permanentes du musée en particulier l’œuvre négligée de Fernand Pelez : les Saltimbanques (1888). Un chef d’œuvre. Et s’il nous reste du temps on descendra voir les deux James Tissot sur le départ et le retour de l’Enfant prodigue.

Ca c’est de la peinture gratifiante.

Nous ne commenterons pas, cette fois, l’architecture pompière et grandiose du Petit Palais.

Alain Hervé