James Tissot à Orsay

25 novembre 2012,

par Christophe Chelten

Ce français né en 1836 à Nantes, Jacques-Joseph Tissot, a connu le succès en Angleterre, au point qu’on ne le connaît que sous son prénom britannique de James.

On vient  de le redécouvrir par accident dans l’exposition  l’Impressionnisme et la mode au musée d’Orsay. Accident puisque qu’il n’a rien d’un impressionniste, bien qu’étant leur contemporain. Ce virtuose du dessin et du pinceau aimait les femmes et les a peintes dans leur splendeur de la fin du XIXème siècle. Idoles harnachées de toilettes luxuriantes jusqu’à apparaître comme des feux d’artifice de chiffons colorés. Sa capacité illustrative lui a valu des critiques féroces de ses contemporains, à commencer par les Goncourt, qui l’accusaient d’académisme. On ne lui pardonnait pas non plus sa notoriété dans le beau monde londonien de l’époque victorienne. Certes la mode allait vers un trait plus flou. Voir Degas, Renoir, Courbet…

Il s’impose dans l’exposition d’Orsay avec neuf tableaux, dont le charme tient à leur capacité d’évoquer des moments calmes et privilégiés de la vie. Ce caractère d’instantané presque photographique charme ou agace. Mais la précarité dramatique du luxe et de la beauté sont flagrants. En effet, Tissot a vécu un amour violent, interrompu par la mort soudaine de son amie Kathleen Newton. A la fin de sa vie il découvrit la Bible et en illustra de nombreux épisodes. Il mourut en France à 66 ans. La place qui lui est faite dans l’expo d’Orsay permet à ceux qui ne le connaissaient pas de le découvrir.