Les éclopés de la viande

14 décembre 2013,

Nous reproduisons cet appel de “Bleu, blanc, vert” qui nous semble très pertinent. Ou comment ne pas se suicider à la bouffe pendant les fêtes de Noel, comment libérer les animaux de la servitude que nous leur imposons, comment nous libérer d’une intoxication alimentaire et culturelle, comment libérer la Bretagne du porc industriel… Le Sauvage

par Frédérique Courtin-Tarrier + Michel Tarrier (sans les enfants que nous ne ferons pas)
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“Quand nous tuons les animaux pour les manger, ce sont eux qui finissent par nous tuer car leur viande (…) n’a jamais été destinée à l’être humain”, estimait le Dr William C. Roberts, rédacteur en chef de l’American Journal of Cardiology.
Une étude britannique de 1986 a en effet démontré que  sur une vie entière, les végétariens coûtaient aux services de santé environ cinq fois moins, en termes de coûts de traitements, que les consommateurs de viande.

C’est probablement la qualité de son régime végétarien qui fit de Christian Mortensen (16 août 1882 – 25 avril 1998), Américano-danois, un super centenaire  et le doyen de l’humanité de 1994 à 1998, mort à l’âge de 115 ans et 252 jours. Reprenant bien des statistiques, John Robbins confirme dans son ouvrage The Food Revolution que les végéta*iens vivraient en moyenne 6 à 10 ans de plus que le reste de la population.

L’activité physique, une vie sage, calme et “heureuse”, le renoncement au tabac, l’usage très modéré de l’alcool et du café, sont autant d’agents qui jouent un rôle essentiel en faveur de la santé et de la longévité, mais une alimentation sans viande est clairement le facteur prééminent contribuant à réduire le taux de morbidité et de mortalité de plusieurs maladies dégénératives chroniques.

D’innombrables études médicales prouvent que le régime végétarien, et mieux végétalien, diminue les risques de développer un panel de pathologies.

L’addiction à une nutrition carnée expose avant tout au risque de l’hypercholestérolémie, trouble métabolique redouté puisqu’il favorise l’athérosclérose, donc les troubles cardiovasculaires et leur redoutable cortège de maladies coronariennes : hypertension artérielle, infarctus du myocarde, angine de poitrine (diminution du débit sanguin dans une artère coronaire), accident vasculaire cérébral (AVC) lié à une thrombose (artère bouchée)… Toutes ces maladies sont généralement causées par une dégradation de la circulation sanguine au niveau des artères coronaires responsables de l’irrigation du cœur. On peut y associer l’artérite des jambes. Lorsque ces manifestations sont dépistées ou pire se sont déclarées, il est souvent bien tard pour rejoindre un régime diététique visant à réduire la consommation de lipides (notamment les graisses d’origine animale, dites acides gras saturés), dont le cholestérol, surtout chez la personne en surcharge pondérale. Les maladies cardio-vasculaires tuent quelque 180.000 Français par an, 17 millions de personnes entre l’Europe et les États-Unis, ce qui en fait le premier motif de mortalité du pays selon les années. Juste après le cancer, il s’agit de la deuxième cause de décès chez l’homme et la première cause chez la femme. L’OMS les évalue à un tiers des décès dans le monde ! Un omnivore d’âge moyen a trois fois plus de risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire qu’un végétarien.

Un autre aspect néfaste, plus spécialement lié à la viande rouge, sont les effets de la carnitine qui ont été récemment révélés et publiés par des chercheurs de la Cleveland Clinic. La carnitine est cette molécule comprise en grande quantité dans la viande rouge et par ailleurs utilisée dans certaines boissons énergisantes et maints compléments alimentaires. Ces recherches ont prouvé qu’une bactérie vivant dans notre tube digestif transformait cette carnitine en oxyde de triméthylamine, un composé organique qui modifie le taux de cholestérol dans le corps. Cette modification est source de durcissement et d’obstruction des artères, soit d’athérosclérose.

Avec l’avènement d’une cancérogenèse environnementale et alimentaire, le grand magasin des cancers propose maintenant un choix incomparable et dont les anciens “gastronomes” seraient jaloux ! On vit peut-être plus longtemps, mais à quel prix ! Et comme toute cette débauche de l’emprise chimique sur la nature, l’agriculture et l’agro-alimentaire ne date que de quelques décennies, que dire des maux qui adviendront au détriment des générations futures. Une hécatombe cancéreuse en perspective. Le système de la sécurité sociale, dont se prévalent nos pays momentanément nantis, ayant peu de chance de se maintenir à long terme, ce sera le grand retour de la douleur, non plus conférée par les vieilles épidémies d’antan, mais par les excès de la science et du productivisme au service du consumérisme. Ainsi, la viande, surtout la rouge, et notamment celle préparée, ou traitée (fumée, salée), ne sont pas en reste comme vecteur de cancers, avec la “valeur ajoutée” de toutes les saloperies d’élevage, de transformation et de conservation qu’elle véhicule. Au-delà de 500 gr par semaine, la nutrition carnée sous toutes ses formes équivaut à un véritable et lent suicide. La plupart des consommateurs en sont conscients, mais ils sont accrocs. Le danger est connu, reconnu mais les lobbies en place s’opposent à une campagne préventive, voire offensive, à l’image de celle qui fut si salutaire pour marginaliser le tabac. Le boucher-charcutier est un véritable dealer de substances toxiques, avec une circonstance aggravante pour le secteur de la charcuterie aux conservateurs ajoutés. Jambon, bacon, salami, saucisson, pâtés agissent tels des poisons, hélas estimés délicieux pour beaucoup de gourmets.

Le cancer du gros intestin, nommé colorectal parce qu’il touche le côlon et le rectum, est celui qu’a toutes les chances de gagner le mangeur de viande. Tout le monde le sait. Des estimations récentes ont conclu qu’en changeant de mode d’alimentation, près de 70 % des cancers colorectaux pourraient être évités dans les pays occidentaux. Mais les cancéreux volontaires s’obstinent à faire la queue au rayon de la boucherie-charcuterie.

Au cancer du côlon directement induit par l’alimentation carnée, il convient d’ajouter les cancers générés par une masse graisseuse corporelle trop importante que sont ceux du pancréas, de l’œsophage, du poumon, de l’endomètre (utérus), voire même des liens avec les cancers du sein, du rein et des ovaires. Quant aux aliments grillés et fumés d’origine animale, ainsi que la viande cuite au barbecue, on sait depuis très longtemps qu’ils sont un haut risque de développement du cancer de l’estomac parce que riches de ces substances potentiellement cancérogènes que sont les hydrocarbures aromatiques polycycliques. L’addiction aux viandes préparées serait, quant à elle, liée à une augmentation du risque de cancer de l’œsophage, du poumon, de l’estomac et de la prostate.

Toutes les études disponibles permettent de conclure que la principale cause de l’ostéoporose est aujourd’hui une alimentation trop riche en protéines (viande, œufs et produits laitiers). L’excès de protéines oblige le foie puis les reins à fournir un effort supplémentaire qui entraîne l’élimination des minéraux tels que le calcium. Les taux d’ostéoporose et de fractures sont d’ailleurs faibles parmi les populations qui consomment peu ou pas de produits laitiers ou de protéines animales et très nettement plus élevés aux États-Unis et dans les pays scandinaves, grands consommateurs de produits laitiers, que dans certains pays asiatiques, par exemple, qui en consomment peu.

L’asthme est également associé à une consommation élevée de viande qui en augmenterait le risque d’environ 20%. C’est l’apport trop faible en antioxydants qui est incriminé. Une contribution trop importante en acides gras oméga-6 et en acides gras saturés se fait au détriment des oméga-3 dont l’activité anti-inflammatoire est bien documentée. Une consommation élevée de végétaux diminue donc  les symptômes asthmatiques.

Si vous êtes atteint d’arthrite, il convient de limiter ou d’éliminer la viande en raison de son apport élevé en fer qui contribue à oxyder les articulations, ainsi que la charcuterie qui contient des nitrites liées aux processus de salaison et de fumaison. Viande et charcuterie contiennent aussi de l’acide arachidonique qui augmente l’inflammation.

Contrairement à l’idée répandue, ce n’est pas un excès de sucres qui peut provoquer le diabète, mais un excès de gras. C’est pourquoi le rôle diabétogène de la viande rouge est avéré. Lorsqu’on augmente sa consommation de viande rouge d’une demi-portion par rapport aux quatre années précédentes, le risque de développer un diabète type 2 au cours des quatre années suivantes augmente de 48 %. Est-ce clair ? À l’inverse, ceux qui baissent ou suppriment leur consommation de viande rouge sur un laps de quatre ans ont un risque ultérieur de diabète diminué de 14 % au minimum.

L’obésité, ou plutôt les obésités, qui concourent à une augmentation de la masse adipeuse sont des maladies multifactorielles considérées actuellement et par métaphore comme une pandémie. Outre les facteurs d’ordre génétique (70 % des obèses ont un parent qui l’est aussi) et psychologique (détresse, stress), le facteur alimentaire se traduit par un excès d’apport calorique, notamment issu d’aliments gras et sucrés associé à des troubles du comportement alimentaire (grignotages, compulsions alimentaires pour certains aliments, boulimie) et à une franche insuffisance des dépenses énergétiques quotidiennes résultant d’une sédentarité excessive. La consommation de viande est logiquement liée à la prise de poids en raison de sa capacité énergétique (densité calorique) et sa teneur en matières grasses. Des expériences à long terme nous enseignent qu’une augmentation de la consommation de viande de 250 g / j (par exemple, un steak à environ 450 kcal) conduit à un gain de poids supérieur à 2 kg après 5 années, et ainsi de suite au fil des jours.

Parmi les innombrables dangers de la viande figurent ceux collatéraux résultant des dérives et malversations du conditionnement de celle-ci, avec, par exemple la viande dite enrichie. Il s’agit en fait, sous couvert d’offrir des morceaux plus goûteux, de traiter la viande avant emballage en la passant dans un bain d’eau, de sel et de phosphate de sodium, mélange qui en augmente artificiellement le poids. Le consommateur, sans le savoir, achète un produit constitué pour au moins un dixième d’eau salée. Voilà qui est catastrophique pour les risques de surcharge pondérale. Les papilles gustatives de l’homme appréciant l’arôme du sel, on lui en donne à satiété. Le gaz possède deux énormes avantages. D’abord, il allonge considérablement l’espérance de vie du morceau de bidoche, lequel peut rester jusqu’à deux semaines en rayon alors qu’une entrecôte non traitée voit sa date limite de consommation dépassée après quatre à cinq jours. Ensuite, au contact de la viande, le gaz déclenche une réaction chimique ; il attise et fixe la couleur du morceau qui garde sa teinte rouge vif, appréciée des consommateurs.

Face à une surpopulation de personnes “globèses” et à la montée vertigineuse de l’obésité infantile, certaines villes nord-américaines comme Los Angeles ont voté une mesure qui consiste à instaurer un jour sans viande, en l’occurrence le lundi. Le développement de l’obésité peut être interprété comme un signe de décadence d’une société. Lors d’une conférence à l’Université de Caroline du Sud en 2006, un responsable fédéral en matière de santé compara l’obésité avec un terrorisme de l’intérieur, s’interrogeant ainsi sur l’avenir des Nord-Américains : “D’où viendront nos soldats, nos marins, nos aviateurs ? D’où viendront nos policiers, nos pompiers ?”

Par ailleurs, une consommation excessive de viande et d’abats est fortement associée à l’accumulation d’acide urique et à l’apparition de la goutte.

Certains chercheurs ont obtenu des résultats positifs en traitant des maladies du cœur de certains patients avec un régime végétalien très strict, lequel peut s’avérer donc curatif.

L’alimentation carnée, tout particulièrement la viande rouge, est aussi très impliquée dans la Maladie d’Alzheimer. La hausse du nombre de cas développant la Maladie d’Alzheimer correspond à une hausse identique de la consommation de viande dans le monde.

Les similitudes de symptômes (notamment la démence) et des causes des pathologies graves que sont la Maladie de Creutzfeld-Jakob (équivalent humain de l’encéphalopathie spongiforme bovine) et celle d’Alzheimer tendent à démontrer que la grande consommation de viande favoriserait le développement de cette dernière. Il s’agit en effet de deux maladies neurodégénératives caractérisées par l’accumulation d’agrégats de protéines et formant des dégénérescences au niveau cérébral.

Une étude de l’American Society for nutrition à propos de populations d’Amérique latine, d’Inde et de Chine conclut que la consommation de viande s’est avérée plus élevée chez ceux dont on a diagnostiqué un cas de démence. Ce faisant, les populations indiennes pratiquant depuis toujours le végétarisme présentent un moindre taux de malades atteints par la Maladie d’Alzheimer, lequel est d’ailleurs le plus faible répertorié sur la planète.

La viande rouge doit sa couleur à la myoglobine, une protéine animale capable de lier et de transporter l’oxygène grâce à son cœur en fer. Sur le long terme, ce métal pourrait s’accumuler et engendrer en fin de vie la Maladie d’Alzheimer. Ce fer s’accumule dans les régions du cerveau d’abord concernées par la maladie d’Alzheimer et constituerait l’une des causes de la neurodégénérescence. C’est ainsi que sur des scanners de malades d’Alzheimer, les chercheurs ont constaté que l’accumulation de fer dans le cerveau est liée à des lésions tissulaires chez les personnes souffrant de cette maladie.

L’homme est un mammifère herbivore… qui a toujours mangé de la viande et qui ferait mieux de ne plus en manger !

Culture et nature ne font pas toujours bon ménage, il est même rare de constater entre-elles un quelconque rapport symbiotique. Si le hiatus est souvent si grand, voire abyssal, c’est que les cultures, exception faite de celles des peuples Premiers, ne sont pas en phase avec l’ordre naturel des choses mais chargées de traditions religieuses, de croyances, de phobies collectives et autres vieux démons hérités de l’obscurantisme, de conventions, de plaisirs et de revendications aussi, voire de raffinements pas toujours très clairs, toutes connotations sujettes à cautions et devenues aussi lourdes qu’historiques. Les mœurs de nos civilisations n’ont que rarement à voir avec les règles de notre fonctionnement biologique, individuel ou collectif.

“Vous mettez un bébé dans son lit avec une pomme et un lapin. S’il mange le lapin et joue avec la pomme, je vous achète une nouvelle voiture “, argumentait Harvey Diamond, auteur d’un célèbre régime d’hygiène alimentaire

“Que ta nourriture soit ta médecine “, nous enseigna Hippocrate.

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Frédérique Courtin-Tarrier + Michel Tarrier (sans les enfants que nous ne ferons pas)

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