Pierres taillées et météores

26 février 2018,
         par Gabriel Peynichou
Si l’on considère l’histoire de l’espèce humaine on ne peut qu’être surpris par l’extraordinaire énergie que nous consacrons, depuis l’invention des premiers outils à créer et améliorer des armes destinées à nous faire mutuellement des blessures particulièrement épouvantables.
« tiens regarde si tu ficelles un cailloux coupant au sommet de ta massue tu briseras plus facilement le crâne de tes adversaires »
Ou
« En tendant un boyau entre les deux extrémités d’un morceau de bois courbe
On peut projeter un petit bâton et ainsi le blesser sans prendre le risque de s’exposer à ses coups de massue »
« Oui mais regarde si, à la pointe du petit bâton on ajoute un morceau de fer avec des pointes dans l’autre sens on fait encore plus mal »
etc…
et cela occupe de nos jours toute une ribambelle d’ingénieurs divers. On imagine facilement les conversations à la D.G.A, (direction générale de l’armement)

« Merde ils veulent interdire les mines antipersonnel alors que ça coûte rien à produire et que cela se vendait comme des petits pains»
« sous prétexte que ça mutile des enfants, qu’est ce qu’ils vont chercher ! »
Et cela nous a amenés à fabriquer l’arme suprême, La bombe atomique, si possible véhiculée vers sa destination par une fusée.
On peut considérer qu’une espèce composée de crétins dirigée par des crétins d’envergure a bien mérité de finir avec un holocauste nucléaire.
Rappelez -vous, c’était il y a pas si longtemps:
« j’ai le bouton sur mon bureau»
« J’en ai un plus gros»
sincèrement qu’on en finisse .
Mais changeons de focale, prenons un peu de distance.
En ce qui concerne l’Homo sapiens, c’est-à-dire vous et moi, nos premiers pas sur Terre ont dû avoir lieu il y a environ 200 000 ans.
Remontons quelque 66 millions d’années en arrière.
Imaginez une météorite de 10 km de diamètre fonçant droit sur la Terre. L’énorme masse s’écrase sur le sol, et forme un cratère de 180 km de diamètre que nous appelons aujourd’hui Golfe du Mexique. Traversant l’atmosphère à des vitesses comprises entre 7000 et 40 000 km/h. L’onde de choc ainsi créée aurait fait tout le tour de la planète en quelques heures.
Les grosses particules illuminent le ciel, telles des milliards d’étoiles filantes puis en retombant avec l’énergie qu’elles ont acquise lors de leur éjection, portent rapidement de vastes zones de l’atmosphère à des températures de centaines de degrés qui enflamment la végétation sur une énorme surface du globe. En mer, l’onde de choc provoque le départ d’un gigantesque raz-de-marée. Une masse d’eau de 2000 mètres de hauteur se propage sur les océans.
D’énormes volumes de poussière se volatilisent, suffisamment pour obscurcir le sol pendant des mois. Une longue nuit qui réduit la pénétration de la lumière, affectant par là-même les plantes.
70% des espèces animales et végétales disparaissent immédiatement. Les dinosaures, animaux géants, qui ont besoin d’une grosse quantité de nourriture, meurent de faim puisque tout a été brûlé ou détruit.
Les animaux qui résistent le mieux sont ceux qui n’ont pas besoin de beaucoup pour se nourrir, comme les tortues, ou tous les animaux charognards, les crocodiles ou les petits mammifères, nos lointains ancêtres. Ils arriveront à subsister pendant un an ou deux, avant que la vie ne reprenne.
Voici pour la disparition des dinosaures.
Ce cataclysme qui a nous a favorisés en ce qui concerne l’évolution des espèces ne pourrait-il pas se reproduire et nous faire subir le même sort que les anciens locataires de cette planète ?
Et bien voilà où je voulais en venir : si cela devait se reproduire nous devrons notre salut à notre crétinisme.
Bien sûr nous n’avons pas les moyens de détruire un météore de cette taille, mais nous pouvons envisager de le dévier ou de le fragmenter avec nos fameux missiles nucléaires. Ce qui aurait pour conséquence de transformer un cataclysme fatal pour l’espèce en une série de catastrophes dont nous pourrions envisager de survivre.
Il est difficile d’être certain qu’il s’agit d’un hasard ou plutôt soyons prudents, envisageons que nos lointains ancêtres les fameux rats qui ont survécu pendant les quelques années sans soleil aient laissé dans le génome des mammifères une sorte de message pour nous inciter a nous préparer.
Reprenons la conversation de tout à l’heure.
« Tiens, regarde, si tu ficelles un cailloux coupant au sommet de ta massue, tu briseras plus facilement le crâne de tes adversaires ».
« Bonne idée, en plus cela nous prépare à nous prémunir des objets qui tombent du ciel ».
Bon OK c’est ridicule.
Mais si on s’en tient à cette hypothèse qu’il ne s’agit pas d’un hasard, quel est le médium qui a transmis le message considérant qu’il n’est pas du domaine de ce que nous appelons la conscience.
Attention j’en vois venir certains, il n’est pas question d’un dieu quelconque, parce qu’il est plus simple, pour un dieu pas trop stupide, éventuellement parfait, voir à ce sujet la preuve ontologique de saint Anselme, de dévier les météores que de faire fabriquer des arcs, des flèches et le reste par des crétins.
Je suis sûr qu’en cherchant bien du côté des présocratiques voire de Kant ou de Spinoza je trouverais bien l’intuition de forces nous déterminant sans que nous en ayons conscience.
Mais continuons dans le domaine des hypothèses; si les hommes sont déterminés, entre autre, par ce fameux médium qui ne relève ni du langage ni de la conscience, pourquoi ne pas envisager que les animaux ou les plantes soient dotés de la même option.
Nous savons que les arbres communiquent entre eux sans parole ni conscience, en tout cas tels que nous les définissons.
Voici donc la preuve que notre hypothèse de départ n’est pas si ridicule.
Pour la suite à donner à tout cela, je préfère pour des raisons d’emploi du temps transmettre le flambeau à nos amis plus jeunes soit philosophes soit scientifiques.