Orlov et les 5 stades de l’effondrement

6 mars 2018,

Dmitry Orlov 2016 Les cinq stades de l’effondrement, Editions Le Retour aux Sources, 21 €, recension par Ghislain Nicaise. Ce livre est écrit avec verve, humour et le texte est limpide, complété par une bibliographie et un index, il apporte des informations et réflexions nouvelles même pour un-e collapsologue endurci-e. J’en recommande la lecture sans hésitation. Les passages ci-dessous en italique sont de l’auteur.

Quelques mots sur l’auteur :
Comme l’évoque son nom, Dmitry Orlov (DO) est né en Russie. Il l’a quittée avec ses parents à l’âge de 12 ans. Il est maintenant citoyen des USA mais de fréquents séjours en Russie entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990 lui ont permis de suivre l’effondrement de l’URSS et de réfléchir sur ce processus. Il est, je crois, le premier à avoir fait le lien entre cet effondrement et le pic pétrolier qu’a connu la Russie peu avant. Il est en tous cas l’un des rares à avoir prédit la crise plus occidentale de 2008, ce qui lui a donné l’accès à une audience plus large, ainsi qu’il le soulignait avec humour dans une conférence TED. Sa prédiction de l’effondrement des USA, pour les mêmes raisons qui ont conduit l’URSS à l’effondrement, a naturellement suscité l’intérêt. Il tirait ses principaux revenus de son état d’ingénieur (en informatique après un passage dans la physique des hautes énergies). Il est maintenant devenu un collapsologue professionnel, invité régulièrement à donner des conférences et écrire des livres sur le sujet.
Les cinq stades de l’effondrement selon Dmitry Orlov sont :
1) L’effondrement financier, les banques ne répondent plus, l’accès au capital est perdu et les placements financiers réduits à néant.
2) L’effondrement commercial, les magasins sont vides, les monnaies dévaluées
3) L’effondrement politique, le gouvernement a perdu sa légitimité et n’est plus un recours
4) L’effondrement social : les institutions sociales ne remplissent plus leur fonction de protection
5) L’effondrement culturel : les gens perdent leur capacité de bienveillance, d’honnêteté, de charité.
Orlov n’évoque pas la part que pourrait prendre un effondrement écologique, il s’en tient à la méthode d’analyse qu’il a appliquée à l’effondrement de l’URSS et qui lui a permis de prédire la crise de 2008.
Chaque stade de l’effondrement peut aisément mener au suivant et ils peuvent se chevaucher. Même si les différents stades de l’effondrement s’entraînent les uns les autres de façons variées, l’auteur soutient que cela a un sens de les maintenir conceptuellement séparés. Cette classification est justifiée par le fait que leurs effets sur notre vie quotidienne sont tout à fait différents. De plus, les moyens constructifs que nous pourrions trouver pour esquiver ces effets seront aussi différents. Enfin, certain stades de l’effondrement semblent inévitables, tandis que d’autres peuvent être évités et c’est certainement l’objectif principal du livre que d’avertir le public pour l’aider à faire face à l’effondrement.
Pour chaque étape, l’auteur illustre son raisonnement avec un cas d’étude montrant comment dans la réalité historique contemporaine un groupe humain a affronté l’effondrement et y a survécu.

Le stade 1
Selon Dmitry Orlov l’effondrement financier est déjà bien engagé, sa venue est maintenant une certitude. La description du stade 1 lui permet de dénoncer la rétribution du capital, avec un mot vieillot mais qui prend toute sa force, l’usure. Il nous rappelle que l’usure était illégale, et punie parfois de manière atroce, pendant la majeure partie de l’histoire européenne. La notion que la richesse puisse augmenter comme simple résultat de l’écoulement du temps est contraire aux lois de la physique…l’usure peut être décrite comme une forme de violence systémique institutionnalisée. La condamnation du prêt avec intérêt par Dmitry Orlov est sans appel : il y voit un produit lamentable de la faiblesse humaine et un vice. Il postule que la seule manière d’y remédier n’est pas d’en viser la suppression mais d’en mettre en place le contrôle. Il est d’usage de fixer le taux maximum d’intérêt un peu en dessous de la croissance économique prévue. Ainsi la croissance de la dette ne devrait pas excéder celle de l’économie dans son ensemble. Mais il s’ensuit que ce contrôle n’a plus de pertinence lorsque la croissance stagne ou s’inverse.
Orlov démontre en effet, mathématiquement, que l’usure rend l’effondrement financier inévitable. Le prêt avec intérêt n’est viable que dans une économie en expansion ; une croissance économique illimitée ne peut que rencontrer les limites du monde limité dans lequel elle s’insère.
La critique de l’économie monétaire est particulièrement détaillée par l’auteur, qui s’appuie au passage sur l’expérience de sa famille lors de leur migration hors d’URSS : l’argent est, pour faire court, une substance socialement toxique.

Pour l’effondrement financier, Dmitry Orlov choisit comme cas d’étude l’Islande et résume le succès de ce pays à sortir de la crise financière de 2008 à leur décision de ne pas soutenir financièrement les banques en difficulté. Il pense significatif que l’Islande ait une tradition démocratique solide et ancienne, alors que les nations qui sont actuellement aux urgences sanitaires, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont connu des dictatures récentes. Il souligne aussi un facteur important : la population réduite de l’Islande dont l’effectif (de l’ordre de 500 000) permet la démocratie directe. Il estime qu’au -delà de 5 millions, cette forme pour lui optimale de gouvernance politique n’est plus possible.

Le stade 2
L’effondrement commercial est bien plus directement ressenti que l’effondrement financier et concerne l’ensemble de la population. Quand les magasins ne peuvent plus faire face à la demande, que leurs rayonnages sont vides et que de ce fait la population manque du nécessaire, en quelques semaines la panique s’installe. Le paradoxe est que l’effondrement ne va pas annihiler aussi rapidement les biens et les services potentiellement disponibles, mais parce que la psychologie du marché est si enracinée dans la population, aucune autre façon de se débrouiller ne sera envisagée. Les gens vont se mettre à accumuler et on assistera rapidement à la mise en place d’un immense marché noir pour une variété de biens de nécessité comme les produits d’hygiène ou les médicaments.
Les principaux inconvénients de l’effondrement commercial peuvent être évités s’il reste assez de système politique intact pour mettre en place le rationnement, le contrôle des prix et les secours d’urgence pour les plus démunis.
Un système politique assez autoritaire pour prendre de telles mesures n’est pas normalement apprécié en période d’abondance dans nos démocraties occidentales mais il a été accepté par l’opinion en période de conflit armé. On peut illustrer cela par la mobilisation du Royaume-Uni pendant la seconde guerre mondiale.
Dmitry Orlov reprend l’exemple du système de distribution des grands magasins d’état de l’Union soviétique qu’il avait décrit avec humour dans sa conférence TED (op.cit.). L’inefficacité du système se traduisait par des pénuries récurrentes auxquelles étaient confronté-e-s les citoyen-ne-s venu-e-s faire leurs achats dans ces magasins. Lors de l’effondrement, ces carences ont rendu la population de l’URSS bien plus résiliente que ne le sera la population des USA, habituée à des centres commerciaux bien approvisionnés en flux tendu. La population soviétique avait un système d’économie parallèle, de jardins familiaux, un « sous-développement » qui s’est révélé salvateur.

Le cas d’étude choisi par l’auteur pour l’effondrement commercial est la mafia russe. Ce passage du livre devrait surprendre les lectrices et lecteurs occidentaux en général peu ou mal renseignés sur le sujet. L’auteur explique comment le crime organisé n’est pas seulement une forme d’organisation sociale. C’est une forme alternative de gouvernement, dont les représentants réussissent ou échouent selon que leur réputation garantit ou non des transactions fiables, et selon que son utilisation de la violence est justifiée. Le racket se substitue à l’impôt et en fin de compte l’argent collecté est investi dans la sécurité mais également dans l’économie productive par blanchiment. Dmitry Orlov ne fait certes pas l’éloge de la mafia mais souligne la manière dont les mécanismes de régulation sociale se mettent en place dans ce système comme dans le système capitaliste qui nous est plus familier (mais dont il ne pense pas non plus grand bien).

Le stade 3
La survenue de l’effondrement politique n’est pas forcément évidente, parfois dissimulée par les politiciens eux-mêmes. L’autorité du gouvernement diminue progressivement. Quand les politiciens commencent à rechercher des emplois secondaires, du travail au noir, parce que leur fonction n’est pas assez lucrative, on dispose d’un signe révélateur de l’effondrement politique selon DO. Un autre signe apparait quand les politiciens régionaux commencent à défier ouvertement les ordres de l’état central. La Russie a connu chacun de ces symptômes. La faillite d’un état se définit en trois traits : perte du monopole d’utilisation de la force, incapacité de faire respecter la loi, incapacité d’assurer les services publics.
Le chapitre sur l’effondrement politique est l’occasion pour Dmitry Orlov de se lancer dans un éloge de l’anarchisme. Ce choix politique est d’ailleurs perceptible en filigrane dans tout le livre avec la constatation répétée de l’échec passé ou à venir des structures trop hiérarchisées, avec la valorisation de structures politiques rassemblant un nombre de citoyens assez faible pour permettre la démocratie directe. C’est aussi une façon d’envisager un avenir apaisé après l’effondrement annoncé des grandes nations. Êtes-vous effrayé-e par l’anarchie ? Ou êtes-vous plus effrayé-e par la hiérarchie ? demande-t-il. Ce passage du livre mériterait une publication à part. L’auteur se réfère bien entendu à Pierre Kropotkine, naturaliste du XIXe siècle et théoricien de l’anarchisme. Une large majorité des espèces animales, et les plus prospères, sont sociales. D’autre part les sociétés animales peuvent être hautement organisées mais leur organisation est anarchiste, elles sont égalitaires. La troisième constatation de Kropotkine est que la survie « darwinienne » des plus aptes est le plus souvent la survie des plus coopérants. Alors que tous les systèmes vivants croissent jusqu’à un certain optimum, les systèmes socio-économiques tels que les grandes villes montrent une croissance sans limites, super-exponentielle ; elles atteignent les limites naturelles avant d’avoir trouvé leur équilibre homéostatique, ce qui les conduit à l’effondrement. La différence entre un organisme vivant et une cité est claire : alors que l’organisme est organisé anarchiquement, la cité est organisée hiérarchiquement. L’anarchisme contemporain est illustré en informatique et sur internet par le développement du système Unix, sa variante Linux, les applications Framasoft, des entreprises sans but lucratif comme Wikipedia…
L’auteur enchaîne de manière érudite sur l’histoire qui a conduit aux états-nations du XIXe siècle.

Le cas d’étude est ici fourni par les Pachtouns d’Afghanistan (et partiellement du Pakistan). Avec un effectif de 40 millions, ils figurent parmi les groupes ethniques les plus importants de la planète. Leur capacité à résister aux Anglais, aux Pakistanais, à l’URSS et maintenant aux Américains et à l’OTAN fait d’eux les champions des luttes anti-impérialistes. Leur mode de gouvernance est totalement décentralisé, « ahiérarchique » (non-hierarchical) et repose sur un code de bonne conduite (la Pashtunwali). Ce code tire sa force du fait qu’un Pachtoun qui ne se conformerait pas à la Pashtunwali serait incapable de bénéficier de la coopération des autres Pachtouns et aurait de ce fait une très faible espérance de vie. L’ostracisme est généralement équivalent d’une condamnation à mort. Chez les Pachtouns, la notion de droit à la vie n’existe pas : seules valent les raisons de ne pas tuer quelqu’un sur le champ. Les Pachtouns ne peuvent être séduits par des offres de progrès social et de développement économique parce que cela ne fait pas partie de la Pashtunwali. Le but principal de la Pashtunwali est de se perpétuer, et cela est apparemment très efficient. Toutes les prises de décision sont basées sur le consensus, ce qui limite fort la coopération, sauf en cas de menace externe où les Pachtouns peuvent recruter un dictateur et le servir aveuglément jusqu’à ce que la menace soit écartée. Les quelques pages qui suivent et illustrent les règles de vie des Pachtouns sont savoureuses et ne peuvent être résumées.

Le stade 4
L’effondrement social vient quand l’État ayant failli dans ses missions de protection, les organisation caritatives ou mutualistes se désagrègent à leur tour. L’effondrement social est inévitable partout où la société est complètement dépendante de la finance, du commerce, ou du gouvernement.
Il peut être prévenu dans les endroits où la société dépend de l’entraide mutuelle, de l’interdépendance physique, et de l’auto-gouvernement. Les individus ne peuvent plus compter que sur la solidarité de leurs proches et d’une communauté de petite taille s’ils ont la chance de pouvoir en faire partie.
La solution, dans ces circonstances, réside selon DO dans la formation ou la consolidation de communautés qui soient assez fortes et cohésives pour procurer le bien-être à tous leurs membres, assez grandes pour être pleines de ressources, et cependant assez petites pour que les gens puissent avoir des relations directes, et pour prendre une responsabilité directe dans le bien-être de chacun. On retrouve le thème anarchiste pour ne pas dire communiste (au sens originel du terme) car ce mot est obscène pour un lectorat américain.

Le cas d’étude est fourni par les Roms, qui ont toutes les chances d’être résilients lors de l’effondrement à venir. L’auteur décrit leur culture en détail et justifie ainsi la raison pour laquelle il pense qu’ils se débrouilleront mieux que les gadjos. Il relate l’impression durable que lui a laissée un de ses camarades de classe à Léningrad, à la fois totalement imperméable à l’enseignement qui était dispensé, calme, indifférent et d’une grande force morale. DO pense que l’absence d’une culture écrite, le rôle de la tradition orale encouragent chez les Roms un esprit lucide et une excellente mémoire, qualités utiles pour le vol, activité essentielle dans leur tradition. Sont passées en revue l’importance de la musique, et surtout la place dominante réservée aux aînés. La redistribution de la richesse par les patriarches ou matriarches est chez les Roms un facteur majeur de cohésion sociale. Ces personnes âgées auront peu de propension à régler leurs conflits par la force physique, ce qui facilite la négociation. Elles auront aussi moins tendance à dilapider l’argent de manière frivole, l’âge émoussant les tentations.
Il est possible de résumer ce cas d’étude en remarquant que le passage du livre de DO sur les Roms éclaire le film « Chat noir chat blanc » d’Emir Kusturica et en fait une étude anthropologique au moins autant qu’un divertissement.
Les Roms ont résisté aux tentatives d’extermination des nazis, à l’emprisonnement de masse et à l’interdiction du nomadisme par les soviétiques, à l’expulsion de masse par les Français. Selon l’auteur, on peut s’attendre à ce qu’au cours des différents scénarios possibles d’effondrement, les groupes nomades qui adopteront certaines des coutumes des Roms s’en tireront mieux.

Le stade 5
Ce que l’auteur entend par culture dans l’effondrement culturel est un élément spécifique qu’il considère comme très important : l’entente entre individus. L’attitude exemplaire de cet effondrement n’est pas forcément la férocité mais le regard absent que nous prenons quand nous passons à côté de migrants obligés de dormir dans la rue en hiver. Nous vivons alors brièvement la perte de notre humanité. Si effrayant qu’il paraisse, l’effondrement culturel a déjà eu lieu par endroits. Il semble être masqué par les institutions variées qui existent encore. L’auteur prend un ton résolument optimiste pour prédire que beaucoup de gens se réveilleront et se souviendront de leur humanité, la meilleure part de leur nature, quand des circonstances désespérées les forceront à se montrer à la hauteur.
Et aussi, il y a des poches de culture intactes ici et là qui peuvent être utilisées comme une sorte de réserve de graines de culture. Ce sont des communautés et des groupes qui ont connu une certaine adversité à des époques récentes, et ont gardé une certaine cohésion sociale de cette expérience.

Le cas d’étude choisi par Dmitry Orlov est extrême : il s’agit des Iks, la population africaine étudiée par Colin Turnbull, qui a développé une culture de la survie individuelle, du chacun pour soi, après avoir été déplacée de son habitat d’origine vers une région qui ne leur procurait pas assez de ressources. La critique de Turnbull, qu’ont publiée d’autres anthropologues, n’est pas importante pour Orlov ; même si l’histoire des Iks était pure fiction, cette culture de la méchanceté illustre parfaitement ce qu’il entend par effondrement culturel. Les Iks nous forcent à nous demander ce que veut dire d’être humain, et la réponse est de celles que personne n’a envie d’entendre : être humain n’est pas une nécessité, c’est un luxe. Mais ce qui est pire c’est que quand nous cessons d’être humains, nous ne devenons pas des animaux. L’exemple des Iks nous enseigne que nos valeurs humaines si prisées ne sont pas inhérentes à l’humanité mais sont associées à une forme particulière de survie en société et que toutes, ainsi que la société même, sont des luxes, du superflu.

Conclusion

Contrairement à ce que pourraient penser les personnes qui abordent ce sujet, le message de l’auteur se veut optimiste. On retrouve d’ailleurs cette forme d’espoir collapsologiste dans des textes plus récents comme « L’entraide. L’autre loi de la jungle » de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle (Les liens qui libèrent 2017) ou la tribune d’Yves Cochet « De la fin d’un monde à la renaissance en 2050 » parue le 23 août 2017 sur le site de Libération.
Dmitry Orlov donne des raisons de se réjouir
• • Aucun stade de l’effondrement n’est totalement inévitable
• • Un rétablissement partiel après l’effondrement est possible
• • La chronologie relative des stades peut varier
• • Certaines régions peuvent être stabilisées
• • Il est salutaire de laisser s’effondrer un système condamné

DO considère que le système financier pyramidal et le consumérisme global n’ont pas d’avenir. Mais il ne va pas jusqu’à proposer de ne pas avoir de gouvernement du tout. Ses conseils au public étatsunien sont radicaux, ils valent aussi en grande partie pour l’Europe : Oubliez les subventions, oubliez les bases militaires sur le sol étranger, oubliez le cirque à trois rangs qui passe pour de la démocratie représentative. Il ajoute qu’il y aura toujours besoin d’agences pour imprimer les passeports, contrôler les centrales nucléaires et tous les services essentiels que seul un gouvernement central peut fournir. Pour les autres besoins, l’autogestion locale serait le meilleur système.
De même que l’auteur a défini cinq stades de l’effondrement, il propose cinq étapes de la réaction à cet effondrement :
• Stade 1 : Vivre sobrement, avec peu d’échanges monétaires
• Stade 2 : Pourvoir aux besoins élémentaires
• Stade 3 : Organiser une administration locale
• Stade 4 : Développer une culture communautaire, basée sur la responsabilité mutuelle
• Stade 5 : Pratiquer les vertus humaines classiques (gentillesse, générosité, considération, affection, honnêteté, hospitalité, compassion, charité…), qui ne sont pas tant des vertus que des nécessités pour la cohésion du groupe, particulièrement pour les sociétés de chasseurs-cueilleurs, celles qui ont modelé notre évolution.

En conclusion, ne prenons pas cette vision anarcho-angélique pour plus naïve qu’elle ne parait. Qu’elle ne vous dissuade pas de parcourir un livre riche, varié et novateur sur bien des points.
G.N.