Archives d’un auteur

Bifurquer

23 novembre 2022,

Nous avons reçu cette annonce pour un livre gratuit. La Rédaction

 

Cet eBook est en accès libre, n’hésitez pas à le faire circuler. Auprès de vos proches, des étudiant·es, des professeur·es et de toutes celles et ceux qui refusent de laisser faire les forces mortifères, qui veulent mettre les mains dans la terre, marronner (fuir) ce système toxique et qui, envers et contre tout, continuent de rêver !

Pour télécharger l’eBook, cliquez ici : https://mdpt.fr/telechargement-ebook-bifurcation

Scientifiques en rébellion

1 novembre 2022,

Nous avons reçu le texte suivant sous le titre   Des scientifiques français et européens en prison pour le climat

Les trois dernières semaines ont été marquées par un engagement de plus en fort des scientifiques dans la lutte contre le dérèglement climatique, sous la forme d’actions de désobéissance civile non violente, de conférences dans l’espace public, ou d’actions visant à interpeller les décideurs. Ces actions ont été organisées par le collectif international Scientist Rebellion et sa branche française Scientifiques en rébellion. Des scientifiques de toute l’Europe ont dans un premier temps convergé vers l’Allemagne, et ont mené à partir du 16 octobre plusieurs actions de blocage ou d’interpellation, s’engluant devant des bâtiments officiels (ministère des Transports, ministère des Finances), déclenchant l’alarme incendie lors du discours du chancelier allemand au Sommet mondial de la santé, ou occupant le pavillon Porsche d’un centre de loisirs dédié à l’automobile. Leurs actions étaient accompagnées de demandes auprès de l’État allemand de prendre des mesures visant à décarboner le transport, annuler la dette des pays du Sud, et reconnaître l’échec de sa politique climatique.

        En parallèle et en soutien aux actions en Allemagne, une centaine de scientifiques ont mené en France des actions les 14 et 15 octobre. À Nice et Montpellier des conférences ont été organisées sur des places publiques, rappelant que les politiques actuelles ne sont pas à la hauteur des enjeux. À Toulouse, une table ronde organisée par la métropole et à laquelle était convié Total Énergies fut interrompue et une conférence interpellant les protagonistes fut donnée. À Paris, des scientifiques en rébellion se sont invité·es à Sorbonne Université à l’occasion de la Fête de la science. (suite…)

Congrès Européen d’Apiculture à Quimper: mobilisation immédiate

26 octobre 2022,

Le Congrès Européen d’Apiculture se tenait ses jours-ci à Quimper, 4 jours de conférences et expositions à la suite d’un des pires été de la décennie pour les abeilles, après celui de …2021. Les colonies d’abeilles ont énormément souffert de la canicule, aussi bien en raison de la température estivale qu’en raison de l’impact sur les plantes et arbres mellifères de plusieurs mois de sécheresse tout au long de l’année. La sécheresse et la canicule, associées aux pollutions et aux pesticides qui fragilisent les abeilles, les rendent encore plus sensibles aux parasites et aux attaques du frelon asiatique. La situation de la pollinisation est critique.

Les organisateurs lancent un appel solennel à changer de vision sur l’aménagement des territoires, et proposent des mesures immédiates, faciles à mettre en place et à encourager d’urgence.
Pour faire face au déclin des pollinisateurs,
freiner la dramatique perte de biodiversité, et relever le défi du bouleversement climatique.

Une des magnifiques photos d’hyménoptères d’Eugenijus Kavaliauskas http://www.dantis.net/x3/galleries/macro/Hymenoptera/

Les 12 mesures exigées par les signataires de l’Appel :


1/
Planter des arbres, des arbustes et des haies dans les champs cultivés et à leurs bordures pour héberger et nourrir les oiseaux, les chauvessouris, les pollinisateurs et la faune
sauvage.


2/
Redécouper les immenses champs cultivés actuels en des mosaïques de parcelles cultivées plus petites séparées par des haies.
(suite…)

Climat prochain en France, plus grave que prévu…

19 octobre 2022,
Une publication sur les modélisations du climat futur en France vient de sortir ces derniers jours, avec des résultats extrêmement préoccupants. L’étude présente d’abord un affinage du réchauffement climatique terrestre en France depuis la moyenne des températures 1900-1930, qui est de 1,66°, puis présente des modélisations pour les 80 prochaines années.

La méthode

L’équipe composée de chercheurs de Météo France et du CNRS, Université de Toulouse, a utilisé une méthodologie d’analyse qui permet de préciser les projections climatiques sur la France. Le principe est de comparer les résultats des modèles avec les mesures disponibles depuis 1900, afin d’affiner la modélisation du climat futur. Ce que l’on appelle “contrainte observationnelle“. Cette méthode permet de réduire les incertitudes, et permettra également à terme d’obtenir de meilleures prévisions à l’échelle régionale. 
En prenant des mesures de températures moyennes fiables et représentatives du sol hexagonal depuis le début du XXème siècle, et appliquant cette méthodologie, l’étude révise à la hausse les prévisions climatiques pour les années à venir.

Extraits

Voici un extrait du résumé de l’étude publiée ce mois ci dans la revue Earth System Dynamics.  
Sur la France métropolitaine, le réchauffement forcé en 2020 par rapport à 1900-1930 est évalué à 1,66° [1,41 à 1,90] ◦C, c’est-à-dire dans la fourchette supérieure des estimations du CMIP6 [ NDLR: modélisations du dernier rapport du GIEC], et est presque entièrement d’origine humaine. 
Une vue affinée de la saisonnalité de ce réchauffement passé est fournie par les normales climatiques quotidiennes mises à jour. 
Le réchauffement prévu en réponse à un scénario d’émission intermédiaire est évalué à 3,8 ◦C (2,9 à 4,8 ◦C) en 2100 et s’élève à 6,7° [5,2 à 8,2] ◦C dans un scénario d’émissions très élevées, c’est-à-dire sensiblement plus élevé que dans les ensembles précédents de simulations mondiales et régionales. 
Précisons que l’évolution des émissions mondiales de gaz a effet de serre au cours de la dernière décennie est plus proche d’un scénario intermédiaire : la consommation d’énergies fossiles, et avec elle nos émissions de gaz à effet de serre, augmente à un rythme relativement faible.

Le grand bras de la Loire à Loireauxence, 16 août 2022.

Le réchauffement amplifié en été

Entre 1947 et 2020, l’analyse révèle que le réchauffement observé n’est pas uniforme au cours de l’année. L’hiver et l’automne sont soumis à un réchauffement moindre, généralement autour de 1,4°C, avec un réchauffement minimum constaté à la fin de l’hiver.
En revanche, l’été a connu un réchauffement renforcé, d’environ 1,8°C, qui culmine autour du 1er juillet à environ 1,9°C. Cette valeur maximale au début de l’été est environ 30 % plus élevée par rapport à la moyenne annuelle, ce qui suggère que l’amplification du réchauffement estival, également observée par les modèles, est très importante.
L’étude montre également l’importance des aérosols dans les variations climatiques, les poussières industrielles ou naturelles (volcanisme) ayant un rôle significatif dans les variations de l’effet de serre.
Enfin, l’étude met en lumière une possible augmentation de la pluviométrie hivernale dans les années à venir, ainsi qu’une sècheresse estivale encore plus importante.
 
 L’étude est disponible ici

Bouleversement climatique: un débat de Barrau et Gemenne avec Béchu et le MEDEF

6 septembre 2022,

Il y a quelques jours, Aurélien Barrau, astrophysicien, directeur du Centre de physique théorique Grenoble-Alpes, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, François Gemenne, membre du GIEC, directeur de The Hugo Observator et Thierry Martel, directeur général de Groupama débattaient devant un parterre de patrons pour la grand-messe annuelle du MEDEF.

On peut y voir le fossé entre ceux qui ont compris que le changement de paradigme est inévitable, choisi ou forcé, et ceux qui croient encore que le système n’a pas besoin d’être réformé. La tête que font certains patrons est impayable. Gemenne y est excellent, et Barrau très pointu comme à son habitude.

[ On peut aisément voir cette vidéo en vitesse 1.5 (petite roue dentée en bas à droite)]

Hugues

2 août 2022,

Hugues Stoeckel nous a quittés. C’était un prof de maths de profession et un écolo de la première heure. Une belle personne.

Nous avons signalé en 2012 la parution de son livre “La faim du monde. L’humanité au bord d’une famine globale

Nous avions conclu par cette citation de Hans Jonas  :

« La prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle se réalise; et se gausser ultérieurement d’éventuels sonneurs d’alarme, en leur rappelant que le pire ne s’est pas réalisé, serait le comble de l’injustice : il se peut que leur impair soit leur mérite. »

Le Sauvage

Earth Overshoot Day 2022

28 juillet 2022,

Depuis 2014, le Sauvage vous signale chaque année la date du jour du dépassement des ressources de la planète (http://www.lesauvage.org/2014/08/overshoot/). C’est l’Earth Overshoot Day calculé par le Global Footprint Network, cette institution d’origine universitaire à l’origine de la notion d’empreinte écologique. Cette année le jour du dépassement est le 28 juillet, nous n’aurions perdu qu’un jour depuis l’an dernier…

Quand la réalité dépasse les prévisions du GIEC

17 juin 2022,

En 2014, Evelyne Dhéliat présentait la météo du 18 août 2050 à partir des calculs de Météo France. Pour 2022, nous ne savons pas encore ce que seront les températures du 18 août mais celles du 17 juin semblent dépasser les prévisions les plus pessimistes.

Faim

23 mai 2022,

Les Amis de la Terre des Landes vous offrent la traduction d’un article du Guardian signé par Georges Monbiot : En 2008 c’étaient les banques, aujourd’hui c’est le système alimentaire mondial qui menace de s’effondrer.

Les géants du secteur alimentaire ont trop de pouvoir – et les régulateurs comprennent à peine ce qui se passe. Ça ne vous rappelle rien ?

Ces dernières années les scientifiques n’arrêtent pas d’alerter, mais les gouvernements refusent d’écouter leur avertissement : le système alimentaire mondial ressemble de plus en plus au système financier mondial juste avant 2008.

L’effondrement du système financier a eu des conséquences dévastatrices pour les conditions de vie de milliards d’humains, mais on n’ose imaginer ce que seraient les conséquences de l’effondrement du système alimentaire mondial. Pourtant, les preuves s’accumulent rapidement comme quoi la machine est en train de se gripper. La flambée actuelle des prix alimentaires n’est que le dernier signal de cette instabilité systémique.

Pour beaucoup de gens, la crise alimentaire est le résultat combiné de la pandémie et de l’invasion de l’Ukraine. Certes ce sont des facteurs à ne pas négliger, mais ils ne font qu’aggraver un problème sous-jacent. Pendant des années la faim semblait appelée à disparaître. Le nombre de personnes sous-alimentées passait de 811 millions en 2005 à 607 millions en 2014. Mais en 2015 la tendance a commencé à s’inverser. Depuis, la faim n’a cessé d’augmenter : on est passé à 650 millions d’humains souffrant de la faim en 2019, puis à 811 millions en 2020. Cette année va probablement être bien pire.

Mais le plus inquiétant, c’est que cette augmentation de la faim s’est produite alors que nous sommes dans une période de très grande abondance. Depuis plus d’un demi-siècle, la production alimentaire mondiale augmente régulièrement, dépassant largement la croissance démographique. L’an dernier, la récolte mondiale de blé n’a jamais été aussi élevée. Chose encore plus troublante, le nombre de personnes sous-alimentées a commencé à augmenter, alors même que les prix mondiaux des denrées alimentaires commençaient à baisser. En 2014, alors que le nombre de personnes souffrant de la faim était au plus bas niveau historique, l’indice mondial des prix alimentaires s’élevait à 115 points. En 2015, il était tombé à 93 et ​​est resté inférieur à 100 jusqu’en 2021.

La suite ici.