Archive pour la catégorie ‘De Natura Rerum’

Biomimétisme et bioinspiration

11 septembre 2015,

L. de Vinci, ailePar Gilles Bœuf (1)

En 1997, sort un livre aux Etats-Unis, écrit par Janine M. Benyus, sous le titre de « Biomimicry, innovation inspired by nature ». Pour la première fois, il structure des approches parfois démarrées depuis fort longtemps, mais jamais réellement organisées. Léonard de Vinci, au XVIe siècle,  n’écrivait-il pas déjà «…prenez vos leçons dans la nature, c’est là qu’est notre futur… » ! Le bio-mimétisme et la bio-inspiration sont une approche consistant à étudier la nature sous toutes ses formes, animaux, plantes, champignons, microorganismes, écosystèmes, et à en tirer des développements technologiques : on s’en inspire alors afin de concevoir des matériaux, des procédés, ou des stratégies novateurs au service de l’humain, moins polluants, moins consommateurs d’énergie, recyclables, plus sûrs, de meilleures qualités et à moindre coût. (suite…)

Lecture de Laudato si’ par une agronome

18 août 2015,

ImageJ=1.47vpar Sarah Feuillette (1)

Malgré ma posture critique vis à vis du rôle de l’Eglise dans bien des domaines, j’ai lu avec grand intérêt la dernière encyclique, Laudato si’, et je partage les deux analyses qui en ont été faites dans Le Sauvage, la lecture du mécréant et celle du chrétien écolo. Je l’ai notamment lue avec mon regard d’agronome, car l’agriculture française me semble très concernée par cette encyclique, au moins à deux titres.

En premier lieu car le lien entre environnement (sujet central de l’encyclique : “la sauvegarde de la maison commune”) et agriculture est très fort, du fait de l’emprise territoriale de l’agriculture française (plus de 53% du territoire métropolitain) mais aussi et surtout de ses pratiques dominantes, comme le résume ainsi la très intéressante étude “Agriculture et biodiversité” menée par l’INRA en 2008 : “L’agriculture française moderne exploite peu les services écologiques naturels, auxquels elle a substitué des intrants chimiques (pesticides, fertilisants). En outre, la réduction du nombre de cultures, la simplification des méthodes culturales et l’homogénéisation des paysages (disparition des haies par exemple) ont des effets négatifs sur la biodiversité des espaces agricoles.”

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Le stress pour les nuls

9 août 2015,

Timbre Hans Selyepar Ghislain Nicaise

A plusieurs reprises j’ai récemment eu l’occasion d’expliquer ce qu’était le stress à des ami-e-s. Ils-elles m’ont assuré que les notions élémentaires que je pensais seulement leur rappeler n’étaient pas connues du public et encouragé à en faire un petit article (1). On utilise souvent le mot stress pour décrire la sensation subjective de pression ou de tension ; pour les physiologistes, depuis la mise au point magistrale d’Hans Selye (2), ce mot désigne la réaction de notre corps en réponse à un agent stressant. Alors que ces agents sont perçus comme nuisibles, la réaction de notre corps est normalement salutaire et si cette agression ne dure pas trop longtemps, nous avons tout à y gagner, nous allons par le stress nous adapter à une situation dérangeante. (suite…)

Lecture de “Loué sois-tu” par un chrétien écolo

3 août 2015,

St François CWpar Christian Wyttynck

Cette encyclique “loué sois-tu”, du Pape François est entièrement sur l’écologie ! On m’a demandé de la lire; je pensais que j’allais trouver beaucoup de “conneries” ou des généralités; au contraire, c’est de la dynamite ! Il attaque les banquiers, les industriels, les commerçants et les agriculteurs qui ne respectent pas la création ou les hommes, surtout les pauvres! Il écrit que la défense de l’environnement est un devoir d’homme notamment pour les chrétiens ! Il défend toute la nature, y compris les animaux qu’il ne faut pas maltraiter et surtout les espèces en voie de disparition ! Il est pour la décroissance dans les pays riches pour donner ces biens dans les pays pauvres; Il parle des principes de subsidiarité, de précaution. Non seulement c’est un vrai écolo mais en plus il dit que défendre la nature et nos frères est le devoir des chrétiens.

Je joins un résumé de cette encyclique qui ne reprend que des phrases de son texte; lisez-le, j’espère que cela vous donnera envie de lire le texte entier, vous serez étonnés. Cela changera votre perception du monde et peut-être votre manière de vivre. Transmettez ce message à vos correspondant: c’est un message d’espoir !  (suite…)

Lecture de Laudato si’ par un mécréant

8 juillet 2015,

St François d'AssisePar Ghislain Nicaise

A la demande de la rédaction du Sauvage, pour la première fois de ma vie, j’ai lu une encyclique. Cette publication est saluée par la presse comme un tournant de l’église catholique vers l’écologisme, sous l’impulsion d’un pape novateur. Avant de tenter un commentaire du  texte (1), sur la forme et le fond, comme pour une publication ordinaire, j’ai voulu le passer au crible des trois racines de l’écologisme. Maintenant encore, je suis assez content de moi d’avoir un jour proposé les critères nécessaires et suffisants d’une pensée écologiste. A cette époque j’écrivais “Le but de cette classification n’est pas de décerner un brevet de bon-ne écologiste (si vous avez rempli les trois conditions, vous avez réussi le test…) mais de fournir une grille explicative, qui reste un fil conducteur pour comprendre l’écologisme.” En fait le texte de l’encyclique Laudato si’ a pratiquement réussi le test, en remplissant les trois critères.

Sur le premier, qui est la prise en compte de la finitude de la planète et des ressources, (suite…)

Nuits tranquilles à Belém, Gilles Lapouge

7 mai 2015,

9782081331174-1par Alain Hervé

Gilles Lapouge maîtrise l’art difficile de l’enlèvement  onirique, de l’envol narratif, du détournement de lecteur…

Je m’explique, il nous propose une histoire banale : un homme, le narrateur, sort de l’ascenseur d’un hôtel à Belém do Parà, lorsqu’un enfant lui saute dans les bras en l’appelant papa. Il ne connaît pas cet enfant. Cependant il accepte cette paternité instantanée.

Encore deux lignes et Lapouge nous dérobe le sol de sous les pieds. Il nous emmène en Inde , devant une maison « jaune et ocre, la couleur du vent » où il va poser ses valises. Puis nous voilà soudain à Champtercier dans l’épicerie de madame Magnan, puis à Saint-Malo chez les écrivains-voyageurs…
Nous n’en sommes qu’à la page douze. Le roman tourbillonne dans l’imaginaire de l’écrivain. Il nous emporte dans sa dérive. Si nous en avons le talent, nous le suivons.

Ce court roman n’est pas un policier, ni un récit de voyage, ni  un traité psychanalytique, ni un mélo, ni une synthèse ontologique, ni une mystification, mais il est tout cela à la fois.

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Les Magnolia soulangeana sont éclos

17 mars 2015,

IMG_1581Depuis cinq ans, chaque année, nous observons (de manière non scientifique) cette éclosion du printemps. Ici dans le jardin du Palais-Royal à Paris.

Pour le moment elle se produit toujours à la même date, à quelques jours près. Ce n’est donc pas encore un signal significatif du changement climatique.

Réjouissons nous encore de ce miracle naturel.

Le Sauvage

La calvitie des extraterrestres

12 février 2015,

extraterrestrespar Ghislain Nicaise

Dans le numéro de Pour la Science de février 2015, Gérald Bronner (1) signe un article intitulé : “Pourquoi les extraterrestres n’ont-il pas de cheveux ?” avec le sous titre suivant “La représentation des extraterrestres traduit une conception lamarckienne de l’évolution du vivant“.

Cet article partait d’une constatation originale et intéressante : les extraterrestres n’ont pas de cheveux. Mais une erreur entache son raisonnement : selon Gérald Bronner, Darwin, contrairement à Lamarck aurait soutenu que les individus ne s’adaptent pas biologiquement à leur environnement ; s’ils survivent c’est qu’ils sont par le hasard des combinaisons génétiques, mieux adaptés que les autres. Enfin je ne peux approuver sa conclusion : ces descriptions (l’évolution vers la calvitie)…trahiraient la mauvaise conception que nous avons habituellement de la théorie de l’évolution. (suite…)

C’était mieux avant

31 janvier 2015,

pommes Pinaud.redSous le titre “Pourquoi une pomme des années 1950 équivaut à 100 pommes d’aujourd’hui” un article d’Amélie Mougey paru sur le site de TerraEco.

Avec l’augmentation des rendements agricoles, nos aliments sont devenus des coquilles vides… de nutriments. Combien de pêches, d’oranges, de brocolis faut-il ingurgiter pour retrouver les bienfaits d’il y a un demi-siècle ? Mordre à pleines dents dans une pêche et avaler… de l’eau sucrée. Manger toujours plus, pour se nourrir de moins en moins. Tandis que, dans les pays développés, nos apports en calories augmentent, la plupart des aliments non transformés que nous consommons – fruits, légumes et céréales – deviennent des coquilles vides sur le plan nutritionnel. Une dizaine d’études d’universités canadiennes, américaines et britanniques, publiées entre 1997 et aujourd’hui, font état d’une dégringolade de la concentration en nutriments dans nos aliments. Ces travaux résumés dans l’étude « Still no free lunch » (suite…)