Climat

6 mai 2021,

Déjà 629 organisations ont répondu à notre appel unitaire

Pendant qu’ils avancent à reculons, nous marchons partout en France !
Alors que les débats sur la loi Climat et Résilience viennent de prendre fin à l’Assemblée nationale, nous constatons que le texte, déjà initialement bien en deçà de ce qu’il faudrait pour atteindre les objectifs de réductions des émissions de gaz à effet-de-serre que la France s’est fixés, a encore été raboté par les députés. Malgré l’ambition affichée de « grand texte du quinquennat » et après à peine deux semaines de débats dans l’Hémicycle, cette loi ne sera de toute évidence pas à la hauteur de l’amorce du plan de changement systémique fourni par les 150 de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), et encore moins à la hauteur de l’urgence climatique. Le gouvernement avait pourtant l’opportunité de marquer un véritable tournant dans sa politique pour que la France traduise enfin en mesures concrètes son engagement pris lors de l’Accord de Paris en 2015. Force est de reconnaître que le travail de sape des lobbies a porté ses fruits.
Cette loi aurait pu être l’instrument d’une réorganisation de notre société en donnant les moyens à tous les citoyens et citoyennes de vivre dignement en préservant la planète, et donc notre avenir. Elle aurait pu être l’instrument clé de régulation pour faire payer les plus gros pollueurs et réduire la pression exercée sur les plus précaires, déjà les plus impactés par les effets du dérèglement climatique. Elle aurait pu anticiper la reconversion des emplois des secteurs les plus polluants et la création d’emplois dits « verts ».
Cette loi devient le symbole du crash de la politique climatique d’Emmanuel Macron.
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Dossier Énergie 4/4: une installation autonome décroissante pour 4 personnes

9 avril 2021,

Voici le dernier volet de notre étude sur le solaire photovoltaïque: une installation minimale autonome décroissante pour se passer du réseau électro-nucléaire.

Configuration et cahier des charges de la consommation

Photo: un mix énergétique vu du ciel….

Pour cette étude, nous simulons les besoins d’une famille de 4 personnes dont l’habitat dispose d’une ressource solaire bien exposée. Famille décroissante, car vivant simplement, ou désirant vivre bien plus en accord avec la sobriété nécessaire pour les années à venir. Famille conscientisée sur la technologie utilisée, car une consommation minimale nécessite de suivre une “hygiène énergétique” rigoureuse, afin de coller aux caprices du soleil sans épuiser les batteries. Nous ne sommes pas dans la facilité électro-nucléaire, dans laquelle il suffit d’appuyer sur le disjoncteur, payer sa facture, et fermer le yeux sur le reste.


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Convention citoyenne pour le Climat = 10 %

2 avril 2021,

Enquête de Gaspard d’Allens, Nicolas Boeuf et Léa Dang (Reporterre)
Convention pour le climat : seules 10 % des propositions ont été reprises par le gouvernement

Que sont devenues les 149 propositions de la Convention citoyenne, alors que la loi Climat est en cours d’examen à l’Assemblée ? Reporterre a enquêté sur chaque réponse du gouvernement. Résultat : seules 15 propositions ont été retranscrites. Le détail en infographie, secteur par secteur.
Droit dans son costard, le président de la République l’assurait. C’était sa promesse de départ : « Ce qui sortira de cette Convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe », annonçait Emmanuel Macron en avril 2019, juste avant le lancement de cette expérience démocratique inédite.
Deux ans plus tard, alors que le projet de loi Climat est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, le retour au réel est âpre. Le gouvernement a anéanti le travail réalisé par les membres de la Convention citoyenne. Son texte de loi qui devait concrétiser leurs propositions a été vidé de sa substance ; une réponse à l’image de la politique environnementale d’Emmanuel Macron qui, comme Reporterre le révélait dans une précédente enquête, se traduit par 89 mesures négatives prises depuis 2017.
Contre l’évidence d’un texte de loi dénaturé et décrié par tous, l’exécutif se gargarise de grands mots. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, martèle qu’il n’y a eu « aucune baisse d’ambition ». Mieux, cette loi s’inscrirait, selon elle, dans « les textes fondateurs de notre République » et serait « une première mondiale ».
Devant la Commission spéciale, à l’Assemblée nationale, elle ajoutait que « s’il y a eu des bougés par rapport à ce que voulait la Convention citoyenne, ce n’est certainement pas pour en changer l’esprit mais pour faire en sorte que l’on puisse le mettre en œuvre de la manière la plus efficace possible ».
Ces propos ont aiguisé notre curiosité. Reporterre a voulu savoir ce qu’étaient devenues, concrètement, les 149 propositions de la Convention citoyenne. Nous les avons examinées une à une, en étudiant à chaque fois les réponses du gouvernement, qu’elles soient d’ordre législatif ou réglementaire, et en interrogeant de nombreux spécialistes dans chaque secteur (logement, agriculture, mobilité, etc.).
Le résultat est sans appel. Il vient faire écho à la réaction des membres de la Convention lors de leur dernière session en février. Appelés à se prononcer sur la manière dont le gouvernement reprenait ou pas leurs mesures, ils lui avaient délivré une note sévère de 3,3 sur 10.
Avec le recul, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’avaient pas tort. D’après nos recherches, 90 % des propositions n’ont pas été reprises par l’exécutif. Cela représente tout de même 134 mesures sur les 149. Seulement 15 ont été retranscrites telles quelles par le gouvernement, dans le respect du « sans filtre ».


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28 mars pour une vraie loi climat

27 mars 2021,

Déjà 619 organisations ont répondu à notre appel unitaire.

Le projet de loi « Climat et résilience », discuté à l’Assemblée nationale, est le dernier texte du quinquennat consacré à l’environnement. En l’état, il est très loin de l’ambition requise pour répondre à l’urgence écologique et atteindre les objectifs que la France s’est fixée. De nombreuses organisations, mais aussi le Haut Conseil pour le Climat, le Conseil national de la transition écologique et le Conseil économique, social et environnemental l’ont affirmé à de nombreuses reprises.
Le gouvernement, après s’être renié sur de nombreux sujets et avoir été reconnu coupable d’inaction climatique, a mis de côté ou considérablement amoindri les propositions de la Convention citoyenne pour le climat que cette loi était censée reprendre.
Les député.es, qui débattront du projet de loi en séance plénière à partir du 29 mars, doivent à présent prendre leurs responsabilités, notamment :
• en renforçant les articles du projet de loi dans le sens d’une plus grande ambition écologique, notamment s’agissant de la rénovation thermique des bâtiments, de la réglementation de la publicité et de l’utilisation des engrais azotés, du recours aux menus végétariens dans la restauration collective, de la lutte contre l’artificialisation des sols, de la limitation des vols intérieurs en avion ou la responsabilité climat des grandes entreprises.
• en renforçant les articles du projet de loi dans le sens d’une meilleure prise en compte des aspects de justice sociale afin de rendre la transition écologique accessible à toutes et tous
Le 28 mars, veille de l’examen du projet de loi, nous nous mobiliserons ensemble pour dénoncer son manque d’ambition et les manœuvres qui tentent de l’affaiblir, exiger une vraie Loi Climat à la hauteur de l’urgence écologique et défendre les mesures des 150 membres de la Convention citoyenne pour le Climat.
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Vaccins

20 mars 2021,

Tiens ! On peut maintenant discuter rationnellement de la vaccination ?, par Alain Lipietz

La décision du Président de la République de suspendre la vaccination AstraZeneca eut au moins un mérite : la vaccination ça se discute, ça s’argumente, ce n’est pas un totem, un impératif catégorique. Les anti-vax peuvent avoir, dans certains cas, raison. Vieux débat français alimenté par les meilleurs esprits depuis les Lumières, et non par des timbrés complotistes vaguement Gilet Jaune.
   Première étape, donc : le Siècle des Lumières. Des éleveurs de l’empire ottoman et du Dorset remarquent que la vaccine, maladie de la vache généralement bénigne pour l’homme, immunise contre la variole, terrible maladie. Le mathématicien suisse Daniel Bernouilli, premier théoricien de la « mesure du risque », rassemble assez de statistiques allemandes pour mesurer les risques relatifs de ces deux maladies et en conclure qu’il est rationnel de s’inoculer la vaccine, résultat publié en 1766.
 Il est aussitôt contré par le grand philosophe et mathématicien des Lumières françaises, Nicolas de Condorcet. Qui réfute d’abord Bernouilli sur un point technique : il a oublié de prendre en compte l’espérance de vie en bonne santé. Mais surtout, il invoque l’objection libérale : chacun doit rester libre des risques qu’il prend. Eh oui, le démocrate, féministe, anti-esclavagite et rationaliste Condorcet, célébré par l’égérie du républicanisme le plus classique, Élisabeth Badinter, est le père des anti-vax. Louis XVI entend le débat et, au nom du principe du « double corps du Roi », se vaccine en public, car incarnant la Nation dans ses espérances statistiques.
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Dossier Énergie 3/4: une installation électrique autonome de secours

16 mars 2021,

Suite du deuxième volet: Du thermique avant le photovoltaïque

Objectif: construire une petite résilience énergétique avec panneau photovoltaïque et batterie

Le but de cette installation solaire de secours est de faire face aux pannes temporaires du réseau électrique national, généralement en raison d’événements climatiques divers:  tempêtes, canicules, ou grand froids, voir le premier volet du dossier. Elle est compatible avec un appartement, si celui-ci dispose d’une fenêtre ou d’un balcon au soleil.


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Soulèvements

26 février 2021,

Soulèvements de la Terre

Appel à reprendre les terres et bloquer les industries qui les dévorent

Nous sommes des habitant·es en lutte attachés à leur territoire. Nous avons vu débouler les aménageurs avec leurs mallettes bourrées de projets nuisibles. Nous nous sommes organisé·es pour défendre nos quartiers et nos villages, nos champs et nos forêts, nos bocages, nos rivières et nos espèces compagnes menacées. Des recours juridiques à l’action directe, nous avons arraché des victoires locales. Face aux bétonneurs, nos résistances partout se multiplient.

Nous sommes des jeunes révolté·es qui ont grandi avec la catastrophe écologique en fond d’écran et la précarité comme seul horizon. Nous sommes traversé·es par un désir croissant de déserter la vie qu’ils nous ont planifié, d’aller construire des foyers d’autonomie à la campagne comme en ville. Sous état d’urgence permanent, nous avons lutté sans relâche contre la loi travail, les violences policières, le racisme, le sexisme et l’apocalypse climatique.

Nous sommes des paysan·nes. La France n’en compte presque plus. Avec ou sans label, nous sommes les derniers qui s’efforcent d’établir une relation de soin quotidien à la terre et au vivant pour nourrir nos semblables. Nous luttons tous les jours pour produire une nourriture saine à la fois financièrement accessible et garantissant une juste rémunération de notre travail.

Parce que tout porte à croire que c’est maintenant ou jamais, nous avons décidé d’agir ensemble.
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Lettre ouverte à Emmanuel Macron

12 février 2021,

Lettre ouverte à Emmanuel Macron et aux parlementaires : 110 organisations de la société civile appellent à plus d’ambition pour la loi climat et résilience
Grâce à l’Affaire du Siècle, la justice vient de reconnaître que l’État a commis une « faute » en ne respectant pas ses objectifs climatiques. Aujourd’hui plus de 100 organisations de tout horizon interpellent au sein d’une lettre ouverte le chef de l’Etat et les parlementaires pour revoir à la hausse l’ambition du projet de loi climat.
Monsieur le Président de la République,
Vous avez initié une démarche innovante au travers de la Convention Citoyenne pour le Climat visant à associer les citoyens à l’évolution de la loi pour tenir nos engagements climatiques dans un esprit de justice sociale.
Alors que les propositions des citoyens devaient être retranscrites dans la loi, force est de constater que le compte n’y est pas. L’étude d’impact accompagnant le projet de loi tiré de la Convention Citoyenne reconnaît ainsi que les mesures proposées ne permettront pas, en l’état, de tenir les objectifs de baisse d’émissions de 40 % à horizon 2030. Et ce, alors que cette cible est déjà en elle-même insuffisante compte tenu du nouvel objectif de -55 % adopté en décembre dernier à l’échelle de l’Europe.
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Dossier Énergie 2/4: du thermique avant le photovoltaïque !

5 février 2021,

suite de l’article Dossier Énergie: le solaire photovoltaïque en France en 2021 (1/4)

Si vous avez un ballon d’eau chaude électrique (cumulus), ainsi qu’une toiture, ou un balcon, ou un bout de mur, ou un bout de jardin bien orientés, mais pas encore de solaire thermique, vous allez d’abord commencer par installer des capteurs thermiques pour chauffer votre eau. Cette installation va vous permettre de faire décroitre votre consommation électrique et votre facture, pour un coût minime, pendant de nombreuses années.

En effet, pour chauffer de l’eau, le rendement d’un capteur solaire thermique est très bon, jusqu’à 80% de l’énergie solaire est récupérée, comparativement aux 20% d’un capteur photovoltaïque dont on prétendrait ensuite utiliser l’électricité pour chauffer de l’eau.

Un principe simple et robuste

Capteurs-plats au sol. Au moins 30 ans sans souci !

Les capteurs solaires thermiques à eau existent depuis le 19ème siècle, et sont industrialisés depuis les années 60. Leur fonctionnement est très simple: dans le système à capteur-plat, on utilise une surface métallique absorbante, noire ou bleue, sous un vitrage, pour profiter de l’effet de serre. Ce métal est soudé à un serpentin de tuyaux, généralement en cuivre, dans lequel circule le liquide caloporteur jusqu’à votre ballon. Bien conçue avec des matériaux de qualité, une telle installation peut durer plus de 40 ans, soit bien plus que votre ballon !

Une nouvelle technologie, à base de tubes de verre sous vide abritant un ensemble caloporteur, permet de gagner un peu plus de rendement, notamment si vos conditions climatiques sont faibles ou très fluctuantes ( ce capteur fonctionne bien également avec des soleils voilés ou intermittents). Il y a plusieurs sous-systèmes différents. Bien vérifier que la panne d’un seul tube ne gène pas la production des autres.  Ne pas hésiter à acheter d’entrée un tube de rechange, qui ne servira peut-être que 10 ans plus tard !
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