Articles avec le tag ‘décroissance’

La crise climatique, la crise des ressources et la démocratie, 2/2

7 janvier 2022,

Le citoyen au coeur de la résilience.

Résumé de l’épisode précédent:

Bien que tous les voyants climatiques soient au rouge, que les ressources s’épuisent, que les crises s’amplifient, tout se passe comme si nous essayions d’occulter, consciemment ou inconsciemment, que le monde s’enfonce peu à peu dans un état d’urgence permanent, dans lequel on sait que la démocratie sera bafouée.
Mais tout n’est pas perdu. Si l’on n’a pas toujours réussi à influer par le haut sur les nations ou le monde, il reste réaliste d’agir à l’échelle locale ou à l’échelle de territoires partageant des communs. De l’éco-hameau jusqu’aux bio-régions, en passant par le jardin partagé ou la salle associative, nous voyons que des groupes motivés arrivent à construire des enclaves écologiques et citoyennes, sur des principes de démocratie directe, capables de mieux résister à l’effondrement en cours. L’utopie voulant que ces enclaves s’interconnectent un jour afin de proposer des visions macro-territoriales.

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Retour sur Terre

17 avril 2020,

Nous en avons entendu l’écho sur France Inter ce matin puis lu sur le site goodplanet ces propositions qui méritent un temps de lecture :

Propositions pour un retour sur Terre

de Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton

La pandémie du Covid-19, et plus précisément la façon dont un grand nombre de pays tentent d’y répondre, peuvent nous permettre d’analyser la donne plus générale qui nous échoit. L’enjeu est une véritable bascule de civilisation avec un socle commun, consensuel, à partir duquel l’adversité démocratique – le jeu majorité et opposition – peut à nouveau se déployer et s’exprimer. Quel est ce socle commun ? De quelle bascule s’agit-il ?

La pandémie : une conséquence de notre rapport au vivant

Ce que tout le monde pensait impossible, un arrêt partiel des économies, s’est imposé à la quasi-totalité des nations sur Terre. Face à une pandémie, qui plus est débouchant sur une mort horrible, par étouffement, sans tests en masse, ni remèdes, ni connaissance assurée de toutes les voies de transmission du virus, ni vaccin, il n’est d’autre moyen d’en éviter la diffusion qu’un confinement quasi général des populations. Même les plus récalcitrants, les Trump et autres Johnson, ont dû s’y résoudre. La nature a eu ainsi raison de nos économies et de notre folie consumériste ordinaire.

Parler de nature n’est pas ici qu’une clause de style. Le coronavirus nous a sévèrement rappelés à notre vulnérabilité, à savoir à notre animalité, (suite…)

Ultimatum

22 février 2019,

Lu sur le site de Reporterre : 2e leçon des jeunes au gouvernement : il faut la décroissance énergétique

Alors que s’installe en France le mouvement des jeunes pour le climat, une partie d’entre eux lancent au gouvernement, dans cette tribune, un deuxième « ultimatum punitif » : la décroissance énergétique ou une large participation à la manifestation du vendredi 22 février.

Ce texte a été écrit par les Camilles du groupe « revendications » constitué à la suite de l’assemblée générale (AG) interfac rassemblée vendredi 8 février 2019 et comportant des étudiant.e.s et lycéen.ne.s de divers établissements de la région parisienne. Cette AG a été organisée par plusieurs associations étudiantes parisiennes écologistes en vue de lancer le mouvement de grève pour l’environnement de la jeunesse reconduite chaque vendredi à partir du 15 février.

Le 12 février 2019, Reporterre publiait leur manifeste pour le climat et leur premier ultimatum : déclarer l’état d’urgence écologique et sociale afin de débloquer un plan interministériel à la hauteur des risques encourus. Leur second ultimatum, ci-dessous, concerne l’énergie.

Puisque notre gouvernement s’acharne à demeurer inerte devant la catastrophe écologique, nous, lycéen·ne·s et étudiant·e·s, avons décidé de lui poser une série d’ultimatums punitifs. La semaine dernière, en guise de première leçon, nous avions demandé le respect immédiat des Accords de Paris (réduction des émissions de gaz à effet de serre de 4 % par an minimum) et l’inscription dans la Constitution, à l’article premier, du fait que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique, sociale, solidaire et écologique  ». Pour châtier le mutisme de ce mauvais élève, nous étions plus d’un millier à faire la grève et à nous réunir devant le ministère de la Transition écologique et solidaire vendredi 15 février. Alors que François de Rugy se félicitait dans la presse que la jeunesse manifeste devant son ministère pour « marcher main dans la main » avec lui, la présence policière démesurée laissait penser que nous dérangions quelque peu. Il ne fait aucun doute que cette réponse par voie de police a convaincu tous les jeunes présent.e.s de la compétence et de l’efficacité du ministère en matière écologique.

Cependant, nous ne désespérons pas encore de voir remonter les notes de ce gouvernement. Pour ce second ultimatum, nous avons choisi le thème de l’énergie. (suite…)

CRAGs

23 août 2018,

Rationnement volontaire contre « abondance dévastatrice [1] » : l’exemple des CRAGs
Par Mathilde Szuba [2] et Luc Semal [3]
Résumé : Chaque acte de consommation ou presque génère une émission de gaz à effet de serre (GES). Dès lors, certains groupes préconisent un rationnement de la consommation. Ainsi, les CRAGs (Carbon Rationing Action Groups) forment un réseau de collectifs locaux œuvrant en Grande-Bretagne. Leurs membres se réunissent pour tenter de réduire ensemble leurs émissions individuelles de GES, en se soumettant à un rationnement volontaire. En analysant les discours et les pratiques de ces collectifs, les auteurs mettent en lumière une question : Jusqu’à quel point la mise en place de ces actions locales et se voulant a-politiques est-elle possible dans une « société de consommation » ? (suite…)

Fillon, Le Pen, Macron, Mélenchon, même combat

14 mai 2017,

par Charles Ribaut

Bande des quatre ? Ces personnes qui ont eu récemment un large accès aux médias ont toutes pris position pour “la croissance”, sous-entendu du PIB (1). Il s’agit d’un objectif important, et il ne devrait pas être nécessaire de rappeler qu’il conditionne rien moins que l’avenir de nos enfants, le maintien d’une planète habitable par l’espèce humaine. Les programmes électoraux que nous avons vu défiler et qui vont vraisemblablement se maintenir sur ce point à l’occasion des élections législatives sont unanimes, avec de faibles nuances, (suite…)

A propos de Demain

4 août 2016,

demainpar Jean Monestier

Pas plus tard qu’hier, j’ai vu à Perpignan, au cinéma Le Castillet, le film « Demain », de Cyril Dion et Mélanie Laurent, que de nombreux militants m’avaient pressé de visionner. Ce que j’ai trouvé très positif, c’est que le public, alors que l’on approchait de la dernière séance, était encore important et comprenait de nombreux jeunes. La veille, j’étais allé entendre une conférence sur « La Méditerranée, une mer en sursis », où le public, nombreux également, n’était presque exclusivement formé que de personnes de plus de 45 ans. D’un côté, je me réjouis donc que ce film, qui tente de nous décrire un avenir possible après la catastrophe en cours, trouve une belle audience dépassant manifestement les cercles militants. Par ailleurs, mis à part le côté esthétique de certaines vues aériennes (suite…)

Tout sur la décroissance

19 janvier 2016,

More productionpar Michel Sourrouille. La décroissance est notre destin. Nous avons déjà besoin au niveau mondial d’une planète et demi pour perpétuer notre mode de vie actuel, il est donc impossible de continuer à dilapider le capital naturel. Pour tous ceux dont l’empreinte écologique dépasse les capacités de renouvellement de la planète, toute croissance économique est un facteur d’aggravation. Le défi est énorme, il s’agit de parvenir à une société post-carbone en évitant si possible les effets délétères d’une récession économique…

Un ouvrage synthétique sur les différentes conceptions de la décroissance vient de paraître : « Décroissance, vocabulaire pour une nouvelle ère » aux éditions Le Passager Clandestin (530 pages pour 25 €). Le terme « décroissance » a été récemment actualisé de façon très complète sur l’encyclopédie en ligne wikipedia. Le bimensuel Biosphere-Info vous donne un certain nombre d’éléments pour juger du concept de décroissance. Vous pouvez utiliser les 4 Permaliens suivants :

Introduction à la société de décroissance (1/4)Repères bibliographiques sur la décroissance (2/4)

Trois morceaux choisis sur la décroissance (3/4), Conclusion : Décroissance et joie de vivre (4/4)

Votre récession n’est pas notre décroissance

4 septembre 2014,

Lindgaard livreNous avons lu sur Mediapart du 31 août 2014, un article de Jade Lindgaard intitulé “Croissance: on arrête tout, on réfléchit”.

“Alors que le PIB stagne en France depuis le début de l’année, les penseurs et militants de l’après croissance gagnent en audience. Ils ambitionnent de produire de nouveaux modèles macroéconomiques adaptés à la crise écologique. Une conférence internationale se tient en Allemagne autour du slogan Votre récession n’est pas notre décroissance.”

…la suite en s’abonnant à Médiapart…

Le Sauvage

Notre illustration ci-contre est la couverture d’un livre très récemment publié par cette journaliste.

Vous avez dit décroissance ?

23 octobre 2013,

Il y a deux attitudes à considérer sur la décroissance, une première pense que la décroissance du PIB est nécessaire et souhaitable, pour éviter un certain nombre de catastrophes écologiques et fonder une société meilleure, comme Paul Ariès qui fait l’objet de l’interview reportée ci-dessous, tirée du site Nord-Bretagne. La deuxième attitude, qui devrait normalement être celle du reste de la population, prend acte du fait qu’une croissance illimitée est impossible dans un monde fini, que la croissance dans notre pays diminue régulièrement depuis 50 ans et qu’il faudrait gérer au mieux plutôt que de nier la réalité, si désagréable soit-elle.

G. Nicaise

Paul Ariès. « Il faut une décroissance matérielle mais une croissance en humanité »

Paul_Aries

Un article réalisé par Marie-Emmanuelle Grignon pour Bretagne Durable.

Paul Ariès est politologue, essayiste, journaliste, rédacteur en chef de la revue « les Z’indignés », et objecteur de croissance a ouvert le Forum de l’Economie Responsable (Fer) de Morlaix, qui s’est déroulée les 19 et 20 octobre à Morlaix.  Interview.

Vous vous définissez comme un « objecteur de croissance amoureux du bien-vivre ». Qu’est ce que cela veut dire exactement ?

(suite…)