Articles avec le tag ‘économie’

Retour sur Terre

17 avril 2020,

Nous en avons entendu l’écho sur France Inter ce matin puis lu sur le site goodplanet ces propositions qui méritent un temps de lecture :

Propositions pour un retour sur Terre

de Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton

La pandémie du Covid-19, et plus précisément la façon dont un grand nombre de pays tentent d’y répondre, peuvent nous permettre d’analyser la donne plus générale qui nous échoit. L’enjeu est une véritable bascule de civilisation avec un socle commun, consensuel, à partir duquel l’adversité démocratique – le jeu majorité et opposition – peut à nouveau se déployer et s’exprimer. Quel est ce socle commun ? De quelle bascule s’agit-il ?

La pandémie : une conséquence de notre rapport au vivant

Ce que tout le monde pensait impossible, un arrêt partiel des économies, s’est imposé à la quasi-totalité des nations sur Terre. Face à une pandémie, qui plus est débouchant sur une mort horrible, par étouffement, sans tests en masse, ni remèdes, ni connaissance assurée de toutes les voies de transmission du virus, ni vaccin, il n’est d’autre moyen d’en éviter la diffusion qu’un confinement quasi général des populations. Même les plus récalcitrants, les Trump et autres Johnson, ont dû s’y résoudre. La nature a eu ainsi raison de nos économies et de notre folie consumériste ordinaire.

Parler de nature n’est pas ici qu’une clause de style. Le coronavirus nous a sévèrement rappelés à notre vulnérabilité, à savoir à notre animalité, (suite…)

Le relai de Bernard Maris ?

9 avril 2016,

couverture Nos mythologies économiquesAvions nous déjà un économiste keynésien, enseignant nos futurs cadres, qui professe que la croissance n’est pas le but de l’économie?

Dans un court et incisif essai, Nos mythologies économiques, le chercheur Eloi Laurent remet les idées en place, en dévoilant toutes les fausses évidences qui polluent le débat public : la mythologie néolibérale, la mythologie social-xénophobe et la mythologie écolo-sceptique”    Les Inrocks

Il faut produire des richesses avant de les redistribuer. Le pauvre Blanc périurbain est le grand oublié des politiques territoriales. La transition écologique est une affaire de riches synonyme d’injustice sociale : le point commun entre ces trois assertions ? Il s’agit de mystifications particulièrement puissantes à une époque où l’économie est devenue « la grammaire de la politique », estime Eloi Laurent”. Le Monde (suite…)

A la recherche de Bernard Maris

5 janvier 2016,

160104:B.MarisA voir ou revoir sur le site de Public Sénat. À la recherche de Bernard Maris est un documentaire à deux voix, réalisé par Hélène Fresnel, sa dernière compagne et sa consoeur Hélène Risser.

Enquête sur les influences souterraines, les univers, les êtres qui ont nourri la réflexion de l’économiste, journaliste et écrivain qu’était Bernard Maris, ce documentaire révèle la démarche singulière de cet auteur « anti économiste » qui s’exprima dans les amphithéâtres des facultés mais aussi dans les pages de Charlie Hebdo, (suite…)

La nature, soluble dans l’économie ?

25 août 2015,

baleine 003Par Sarah Feuillette

J’ai été frappée il y a quelques années par le fait de devoir, dans  le cadre de mes activités professionnelles, traduire en euros tout un tas de biens environnementaux (qualité de l’eau, paysage, biodiversité…). Et peut-être plus encore par le fait de rencontrer des économistes accordant crédit à ces chiffres. Je suis alors tombée sur un article du philosophe Patrick Viveret qui tournait ce type de pratiques en dérision : selon un tel raisonnement il semblait logique d’approcher monétairement la valeur mondiale de l’amour en multipliant le coût d’une passe par le nombre d’êtres humains en âge d’avoir des rapports sexuels… Viveret concluait sur l’impossibilité de quantifier ce qui a le plus de valeur (au sens premier du terme : la force de vie). (suite…)

Bernard Maris vous parle de concurrence

7 juin 2015,

ConcurrenceBernard Maris : “Dans le modèle économétrique, comme dans le sondage, la réponse, et surtout l’idéologie, sont déjà dans la construction. Prenons par exemple l’hypothèse de concurrence : on teste des situations plus ou moins concurrentielles. Mais le simple fait que le concept de concurrence lui-même, pour la description d’une société, soit un non-sens, un pur non-sens, une croyance religieuse, n’est jamais envisagé. Autrement dit, que la société puisse ne pas être définie par rapport à la norme libérale est inenvisageable.”

Antimanuel d’économie. 1. Les fourmis, 2003.

Bernard Maris vous parle des maths

30 mai 2015,

mathsBernard Maris : Hélas, l’abus de mathématiques rend sourd. Une des causes de la fascination pour la raison raisonnante tient à l’origine des économistes : beaucoup viennent des sciences dures… Le recours à la technique, au jargon et aux mathématiques a une autre raison, beaucoup plus pernicieuse. Le langage abscons permet de clôturer le champ de l’économie et d’éliminer “ceux qui n’y comprennent rien”. Circulez, y’a rien à voir ! Laissez-nous entre nous ! Ne vous occupez pas de ces histoires d’argent, c’est trop compliqué pour vous. Attitude bien commode, non ? Parmi les savants et les universitaires, les mathématiques ont un effet dévastateur. Elles éliminent les “littéraires”, les sociologues, psychologues, les penseurs un peu sceptiques, les géographes, les doux, les philosophes…Elles créent une langue noble (formalisée), supérieure, dominante, et des patois que l’on laisse aux gens de la rue, aux incultes, aux paysans. (suite…)

Bernard Maris vous parle du FMI

12 mars 2015,

FMIBernard Maris : “C’est ici qu’interviennent le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, sorte de pompiers pyromanes ou de brancardiers assassins, qui font beaucoup de mal, probablement en voulant faire le bien. Le bien, pour ces deux institutions, c’est l’économie de marché tournée vers l’exportation. Le FMI et la Banque Mondiale ont une vision primaire du fonctionnement de l’économie et en sont toujours à Adam Smith. Drapés dans leurs certitudes et leur simplisme, ils transforment les crises en faillites et les faillites en catastrophes avec la tranquillité et le regard fixe des boeufs se promenant dans un magasin de porcelaine. Pour finir, ouvrons une parenthèse sur la notion de richesse d’un pays et imaginons un pays, indépendant du monde extérieur. Comme sa production n’est pas valorisée par le marché, elle est (considérée comme) nulle. A côté, un autre pays choisit d’exporter : le secteur agricole qui assurait, comme dans le premier pays, son autonomie et celle de l’industrie locale travaille maintenant pour l’exportation (bananes etc…). (suite…)

Eléphants blancs

30 novembre 2012,

La rédaction du Sauvage vous invite à la lecture d’un article de Jérôme Gleizes, Professeur d’Economie à l’Université de Paris 13, paru le 29 novembre sur le site de Politis. Nous avons seulement changé  le titre à la demande de l’auteur.

Les éléphants blancs à la française ou le suicide économique du gouvernement Ayrault

par Jérôme Gleizes

L’aéroport Notre-Dame-des-Landes et la ligne ferroviaire Turin-Lyon sont deux grands projets du gouvernement Ayrault pour relancer la croissance dans une logique productiviste surannée. Or ce sont surtout des éléphants blancs, ces investissements prestigieux qui s’avèreront coûteux et dont l’exploitation deviendra un fardeau financier: (suite…)

Les plus lointains sont toujours les plus Verts

21 janvier 2012,

En tant que membre d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ayant fait partie des fondateurs des Verts en 1984, je me sens interpellé par l’insistance de Sébastien Thiry sur “le manque de réflexion, la pauvreté intellectuelle et l’obsession électoraliste des Verts français” qu’il oppose aux qualités de nos voisins belges (suite…)