Articles avec le tag ‘pic pétrolier’

Un entretien avec Dmitry Orlov

3 septembre 2014,

livre OrlovJ’ai déjà eu l’occasion de mentionner Dmitry Orlov sur le site du Sauvage en janvier 2011, à propos de l’effondrement probable de notre civilisation industrielle. J’avais renvoyé à une conférence TED, diffusée en vidéo sur internet. Cet étasunien né en Russie s’est fait remarquer pour avoir prédit la crise de 2008. C’est lui qui m’a fait comprendre la réalité économique et démographique de l’effondrement de l’URSS en 1990. Il a écrit plusieurs livres dont un au moins a été traduit et édité en français. Je vous en reparlerai peut-être après l’avoir parcouru. En attendant, vous pourrez lire ci-après une interview de l’auteur.  Ghislain Nicaise

Un entretien avec Dmitry Orlov

Par Dmitry Orlov & Tancrède Bastié

J’ai découvert les textes de Dmitry Orlov — comme la plupart des bonnes choses sur l’internet — en laissant le hasard et la curiosité me guider de lien en lien. Ce fut l’un de ces moments éclairants où un grand nombre de questions confuses trouvent leur réponse en même temps que leur formulation correcte. Par exemple, l’existence de similitudes fondamentales entre l’Union soviétique et les États-Unis était pour moi une vague intuition, mais j’aurais été incapable d’en dresser la liste détaillée comme le fait Dmitry. (suite…)

Trois modèles du monde

30 janvier 2014,

Les trois modèles dont il est question ci-dessous sont 1) le modèle productiviste dominant, porté par la plupart des partis et des responsables politiques, 2) la prise en compte de la finitude des ressources assumée par quelques essayistes et militants après l’étude dite du Club de Rome et 3) le risque proche de rupture brutale des équilibres planétaires tel qu’il fut publié par un groupe de scientifiques dans la revue Nature en 2012.  Le Sauvageillustration 3 modèlesTrois modèles du monde par Yves Cochet

Il est vain de pré­ten­dre décrire l’avenir aussi pré­cisé­ment qu’on peut le faire du passé. Néan­moins, un souci con­stant des acteurs économiques et poli­tiques est de pro­jeter leurs con­vic­tions dans le futur afin qu’il advi­enne con­for­mé­ment à celles-ci par une prophétie auto-réalisatrice. (suite…)

Nourrir l’Europe

24 janvier 2014,

Drapeau européenNourrir l’Europe en temps de crise : Vers des systèmes alimentaires décentralisés

novembre 2013 par Pablo Servigne

 Avec la mul­ti­pli­ca­tion des crises économiques et sociales, l’aggravation du réchauf­fe­ment cli­ma­tique, la général­i­sa­tion des pol­lu­tions, la détéri­o­ra­tion irréversible des écosys­tèmes et la fin de l’ère des éner­gies fos­siles bon marché, l’Europe risque d’être con­fron­tée avant 2030 à des chocs sys­témiques désta­bil­isants. Les sys­tèmes ali­men­taires indus­triels européens, pourront-ils dans ces con­di­tions se main­tenir en l’état ou risquent-ils de subir d’importantes trans­for­ma­tions struc­turelles ? (suite…)

Le pic pétrolier et la croissance pour les nuls

16 octobre 2013,

Une petite animation documentaire de 35 min, archi-accessible, destinée à celles et ceux qui n’ont pas encore compris la situation, cliquer ici.

David Holmgren : les 4 scénarios de la décroissance

16 juillet 2013,

Nous avons lu cette intéressante analyse du dernier livre de David Holmgren sur le site d’Agoravox,

Holmgren Future scenariosDavid Holmgren a également publié un site sur “Future scenario“.

David Holmgren n’est pas un inconnu dans le monde de l’écologie et de la soutenabilité. Cet australien né en 1955 a été avec Bill Mollison l’inventeur du concept de Permaculture. Son premier ouvrage Permaculture One, basé sur les travaux de l’écologue américain T. Howard Odum, a posé les bases du mouvement pour une agriculture durable en Australie et plus largement dans les pays anglo-saxons. Son dernier livre Future Scenarios : how communities can adapt to peak oil and climate change a donc suscité un intérêt certain (suite…)

La gauche réactionnaire

24 novembre 2012,

par Ghislain Nicaise

On peut lire dans Paris-Match à propos du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes cette déclaration du premier ministre Jean-Marc Ayrault  « Nous ne nous laisserons pas dicter une vision du monde qui n’est pas la nôtre ». Je ne sais pas si, comme l’analyse sur France-Inter Thomas Legrand, l’affirmation de Jean-Marc Ayrault sur les deux visions du monde “est à la fois étonnante et potentiellement explosive parce qu’elle contribue à la  larzaquisation de Notre Dame des Landes”. Ce dont je suis maintenant certain c’est que comme le dit Jean-Marc Ayrault il y a bien deux visions du monde qui s’affrontent à propos de cet aéroport : une tournée vers l’avenir, et une autre, qu’il faut bien appeler réactionnaire, qui veut faire perdurer le passé et en particulier la croissance dans un monde fini. (suite…)

De l’usage du mot “décroissance”?

18 août 2012,

par Thierry Caminel

Le débat se poursuit sur les listes de discussion et dans les réunions des écologistes, encartés ou non, sur l’utilisation jugée souvent trop démobilisatrice du mot “décroissance”. On peut ajouter que, le moins qu’on puisse dire, c’est que ce mot ne figure pas dans le discours du gouvernement en place, pas plus que dans celui du précédent (affiche empruntée aux casseurs de pub).

Je propose la clarification suivante, en reprenant le sujet d’une intervention précédente sur ce site :

Quand on entend “croissance”, c’est “croissance du PIB” (produit intérieur brut) qui est sous-entendu, car c’est le marqueur de la croissance de l’activité économique.

Quand on évoque “décroissance”, c’est bien l’exact opposé qu’on doit évoquer, c’est à dire la décroissance du PIB, une variation négative de l’indicateur PIB.

En termes économiques “classiques”, le terme décroissance n’existe pas, on dit récession (définie comme une baisse du PIB pendant une certaine période).

Les politiques publiques qui accompagnent une baisse de la croissance en voulant l’éviter sont appelées “austérité“. L’austérité est imposée aux citoyens.

(suite…)

Où va le monde ?

4 avril 2012,
Par Hugues Stoeckel
Je viens de dévorer le petit opuscule (76 pages, 3€50) intitulé “Où va le monde ? “ (éd Mille et une nuits), une sélection des actes du colloques de même nom organisé en décembre 2010 par Yves Cochet à l’Assemblée Nationale. Quatre auteurs sont ici retenus, qui s’enchaînent fort bien. Faut-il insister sur l’importance cruciale de la question posée en intitulé, à l’heure de cet horrible “nez dans le guidon” qui domine toute l’actualité électorale, même pas foutue de penser le post-pic pétrolier à 5 ans ?
(suite…)

Eva Joly, la candidate écologiste qui parle de marée noire, de surpêche, de la régulation des marchés agricoles, de désacraliser la croissance…

3 octobre 2010,

J’ai été intrigué par l’article de Laurent Samuel daté du 2 octobre, sur le site du Sauvage, qui signalait qu’ Eva Joly “ne parle pratiquement jamais d’écologie”. Je ne la connais pas bien mais je la crois trop intelligente pour avoir accepté de siéger au parlement européen en tant qu’écologiste et se taire sur les thèmes de l’écologie politique. J’ai aussi une longue expérience des journalistes, le plus souvent assez malveillants envers les écolos, qui ne retiennent d’un communiqué que ce qui nous semble le moins important.

J’ai fait une rapide recherche sur internet : le moteur m’a tout de suite guidé vers son blog du nouvelobs. Avec la mention “marée noire” on trouve un article complet du 21 juin, que Laurent aurait pu trouver facilement. Les autres thèmes abordés que je vous laisse découvrir m’ont paru relever des préoccupation du mouvement écologiste plus que de son passé de juriste que les journalistes pipoles affectionnent. Dans la page du 11 juin sous le titre “Pourquoi faut-il adhérer à Europe Ecologie”, j’ai particulièrement remarqué une prise de position assez claire sur la croissance, je cite : “Comment continuer à sacraliser la “croissance”, c’est-à-dire la croissance du produit intérieur brut, et dénoncer en même temps ce dernier comme un indicateur imparfait, dépassé voire néfaste ? Comment continuer à promouvoir des modèles de société toujours plus consommateurs en ressources naturelles et en même temps dire que ces dernières doivent être préservées ? Comment prétendre que la dérégulation économique est une bonne chose, et en même temps accepter de venir sans cesse en aide aux secteurs financiers ? Cela n’est tout simplement pas possible, n’en déplaise aux héritiers du productivisme ou à ceux des néolibéraux.”
Laurent Samuel conclut son article en relevant la candidature à la candidature d’Yves Cochet. Je pense qu’Yves Cochet est un excellent candidat mais ne crois pas qu’une bonne promotion de sa candidature passe par le dénigrement d’Eva Joly à partir de la lecture de la presse la moins politisée.

J’ai eu le privilège d’entendre Yves Cochet se présenter lors des primaires internes aux Verts en 2006 : il était évident qu’il était le seul qui apportait des idées nouvelles, ce qui a convaincu la moitié des votants à ces primaires, bien plus que l’audience de son seul courant. J’ai la faiblesse de croire que si les aléas internes aux décomptes des bulletins avaient permis de retenir sa candidature, les Verts auraient fait un meilleur score aux présidentielles (pardonne moi Dominique). En fait Yves Cochet est un président-né, comme il l’a montré  à plusieurs reprises, en particulier dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale. Peut-être l’impact de son intelligence et de son charisme a-t-il été contrarié par le fait que ses positions sont toujours un peu trop en avance. Il y a deux ans, il se faisait honnir lorsqu’il disait qu’il fallait dissoudre les Verts dans un mouvement plus vaste, il se faisait vilipendier par les mêmes qui s’emploient aujourd’hui à réaliser ce mouvement. Lorsqu’en 2005 à Grenoble je l’ai entendu annoncer le pic pétrolier, j’étais comme la plus grande partie de l’auditoire incrédule et je ne suis arrivé aux mêmes conclusions que lui qu’après plusieurs lectures et de nombreuses recherches d’informations. Je pense comme lui que l’enjeu n’est pas mince : rien moins que de sauver la démocratie et la solidarité. Comme les précédents chocs pétroliers, le prochain aura un fort impact sur nos sociétés. A la différence des précédents, il est très probable qu’il sera durable et toute la politique en sera changée de même. Peut-être les media s’intéresseront-ils alors à ceux qui ont eu raison un peu trop tôt ?

Ghislain NICAISE