Archive pour octobre 2010

En réponse à Ghislain Nicaise à propos de Joly

7 octobre 2010,

Comme tous les autres candidats et responsables politiques, il arrive bien sûr qu’Eva Joly aborde les questions d’environnement et leur consacre même des articles sur son blog.
Au-delà du titre provocateur et (je le reconnais) un peu excessif, je voulais souligner que l’écologie ne se situe pas au coeur du discours d’Eva Joly et qu’elle n’avance aucune idée originale, ou forte, sur ces sujets cruciaux.
Je suis bien sûr ravi qu’elle se soit prononcée contre la marée noire et la surpêche. Mais cela ne suffit pas à bâtir un programme et une campagne.
Par ailleurs, cet article ne vise nullement à assurer la « promotion » de la candidature d’Yves Cochet, pas plus que celle de Lepage ou de Borloo. Je précise que je ne suis membre ni des Verts, ni d’Europe-Ecologie, ni de tout autre parti politique. Mes commentaires sont ceux d’un observateur engagé, qui enrage depuis des mois d’entendre des interviews d’Eva Joly où l’écologie n’est présente qu’en incidente …

Laurent Samuel

C’est une femme, une juste, une justicière…

6 octobre 2010,

C’est une femme, une juste, une justicière, une sympathique, une immigrée, une pittoresque figure du panthéon médiatique …
Autant de qualités qui la désignent pour parler de n’importe quoi et même d’écologie.
Que le choix de cette personnalité pour concourir à la candidature à la présidence de la république soit diplomatique, c’est évident.
Elle ménage les susceptibilités éventuelles entre Europe Ecologie et les Verts, dont elle semble être distanciée.
On dit qu’elle étudie d’urgence l’écologie. Et qu’elle est douée. Soit. Mais ce n’est pas suffisant.
L’Ecologie est une nouvelle discipline politique qui peine à se faire entendre. Son argumentation est fragile et radicale tout à la fois. Elle annonce un renversement total de tous les postulats sur lesquels repose aujourd’hui le fonctionnement de la société humaine.
C’est non à la consommation-gaspillage, non à la vitesse, non au centralisme, non à la prédation des ressources fossiles restantes, non aux risques nucléaires civils et militaires, non au saccage de la biodiversité, non à la recherche scientifique stipendiée, non à la spéculation financière…
En revanche oui à la sobriété partagée, oui à la lenteur, au temps vécu, oui aux relations humaines, oui au recyclage des ressources, oui aux énergies douces, oui au respect de toutes les formes de vie, animales et végétales, oui aux recherches scientifiques libres, oui au micro crédit, oui aux retrouvailles avec le bonheur d’être vivant…

Depuis les éclats de René Dumont en 1974, il y a trente six ans, on n’a pas beaucoup avancé. Seuls les marchands de peinture verte ont gagné. Il est touchant de voir les politiques de droite, du centre et de gauche se maquiller en vert.
L’écologie politique est aujourd’hui menacée par l’opportunisme politique. C’est à dire qu’il s’agit souvent d’accéder à un poste d’élu rémunéré. Ensuite elle est menacée par cette lèpre de la pensée : le politiquement correct, la nouvelle bien pensance démagogique.
Je crois pour ma part que le candidat à la candidature qui connaît le mieux son sujet et qui l’exprime le mieux est pour le moment Yves Cochet.
L’analyse écologique fait l’essentiel de son discours et conditionne ses prises de position sur les autres problèmes que la société humaine doit affronter tels l’emploi, la santé, l’immigration, l’urbanisation, les transports, la production agricole…
L’écologie n’est pas accessoire, elle est première.
On peut ensuite discuter de la qualité médiatique du candidat à la candidature, de son charisme télévisuel, de sa séduction pipeulesque, de ses vêtements, de la couleur des ses lunettes, mais ce sont des préoccupations accessoires.

Un prétendant écologique doit d’abord parler d’écologie.

Alain HERVE

Je voterai Joly

5 octobre 2010,

Expéditeur : Mur Claude

Email : claude.mur@laposte.net
Bonjour à tous. Je souscris parfaitement au commentaire de Ghislain Nicaise. J’avais moi-même été intrigué par la véhémence du premier article concernant Eva Joly mais j’avais été trop paresseux pour faire les recherches qu’a effectué Ghislain. Bravo à lui.
J’avais lu dans le temps un livre d’Eva Joly et il me semble bien me souvenir qu’elle abordait d’un point de vue global des problématiques de la protection de l’environnement.
Enfin,l’écologie politique, c’est aussi un contrôle sur les flux de capitaux, sur les transactions financières illégales, sur la malversation….toutes chose que Mme Joly est habituée à traiter. Je ne suis pas un inconditionnel d’Europe Ecologie mais je voterai sûrement pour cette candidate si elle se présente.

Eva Joly, la candidate écologiste qui parle de marée noire, de surpêche, de la régulation des marchés agricoles, de désacraliser la croissance…

3 octobre 2010,

J’ai été intrigué par l’article de Laurent Samuel daté du 2 octobre, sur le site du Sauvage, qui signalait qu’ Eva Joly “ne parle pratiquement jamais d’écologie”. Je ne la connais pas bien mais je la crois trop intelligente pour avoir accepté de siéger au parlement européen en tant qu’écologiste et se taire sur les thèmes de l’écologie politique. J’ai aussi une longue expérience des journalistes, le plus souvent assez malveillants envers les écolos, qui ne retiennent d’un communiqué que ce qui nous semble le moins important.

J’ai fait une rapide recherche sur internet : le moteur m’a tout de suite guidé vers son blog du nouvelobs. Avec la mention “marée noire” on trouve un article complet du 21 juin, que Laurent aurait pu trouver facilement. Les autres thèmes abordés que je vous laisse découvrir m’ont paru relever des préoccupation du mouvement écologiste plus que de son passé de juriste que les journalistes pipoles affectionnent. Dans la page du 11 juin sous le titre “Pourquoi faut-il adhérer à Europe Ecologie”, j’ai particulièrement remarqué une prise de position assez claire sur la croissance, je cite : “Comment continuer à sacraliser la “croissance”, c’est-à-dire la croissance du produit intérieur brut, et dénoncer en même temps ce dernier comme un indicateur imparfait, dépassé voire néfaste ? Comment continuer à promouvoir des modèles de société toujours plus consommateurs en ressources naturelles et en même temps dire que ces dernières doivent être préservées ? Comment prétendre que la dérégulation économique est une bonne chose, et en même temps accepter de venir sans cesse en aide aux secteurs financiers ? Cela n’est tout simplement pas possible, n’en déplaise aux héritiers du productivisme ou à ceux des néolibéraux.”
Laurent Samuel conclut son article en relevant la candidature à la candidature d’Yves Cochet. Je pense qu’Yves Cochet est un excellent candidat mais ne crois pas qu’une bonne promotion de sa candidature passe par le dénigrement d’Eva Joly à partir de la lecture de la presse la moins politisée.

J’ai eu le privilège d’entendre Yves Cochet se présenter lors des primaires internes aux Verts en 2006 : il était évident qu’il était le seul qui apportait des idées nouvelles, ce qui a convaincu la moitié des votants à ces primaires, bien plus que l’audience de son seul courant. J’ai la faiblesse de croire que si les aléas internes aux décomptes des bulletins avaient permis de retenir sa candidature, les Verts auraient fait un meilleur score aux présidentielles (pardonne moi Dominique). En fait Yves Cochet est un président-né, comme il l’a montré  à plusieurs reprises, en particulier dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale. Peut-être l’impact de son intelligence et de son charisme a-t-il été contrarié par le fait que ses positions sont toujours un peu trop en avance. Il y a deux ans, il se faisait honnir lorsqu’il disait qu’il fallait dissoudre les Verts dans un mouvement plus vaste, il se faisait vilipendier par les mêmes qui s’emploient aujourd’hui à réaliser ce mouvement. Lorsqu’en 2005 à Grenoble je l’ai entendu annoncer le pic pétrolier, j’étais comme la plus grande partie de l’auditoire incrédule et je ne suis arrivé aux mêmes conclusions que lui qu’après plusieurs lectures et de nombreuses recherches d’informations. Je pense comme lui que l’enjeu n’est pas mince : rien moins que de sauver la démocratie et la solidarité. Comme les précédents chocs pétroliers, le prochain aura un fort impact sur nos sociétés. A la différence des précédents, il est très probable qu’il sera durable et toute la politique en sera changée de même. Peut-être les media s’intéresseront-ils alors à ceux qui ont eu raison un peu trop tôt ?

Ghislain NICAISE

Vive la terre

3 octobre 2010,

Bonjour,

J’ai le plaisir de vous informer de la parution de notre ouvrage « Le Tour de France du développement durable » aux éditions Alternatives.

Après avoir sillonné l’hexagone à la rencontre de 30 solutions concrètes en matière d’agriculture, habitat, énergie, économie sociale, etc., nous les partageons avec vous dans cet ouvrage postfacé par Edgar Morin, et soutenu par Jéromine Pasteur, Jean-Louis Etienne et Yann Arthus-Bertrand.

Face à la crise multiple – écologique, sociale, économique, éthique – des solutions existent ici en France ! C’est le message que nous souhaitons transmettre.

Je vous invite à consulter le site de l’ouvrage et me tiens à votre disposition.

Gilles Vanderpooten
Email : gilles@vivelaterre.com

Etudes gorziennes

3 octobre 2010,

1er octobre 2010

Bonjour,
J’ai ouvert un blog consacré à la vulgarisation de l’oeuvre d’André Gorz. Je souhaiterais accéder aux différents articles écrits par ce philosophe dans la revue Le Sauvage depuis les années 70. Est-ce possible et dans quelles conditions ?

Je vous remercie par avance de l’aide que vous pourriez m’apporter.

En attendant, je vous invite à la lecture de mon blog.

Daniel PAUL

Réponse du Sauvage :
La collection du Sauvage peut se consulter au service des archives du Nouvel Obs

Eva Joly, la candidate écologiste qui ne parle jamais d’écologie

2 octobre 2010,

Il y a bientôt dix ans, un candidat du PS avait confessé que « son programme n’était pas socialiste ». On vit le résultat : Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002.
Pour l’élection de 2012, les Verts s’apprêtent à faire encore plus fort : introniser une candidate, Eva Joly, qui… ne parle pratiquement jamais d’écologie. Un choix qui, en dépit de l’engouement actuel en la faveur de l’ancienne juge, pourrait se révéler catastrophique pour le mouvement écologique.
Au fil des nombreuses interviews données par Eva Joly ces derniers mois, on a du mal à trouver le moindre message fort et structuré sur la lutte contre le bouleversement climatique (alors que les négociations internationales se poursuivent discrètement), la préservation de la biodiversité (dont c’est pourtant l’année) ou la marée noire du Golfe du Mexique.
On peut s’étonner en outre de ce que l’écologie, mouvement dont les racines sont en partie libertaires, envisage de choisir comme porte-drapeau une adepte de la répression et de l’emprisonnement préventif à tout va (mais seulement contre les riches et les puissants…).
A l’évidence, le choix en faveur d’Eva Joly s’explique par des rapports tactiques complexes au sein de la galaxie Verts-Europe-Ecologie. A quoi s’ajoutent des sondages pour l’instant plutôt favorables…
Mais la « bulle » Eva Joly risque fort de se dégonfler une fois que les électeurs auront décelé la quasi-absence des thématiques écologiques dans son discours.
Et cela d’autant plus que cette situation libère un espace pour une autre candidature, celle-là centrée sur l’écologie. Une Corinne Lepage, voire un Jean-Louis Borloo pourraient s’engouffrer dans la brèche et tirer les marrons du feu.
A moins que les Verts – Europe Ecologie se resaississent et choisissent in fine un candidat authentiquement écologiste. A ma connaissance, seul Yves Cochet est sorti du bois (vert) et s’est déclaré candidat à la candidature. Cet « écolo historique », qui connaît à fond ses dossiers, saura-t-il sortir de son personnage un peu cassant du scientifique qui a toutes les réponses et de son apologie de la décroissance, thème à mon avis porteur de confusion et de toute façon peu populaire ? Pas évident…
Cependant, une candidature d’Yves Cochet apparaît aujourd’hui comme la seule alternative à la résistible vague en faveur d’Eva Joly. Sauf à imaginer que Nicolas Hulot sorte de sa réserve (naturelle) pour rallier tout le monde à son drapeau…

Laurent Samuel