Archive pour mars 2011

chers lecteurs du Sauvage

22 mars 2011,

Il y a désormais cent soixante quinze articles disponibles sur le site du Sauvage.

Logo Le SauvageCe sont aussi bien des reprints de l’ancien Sauvage, que des articles d’actualité qui s’y ajoutent désormais chaque jour. Nous représentons d’une certaine manière la mémoire de l’écologie pour avoir été les premiers à réfléchir sur le sujet dès les années 70. Les soixante treize numéros du Sauvage parus de 73 à 8O, puis en 90-91, sont un trésor que nous remettons progressivement en lumière. Nous vous invitons à vous y promener. (suite…)

Après Fukushima : l’arnaque de la quatrième génération

22 mars 2011,

Dans les années 70 j’ai consacré une partie non négligeable de mes loisirs à participer à des débats publics sur l’énergie nucléaire. Nous étions un petit nombre d’enseignants de l’Université de Lyon qui avions été séduits par les thèses écologistes, à la suite de Philippe Lebreton, jeune et brillant professeur qui avait compris la dimension politique de l’écologie à travers son combat pour la défense du parc de la Vanoise. Nous nous trouvions confrontés à la construction de plusieurs centrales nucléaires dans notre région, pour la simple raison que le Rhône fournit un débit important d’eau de refroidissement et bien que ce soit une zone d’activité sismique (carte ci-après). Il y avait sur le campus de l’Université Claude Bernard un Institut de Physique Nucléaire dans lequel la plupart des enseignants et chercheurs étaient en faveur du nucléaire civil. (suite…)

Se protéger des dangers des émissions radioactives grâce à l’alimentation

22 mars 2011,

Conseil de Maryse Arditi, scientifique antinucléaire “historique”, confirmant que les retombées sur la France seront infimes :

…surtout ne pas prendre les pastilles d’iode. Celles qui sont données pour prévenir les effets d’un nuage sont fortement dosées (65 à 130mg selon l’âge) rien à voir avec l’aspect oligo élément (1000 fois moins, autour de 150µg), par ailleurs elles ne protègent que quelques heures, donc à prendre exclusivement en cas de vrai besoin

OUI il aurait fallu en donner en Corse en 1986 (après Tchernobyl)

NON , il ne faut pas en donner aujourd’hui.

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Nous vous proposons cet article reçu par email d’un ami qui n’en connaît pas l’origine. Etant donné l’actualité, nous vous proposons de le lire et de nous dire s’il vous semble cohérent et utile.

Les sauvages associés

Les principales sources d’exposition aux radiations

L’EXPOSITION EXCESSIVE AUX RADIATIONS PROVIENT :

1) des retombées radioactives d’essais nucléaires ;

2) des accidents majeurs de centrales nucléaires, comme ceux de Three Mile Island et Tchernobyl (et en espérant que non celles du Japon) ;

3) des accidents survenus dans les usines de stérilisation et d’irradiation des aliments ;

4) des fuites radioactives mineures, non rendues publiques, provenant de petits incidents dans les centrales nucléaires ;

5) des fuites et des émissions usuelles d’appareils et produits utilisant la technologie nucléaire ;

6) des radiations provenant de techniques médicales, comme les rayons X, la fluoroscopie, la mammographie et la tomodensitométrie ;

7) de l’activité nucléaire militaire, comme les accidents d’usine fabriquant des armes nucléaires, les problèmes de stockage et les accidents de sous-marin atomiques ;

8) du radon ;

9) de la fumée de cigarette  ;

Une explosion nucléaire ne constitue pas la plus grande menace

(suite…)

Pourquoi rit-on au zoo ?

21 mars 2011,

Par Hadrien Gens

En allant au zoo, on peut apprendre au moins autant sur l’homme que sur les autres animaux. Ce n’est pas le comportement des orang-outangs ou celui des petits pandas qui ont retenu mon attention lors de ma dernière visite de la ménagerie du Jardin des Plantes mais celui de l’homme. Et plus précisément, l’homme qui rit.

De manière frappante, c’est devant la cage des orang-outangs que les rires se font le plus entendre, surtout lorsque le jeune singe de la ménagerie met un tissu sur sa tête, comme un homme pourrait le faire, que les gens se tordent de rires. Mais lorsque la mère entre dans la partie en se couvrant elle aussi le visage, chacun rit de plus belle. Qui a-t-il pourtant d’incongru ? Même si se situer du point de vue de l’orang-outang aurait tout son intérêt, en se demandant par exemple pourquoi le singe se couvre la tête – pour se protéger des regards, des rires, de la présence malveillante des moqueurs ? – c’est  au contraire le comportement de l’homme lui-même, devant la cage, qui est étonnant et qui pose ici problème. Autrement dit, pourquoi rit-on au zoo ?

(suite…)

Nucléaire : mort-aux-humains

14 mars 2011,


L’entreprise nucléaire est née sous le signe du mensonge et de la dissimulation dès ses débuts.
Il s’agissait de faire oublier l’acte de naissance de cette technologie dévastatrice à Hiroshima en 1945, précédée quelques mois auparavant par une première explosion à Alamogordo au Nouveau Mexique intitulée Trinity.
On prétendit oublier que lors de cette première explosion nucléaire, certains des scientifiques responsables craignaient que l’atmosphère entière de la planète Terre prenne feu. Ils pratiquèrent cependant l’essai.
On accrédita ensuite l’image d’un nucléaire civil au service du progrès. Source miraculeuse d’une énergie inépuisable, affranchie des pestilences du charbon, du gaz et du pétrole. (suite…)

Forain au Petit Palais

13 mars 2011,

Jean-Louis Forain…Qu’évoque ce nom pour la plupart d’entre nous ? Au mieux, un caricaturiste de la Belle Epoque.

L’exposition que lui consacre actuellement le Petit Palais à Paris montre à l’aide de dizaines de gouaches, dessins, pastels et aquarelles les aspects méconnus de cet artiste.

Forain a une inspiration extrêmement variée : des bordels aux salons, des coulisses des théâtres aux prétoires, des scènes bibliques (mm…les fesses de la femme adultère) aux horreurs de la guerre de 14 –où il se fera engager volontairement à l’âge de 62 ans afin de dénoncer par ses dessins les atrocités qui l’entourent ,des portraits aux nus.

On trouve même quelques scènes campagnardes (ah ! le pêcheur et son chien…).

On évoque au passage Toulouse-Lautrec, qui l’admirait, Degas, Daumier, voire Picasso.

Mais Forain reste lui-même, avec son trait incisif et précis qui cependant s’arrondit au fil du temps pour arriver dans les tableaux de la fin de sa vie à un flou inachevé extrêmement troublant.

Forain est né en 1852, mort en 1931. Il a côtoyé dans sa longue existence bon nombre d’artistes dont il a fait les portraits : Rimbaud, Huysmans, Anna de Noailles, Marie de Régnier…, avec une élégance et une rigueur magistrales.

Sensible à la misère de son temps, il a exécuté pour de nombreux journaux des caricatures suggestives. On s’étonnera d’autant plus qu’il ait été antidreyfusard en compagnie de Caran d’Ache dans leur journal Psstt.

Le clou de l’exposition est sans doute constitué par les grands panneaux peints et leurs doubles en mosaïques qui décoraient dans les années 1890 la façade d’un café parisien, le Café Riche, sur les grands boulevards, aujourd’hui disparu. Il y a même un superbe vitrail.

Bravo au Petit Palais de permettre la re-découverte somptueuse d’un artiste qui, célèbre en son temps, n’occupe pas aujourd’hui la place qui devrait être la sienne.

Exposition du 10 mars au 5 juin

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Michèle Valmont

,On peut déjeuner ou boire  ensuite dans le restaurant du musée une nourriture de l’âge plastique, avec des couverts et des verres en plastique mais avec vue sur un jardin en voie d’accomplissement avec ses palmiers de l’Himalaya et ses prunus en fleurs. Pour les prunus faites vite.

L’ivrogne corrigé de Gluck. Opéra comique

12 mars 2011,

Quel délice de fréquenter la musique de Gluck un soir en cette fin d’hiver à bord de la Péniche Opéra, sur les eaux obscures du Bassin de la Villette / 46 quai de Loire 75019  à Paris. (jusqu’au 27 mars et en juillet en Bretagne.)

Pas le grandiose Cristoph Willibald ( un prénom à remettre à la mode) Gluck, d’Iphigénie en Tauride ou d’Orphée et Eurydice mais Gluck l’amuseur de cour avec un des premiers opéras comiques pour ne pas dire vaudeville. Créé au Burgtheater de Vienne en 1760. (Dommage de ne pas aller le produire à Vire la patrie du vaudeville ?)

A partir d’une fable de La Fontaine : « l’Ivrogne et sa femme ». Vous vous souvenez : « Chacun a son défaut où toujours il revient… » Non, vous ne vous souvenez pas, qu’importe.

C’est parti entre tendresse et farce, entre mélancolie et  pitrerie. Ca chante et ça danse. Les costumes rembourrés et flamboyants de Gabrielle Tromelin soutiennent les voix débridées  des sopranos et des barytons, tous excellents. Un plus pour le baryton Paul-Alexandre Dubois dans le rôle de Lucas. (Un bon baryton c’est facilement jouissif.)

La mise en scène d’Alain Patiès est extrêmement habile et rigolarde dans cet espace en longueur de la péniche, avec des placards-décors qui s’ouvrent et se ferment. Elle faiblit un peu dans l’épisode infernal final.

Piaf, Nougaro, les téléphones portables et les marshmallows introduisent des ruptures contemporaines judicieuses dans la musique de Gluck.
Frédérique Chauvet à la flûte traversière dirige le piano forte et le basson du BarokOpera Amsterdam.

Précipitez vous à la Péniche Opéra, évitez de plonger. Réservation : 0153350777

Carnets d’Asie

11 mars 2011,

par Gabrielle Wittkop éditions Verticles 23€

Cette germano française est l’auteur d’un chef d’oeuvre intitulé “Sublime assasinat “, publié en 2001.

Si vous ne l’avez pas lu précipitez vous . C’est une des meilleures évocations de la Venise décadente. Oubliée ou négligée par Sollers dans son “Dictionnaire amoureux de Venise”. Mais il a aussi oublié Baffo. Bref.

Les “Carnets d’Asie” de Wittkop sont un journal de voyage dans les années 80 à travers Sumatra,  Java, Bornéo… On y retrouve son regard impitoyable devant les sociétés humaines et les individus. Il s’agit en l’occurrence de l’engloutissement des cultures traditionnelles dans la boue des pratiques contemporaines. Mais elle ajoute :” rien ne sépare le réel du merveilleux…”

On voyage sur les traces de Conrad et Maugham. On rencontre des varans, des crocodiles et des éléphants, des buffles, des chauve souris, des araignées, des réducteurs de tête à la retraite et le souvenir du Rajah blanc… Cette végétarienne impitoyable salue l’homme néolithique lui carnivore certain , sans rancoeur. La visite des cavernes de Niah à Bornéo est émouvante, éprouvante, épatante.Ce n’est qu’un moment de cette longue divagation.

Sans doute si Wittkop avait vécu elle aurait élagué ce texte, n’aurait pas conservé des développements inutiles. Mais ce qui importe c’est l’acuité d’un regard désespéré. A lire.

Alain HERVE

Candidat Hulot

10 mars 2011,

Appartenir à une famille qui a donné son nom à Monsieur Hulot, c’est déjà une référence .
Hulot pour rattraper de justesse le ruban de guimauve, Hulot pour déclencher par inadvertance un feu d’artifice, Hulot pour inventer un service inédit au tennis … Hulot pour être candidat à la Présidence de la République, pourquoi pas ?

On l’aime bien le vieux jeune homme casse cou, suspendu à ses cordes alpiniques, surfeur emporté par son cerf volant, plongeur es requins, sponsorisé par le capitalisme cosmétique et Edf, marchand de savonnettes, chantre hélitreuillé de la beauté de la nature.

Il est aimé du public qui fait la différence avec les idéologues en chambre, les compétiteurs d’appareil, les aspirants à des sièges d’élus rentiers.

C’est un écologiste de conviction. On devrait dire un amoureux. Il y croit. Il ne dit pas de bêtises quand il parle de biodiversité, de réchauffement climatique, de déforestation, de désertification, de chaîne alimentaire, d’extinction des espèces, de taxe carbone…

S’il s’agit de clamer, de hurler l’urgence écologique, qu’il s’agisse de révolution ou de métamorphose (selon Morin), il serait un héraut parfait. C’est un séducteur de foules.

Cette course en sac pour la présidence d’une République usée, abusée, désabusée nécessite un homme qui a du souffle et qui souffle un ouragan sur ces économistes falsificateurs de droite et de gauche, qui en chœur nous annoncent sans rire  « la fin de la crise, la reprise de la croissance », nous promettent une société en crème Chantilly où l’on se bâfrerait de promesses non tenues, d’illusions procrastinatives…

Il ne s’agit pas  de décrocher le pompon élyséen réservé aux professionnels du job, de droite ou de gauche. Il s’agit d’utiliser une tribune quinquennale unique pour clamer la réalité de ce qui se passe. La vie est en danger. Nous, les humains, sommes solidaires de cette vie. Nous pouvons, nous devons inventer une nouvelle société, une fraternité du vivant. Il y a urgence.

Alors Hulot pourquoi pas ? Face aux prestations vides d’Eva Joly c’est un progrès.

Souvenez vous qu’Yves Cochet est prêt à se désister en sa faveur.

Alain Hervé