par Alain HERVE
La vieille politique s’effondre lentement mais sûrement.
Les promesses de changement ressorties du placard électoral sentent le moisi. On se souvient des fabuleuses promesses mitterrandiennes, du fabuleux espoir soulevé et de ce qu’il en est resté. Très peu. Nous écologistes, avons été manœuvrés ou bernés comme des benêts. Je me souviens de la réunion de 1981 avenue Montaigne, lorsque madame Edith Cresson fut chargée de nous distraire avec des bons mots.
Dans le même temps, la droite au service des lobbies et des banques n’a aucunement l’intention de courir derrière monsieur Total, pour lui faire payer des impôts. Ni derrière monsieur Tapie pour le faire participer au bien-être collectif. Pour ne citer que les plus voyants. La droite détruit le système hospitalier. La droite a fait un enfant. Elle s’appelle Marine Le Pen. Enfant du désespoir.
Ce phénomène d’essoufflement, d’usure se produit régulièrement dans l’histoire humaine. Il résulte en l’occurrence d’une sorte d’unanimisme autour d’un consensus économique.
Gauche, Droite ont trouvé leur maître : l’Economie.
Le monstre a grossi. Il occupe tout l’espace planétaire. Rien ne doit lui échapper. La moindre tribu du fond de l ‘Amazonie doit le servir, périr pour lui.
Manger, dormir, jouir, rêver, marcher, comprendre la Nature à laquelle nous appartenons, perdre son temps… vivre en quelque sorte ? Oubliez tout cela. Il s’agit de nourrir la bête Economie. Et puis voilà que la bête s’essouffle, tous accourent à son chevet.
Le chef Raoni pleure quand il apprend que la présidente brésilienne Dilma autorise la construction du barrage hydro-électrique de Belo Monte malgré les dizaines de milliers de lettres et les 600000 signatures qui lui ont été adressées. Cette construction signifie la mort des tribus qui vivent le long du grans bras de la rivière Xingu. Belo Monté signifie l’inondation de 400000 hectares, une superficie plus grande que celle du Canal de Panama. 40000 personnes dont c’est le territoire seront évacuées. Tout cela pour produire de l’électricité pour les villes, qui aurait pu l’être avec des méthodes plus douces. (information transmise par Elisabeth Schneiter)
Mon Dieu c’est la crise. Il faut transfuser la bête. Le sang du peuple fera l’affaire.
Sur ce, voici que dans un paysage politique fossile apparaît l’Ecologie. Elle se développe souterrainement depuis quarante ans. Mais est désormais présente partout. La religion du progrès économique est mise en doute par tous. (suite…)