Archive pour mai 2012

Feulements féminins à la Comédie-Français

14 mai 2012,

Par Michèle Valmont

« La voix humaine » de Jean Cocteau, qui fut créée en 1927 à la Comédie-Française par Berthe Bovy, est actuellement reprise au Studio-Théâtre par Martine Chevallier dans une mise en scène de Marc Paquien.

Il s’agit du monologue d’une femme d’âge mûr rompant au téléphone avec son jeune amant qui se marie. Personnage classique du début du 20ème siècle, qui n’est pas sans rappeler la Maréchale du « Chevalier à la rose » d’Hofmannsthal ou la Léa du « Chéri » de Colette.

Bien qu’avertie de la situation inéluctable obéissant aux mœurs bourgeoises de l’époque, où un jeune homme « de bonne famille » devait faire son apprentissage amoureux avec une femme d’expérience avant de se marier conventionnellement en sacrifiant son initiatrice, la femme agrippée à son téléphone (suite…)

Entrez dans l’Histoire, Monsieur le Président !

14 mai 2012,

Lettre ouverte à François Hollande
Le XXI siècle est bien entamé, et pourtant les références du passé, celles de la révolution industrielle, dominent toujours. Si nous voulons que nos enfants vivent mieux que nous, (suite…)

Courson de printemps

13 mai 2012,

Ne consultez pas la météo et rendez vous à la 56ème édition des Journées des Plantes de Courson. Deux cent cinquante exposants de l’Europe entière. Une orgie végétale deux fois par an dans l’Essonne autour du Château de Courson. Cette année le thème général est le climat. Les Fous de Palmiers y tiennent leur assemblée générale annuelle.

On peut déjeuner sur place et passer une merveilleuse journée. Pratique sur  www.domaine-de-couson.fr

Jean-Paul X

12 mai 2012,

S’il porte le nom d’un futur pape, ce n’est pas de sa faute. Son royaume temporel est moins vaste, mais son territoire spirituel est sans limite. Jean-Paul Dix est un faiseur de jeux de mots. Dans la minuscule salle du théâtre du Bout, à Pigalle, pendant une heure qui semble bien courte, on est immergé dans un hilarant délire verbal. Jean-Paul Dix, en amoureux fou de la langue française, se met en quatre pour jouer avec les mots, décortiquer les expressions, les intégrer dans des histoires rocambolesques et libertines -ah, le radar sentimental,le Mozart est là, la banquière lascive…-, s’amuser avec les spectateurs ravis de participer. Le jeu de mots en 3D avec lunettes ad hoc, (du capitaine) laisse l’auditoire pantois.

Les idées s’enchaînent à toute allure, avec brio, dans une farandole jouissive d’esprit et de bon goût. Comment, compliment suprême, ne pas penser à l’illustre prédécesseur Raymond Devos? Certes, mais pas seulement. Non ce n’est pas Devos, Dix sur Dix même s’il ne s’accorde que neuf.

Alors, ne faites ni une ni deux, courez voir Dix.

Michèle Valmont

Théâtre du Bout, 6 rue Frochot  75009 Paris. Tous les vendredis à 19h jusqu’au 29 juin

Cima de Conegliano

11 mai 2012,

D’abord vous en boirez un verre. De Prosecco de Conegliano de la maison Carpenè Malvolti à Valdobbiadene.

C’est beaucoup moins prétentieux et aussi bon que le Champagne, pour ceux qui savent en goûter l’allégresse. C’est aussi beaucoup moins cher, six à sept euros la bouteille en Italie. Ensuite vous irez vous recueillir à l’exposition de Cima de Conegliano au Musée du Luxembourg à Paris. Le rapprochement résulte du terroir vénitien qui produit le vin frizzante et a donné naissance à cette peinture sereine.

Ce Cima n’est pas un génie. Ce n’est pas Giorgione son voisin de Castelfranco et son contemporain. Ce n’est pas non plus Durer. Ce n’est pas Lotto, ni Bellini le sublime vénitien.
Avec Cima on entre en béatitude tiède. Ca ne vous arrache pas des sanglots d’émotion mais ça vous met dans un état de léger flottement mystique, si vous avez une inclination de ce côté. Et encore le mot mystique est il flatteur, on navigue davantage du côté de la pieuseté.

C’est beau mais à la limite du joli. Le Saint Sébastien serein est exemplaire de cette joliesse dépourvue de toute douleur.

Ca mérite que nous vous en parlions et d’y aller car c’est un moment de calme monumental dans nos vies agitées. La muséographie est excellente et les légendes des tableaux sont chics et illisibles comme d’habitude. Sont elles conçues pour des hypermétropes daltoniens?

Christophe Chelten

Le plus beau restaurant de France

11 mai 2012,

C’est les pieds dans le sable, au dessus des parcs à huitres de Blainville sur mer dans la Manche. C’est normand, c’est déjanté, c’est érotique pour les innombrables femmes nues au petit point qui ornent les murs, c’est paquebot pour la même raison. Il paraît que le soir ça boume. Un paradis fiscal à l’horizon ouest, c’est Jersey, l’anglo-normande. Tables et chaises dépareillées mais bonheur convivial  et digestif absolu.

On voit les tracteurs remonter les chargements d ‘huitres sur la cale à côté. Les baigneurs tâter la mer froide d’un orteil craintif.

On y mange des galettes de sarrasin, des huitres, un peu radioactives sans doute, vu le voisinage de Flamanville. Mais c’est un endroit d’un charme absolu pour attendre l’accident nucléaire. (suite…)

Oscar Wilde

11 mai 2012,

“Quand les gens sont de mon avis, j’ai toujours l’impression de m’être trompé.”

Dracula ci…

9 mai 2012,

par Michèle Valmont

Dracula ci, Dracula là

Pas de deux de vampires au théâtre de la Huchette où se donne la pièce d’Alan Committie et Gaetan Schmid “Dracula mon histoire”, adaptation-très-libre de l’oeuvre de Bram Stoker.

Le comte Dracula, chargé de donner une conférence sur l’histoire des vampires, s’étant soudainement volatilisé, ses deux compagnons se voient contraints de raconter son histoire en en incarnant tous les personnages.

Et nous voici propulsés dans la loufoquerie totale, au fin fond de al Transylvanie. En une heure, de mimes parodiques en dialogues burlesques vont apparaître Dracula, un avocat, une vieille gitane, une fiancée vierge et séduite…

Les deux comédiens se partagent ou s’échangent les rôles dans une vertigineuse (suite…)

Ebahis et attentifs

9 mai 2012,

La période d’ébahissement devant l’élection (une nouvelle fois) d’un Président de la République se réclamant du socialisme, va bientôt prendre fin. Nous passons par la période des louanges. Quel homme (suite…)