C’est une femme, une juste, une justicière, une sympathique, une immigrée, une pittoresque figure du panthéon médiatique …
Autant de qualités qui la désignent pour parler de n’importe quoi et même d’écologie.
Que le choix de cette personnalité pour concourir à la candidature à la présidence de la république soit diplomatique, c’est évident.
Elle ménage les susceptibilités éventuelles entre Europe Ecologie et les Verts, dont elle semble être distanciée.
On dit qu’elle étudie d’urgence l’écologie. Et qu’elle est douée. Soit. Mais ce n’est pas suffisant.
L’Ecologie est une nouvelle discipline politique qui peine à se faire entendre. Son argumentation est fragile et radicale tout à la fois. Elle annonce un renversement total de tous les postulats sur lesquels repose aujourd’hui le fonctionnement de la société humaine.
C’est non à la consommation-gaspillage, non à la vitesse, non au centralisme, non à la prédation des ressources fossiles restantes, non aux risques nucléaires civils et militaires, non au saccage de la biodiversité, non à la recherche scientifique stipendiée, non à la spéculation financière…
En revanche oui à la sobriété partagée, oui à la lenteur, au temps vécu, oui aux relations humaines, oui au recyclage des ressources, oui aux énergies douces, oui au respect de toutes les formes de vie, animales et végétales, oui aux recherches scientifiques libres, oui au micro crédit, oui aux retrouvailles avec le bonheur d’être vivant…
Depuis les éclats de René Dumont en 1974, il y a trente six ans, on n’a pas beaucoup avancé. Seuls les marchands de peinture verte ont gagné. Il est touchant de voir les politiques de droite, du centre et de gauche se maquiller en vert.
L’écologie politique est aujourd’hui menacée par l’opportunisme politique. C’est à dire qu’il s’agit souvent d’accéder à un poste d’élu rémunéré. Ensuite elle est menacée par cette lèpre de la pensée : le politiquement correct, la nouvelle bien pensance démagogique.
Je crois pour ma part que le candidat à la candidature qui connaît le mieux son sujet et qui l’exprime le mieux est pour le moment Yves Cochet.
L’analyse écologique fait l’essentiel de son discours et conditionne ses prises de position sur les autres problèmes que la société humaine doit affronter tels l’emploi, la santé, l’immigration, l’urbanisation, les transports, la production agricole…
L’écologie n’est pas accessoire, elle est première.
On peut ensuite discuter de la qualité médiatique du candidat à la candidature, de son charisme télévisuel, de sa séduction pipeulesque, de ses vêtements, de la couleur des ses lunettes, mais ce sont des préoccupations accessoires.
Un prétendant écologique doit d’abord parler d’écologie.
Alain HERVE