Archive pour la catégorie ‘Some Like It Hot’

Habitabilité 3

25 septembre 2024,

Habitabilité 2

29 août 2024,

Habitabilité : nom féminin. Qualité de ce qui est habitable.
Exemple : l’habitabilité de la planète Terre est compromise par les subventions massives à l’extraction de combustibles fossiles (plus de 7000 milliards de dollars dans le monde, 18 milliards d’euros d’exonérations fiscales pour la France seule)

Habitabilité 1

20 juin 2024,

La crise politique française déclenchée par le vote d’extrême droite aux élections européennes se manifeste par des réactions diverses, parfois brutales. Au Sauvage nous ne minimisons pas l’importance du pouvoir d’achat, des affrontements culturels, des guerres en Ukraine et à Gaza mais constatons simplement que la perte d’habitabilité de notre planète passe en premier et devrait guider nos choix électoraux. Le climat est déjà devenu incompatible avec la survie de notre espèce, pour le moment quelques jours par an, en plusieurs endroits peuplés du globe. S’il n’y a plus d’humains vivants, tous nos problèmes sont résolus : vous ne voulez probablement pas opter pour cette solution.
Le Rassemblement national a résolument pris un cap anti-écolo, comme le montre le comparatif dressé par Bloom. Le risque accru de perte d’un milieu pouvant héberger notre espèce a alerté les associations de défense de l’environnement, qui sont sorties de leur réserve habituelle lors d’élections. Nous avons relevé, à part Bloom, les prises de position d’Alternatiba, des Amis de la Terre, de France Nature Environnement, de Greenpeace,
de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
   Que les associations qui auraient pu être mentionnées au même titre pardonnent notre échantillonnage, le message est déjà fort avec les six logos figurant ci-dessus.
La Rédaction

P.S.(ajouté après publication) Un article de Reporterre aborde le même sujet avec plus de nuances et mentionne un plus grand nombre d’associations.

 

 

Les véhicules électriques sans batterie, l’avenir du transport de passagers et de fret.

22 mai 2023,

Tout le monde ou presque connait les trolleybus, ces autobus électriques sur roues qui prennent leur 600 volts sur des lignes aériennes tendues dans les rues ou le long des routes. De nombreuses villes dans le monde ont toujours leur trolleybus depuis plus d’un siècle, comme Lyon par exemple. En Europe,  la plupart des villes ont ouvert des lignes juste après la Seconde Guerre mondiale, et beaucoup les ont abandonnées dans les années 70, souvent pour des raisons esthétiques.

Deux trolleybus dernier cri à grande capacité, en Suisse. Il existe aussi des trolleys à 3 rames.

Du point de vue du rendement, c’est une solution extrêmement performante. Pas de lourde batterie à transporter. C’est juste une caisse sur roues et un moteur. Pas de rails à installer dans des travaux longs et coûteux. Pas de lourdes motrices et wagons à mouvoir comme pour les tramways. Démarrage plus rapide qu’un tramway. Durée de vie deux fois supérieure à celle d’un bus à moteur thermique. Freinage électrique, qui limite la pollution en nano-particules de plaquettes de freins. Possibilité d’être autonome sur quelques kilomètres pour éviter des travaux ou rejoindre d’autres lignes.

De plus, les trolleybus de dernière génération restituent de l’électricité au freinage et à la descente, ce qui les rend particulièrement économiques en énergie. La durée de vie moyenne d’un trolleybus est de 25 ans et pourrait facilement être doublée ou triplée, avec un entretien très réduit comparativement aux bus à pétrole ou aux bus électriques à batteries.  Car les batteries nécessitent un entretien très pointu, aussi bien pour des raisons de sécurité que de durabilité. N’oublions pas aussi le poids géopolitique, social et environnemental de toute la filière de production du lithium, du nickel et surtout du cobalt, sans parler de la filière de recyclage qui n’existe pas encore. De toute façon, il n’y aura pas assez de ces métaux pour convertir la flotte thermique mondiale actuelle, 2 milliards de véhicules, en flotte électrique à batterie.

 

(suite…)

Macron, le président hypocrite au service des dévastateurs de la planète

14 avril 2023,

Macron, Borne, et leur valet sanglant Darmanin, continuent jour après jour à s’attaquer aux mouvements de justice sociale et environnementale, à ceux qui luttent pour un monde meilleur pour nos enfants, au moment où la crise des ressources et les crises du climat nous obligent à repenser le monde radicalement et sans attendre.

On se souvient de Demeter, la cellule de gendarmerie missionnée pour lutter contre les “actes de nature idéologique” des mouvements environnementaux et de l’agriculture paysanne, on se souvient du livre bleu pour la Guyane, qui a autorisé la déforestation de la forêt amazonienne française, la vente de cette même forêt à des privés, l’ouverture de mines polluantes dans cette même forêt, on se souvient de Sivens sous Hollande et des armes de guerre qui ont tué un botaniste, on se souvient de ces centaines de manifestations réprimées dans le sang, on se souvient de ces mutilés à vie pour les plus justes des causes, on se souvient des condamnations régulières de la France pour son inaction climatique, on se souvient d’un paysan tué par la gendarmerie parce qu’il refusait le harcèlement administratif et sanitaire de ses bêtes, on se souvient des forêts françaises vendues aux intérêts des industriels, on se souvient des nappes phréatiques sacrifiées pour le bénéfice des profiteurs, on se souvient des centaines de Zad, qui veulent sauver des zones humides, des réservoirs de bio-diversité, des sous sols, des forêts, des espaces agricoles uniques. On se souvient des ces bétonnages, de ces autoroutes, de ces hypermarchés sacrifiant des terres agricoles qui sont notre seul espoir de nourriture devant la désertification globale en cours. On se souvient de la surveillance militaire à Bure. On se souvient des militants pacifistes gazés à bout touchant sur un pont de Paris. On se souvient de la qualification de la lutte écologique comme d’un éco-terrorisme. On se souvient de Sainte Soline et de 3200 forces armées pour défendre un trou inutile. On se souvient de tout. La terre et les humains justes gardent les traces de ce sang versé.

On se souviendra de Macron comme un président qui a œuvré pour la destruction du monde, au service des puissants, l’hypocrite puissance mille du “Make the Planet Great Again”, misérable intervention. On se souviendra du crachat à la gueule aux 150 citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat, citoyens pourtant exemplaires de discernement et d’intelligence collective, et dont les 149 propositions sont détricotées méthodiquement depuis lors, simulacre de démocratie. On se souviendra des discours en totale opposition aux actes depuis son accession au pouvoir, la signature du mépris le plus hypocrite contre les défenseurs de l’environnement et des libertés. La signature de la veulerie machiavélique d’une marionnette au service des plus puissants.

Le Sauvage s’associe à Reporterre, Blast, Socialter, Terrestres et tous les collectifs défendant les Soulèvements de la Terre. Voici l’enregistrement de la soirée de soutien du mercredi 12 avril 2023, qui réunissait des dizaines de collectifs et de personnalités pour dénoncer la criminalisation des luttes environnementales et sociales.

Jean-Noël Montagné

 

 

 

La criminalisation de la lutte écologiste, vue du Sénat

29 mars 2023,

Au Sénat, une intervention remarquable du sénateur écologiste Thomas Dossus, le 29 mars 2023.

Qui aurait pu prédire ?… suite

24 février 2023,

Mercredi dernier, le ministre de la transition écologique évoquait à la radio la nécessaire adaptation du pays à l’évolution climatique, la montée des températures jusqu’à 4° et à la montée des océans de 1m20 d’ici à la fin du siècle. Une surprise de taille quand on connait l’inertie écologique du gouvernement.

Simulation d’une montée des eaux de 1m50 (hors tempêtes) sur la Camargue et les bouches du Rhône

Pour la première fois, au niveau ministériel, des chiffres réalistes sont évoqués, au lieu de la seule mention de l’objectif des 1.5° des accords de Paris.

Hier, jeudi, le premier « Comité de pilotage ministériel sur l’adaptation au changement climatique «  avait lieu au ministère de la transition écologique.

Cette « soudaine » prise de conscience improvisée en deux jours a été déclenchée par la publication aujourd’hui-même d’un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, un rapport qui trainait sur le bureau du ministre depuis fin décembre, mais qui ne pouvait décemment pas sortir juste après le « Qui aurait pu prédire » du président, sous peine de le ridiculiser encore plus.

Le rapport compare diverses stratégies d’adaptation menées par plusieurs pays industrialisés et évoque des stratégies communes à ces pays, en soulignant clairement que le retard français est grand.

Le sommaire est explicite:

  • 1 /Plusieurs pays ont adopté des dispositions
    législatives sur l’adaptation
  • 2 /La gouvernance de la politique d’adaptation doit
    traduire l’urgence de la mobilisation collective
  • 3/Les plans d’adaptation et leur cycle de mise à jour
    sont très similaires dans les pays du parangonnage
  • 4/L’adaptation des politiques de l’eau et de la
    biodiversité : à partir d’un noyau commun, de
    nouveaux types d’action émergent
  • 5/La mobilisation des secteurs bancaire et assurantiel
    aura un effet de levier important sur l’ensemble des
    acteurs
  • 6/ L’adaptation des normes et référentiels techniques
    est maintenant indispensable
    (NDLR: notez le: « maintenant »)

Ce rapport est intéressant à plusieurs titres. En dehors de la mise en évidence du retard français, on peut noter que la problématique de l’eau, en pénurie ou en excès ou liée à la montée des océans, est prépondérante dans les stratégies de résilience des nations. Le deuxième point évoqué est celui de la finance, un secteur hautement protégé dans la politique du gouvernement actuel.

Profitons en pour saluer l’action en justice menée par l’association historique de l’écologie française, Les Amis de la Terre, avec Oxfam et Notre Affaire à Tous, qui attaquent officiellement ces jours-ci une des plus grandes banques françaises, la BNP Paribas, pour répondre devant le juge de sa responsabilité dans la crise climatique.

Le rapport est consultable et téléchargeable ici:

https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012792/014450-01_rapport_publie.pdf

Le détail de l’action contre Paribas est ici:
https://www.amisdelaterre.org/bnp-heure-rendre-comptes-juge/

La rédaction.

 

 

 

 

 

Qui aurait pu prédire ?

6 janvier 2023,

Tweetinades@tintinades.4 jan 2023

Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été en France ? La phrase pour le moins étonnante d’Emmanuel Macron a été commentée et reprise par la plupart des médias.

Cette phrase du Président, même remise dans son contexte puisqu’il faisait allusion aux évènement précis de l’été dernier, me fait irrésistiblement penser à « la prédiction est difficile surtout en ce qui concerne l’avenir » phrase attribuée à de nombreuses célébrités dont un prix Nobel de physique (Niels Bohr) un président des Etats-Unis (George Bush jr) et l’humoriste Pierre Dac.
On se souvient encore de la phrase de Jacques Chirac prononcée en 2002 « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Un autre président français, en 2010 a déclaré :  Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement, parce que là aussi, ça commence à bien faire. Ce même président Nicolas Sarkozy avait organisé le Grenelle de l’environnement fin 2007 dont on peut estimer que l’issue n’a pas été à la hauteur des enjeux abordés et de la qualité des débats. L’Histoire bégaye, ainsi douze années et deux présidents plus tard, la Convention Citoyenne pour le Climat a fait un travail aussi remarquable que le mépris qui a accueilli ses recommandations. Une des mesures phares proposées par cette convention, ne nécessitant pas d’impôt supplémentaire, aux économies d’énergie et de CO2 garanties, la limitation de vitesse sur route à 110 km/h n’a toujours pas été discutée par nos élus. Cette mesure est appliquée dans mon département (le 06) depuis juillet 2009 sur décision préfectorale sans qu’il y ait eu de révolte des automobilistes, elle représente pour moi un symbole, celui de l’inconscience des décideurs.

Le Sauvage devait-il apporter son grain de sel ?
Pour ma part, je crois que la phrase de Macron n’est pas une bévue, elle veut rassembler non les climato-sceptiques déclaré.es, ce n’est plus dans l’air du temps, mais les climato-inertes, les personnes qui pour des raisons diverses veulent coller au « business as usual », qui se réfugient dans le déni. L’enjeu était d’évacuer les constatations les plus alarmantes en les qualifiant de spectacle.
Ghislain Nicaise

Scientifiques en rébellion

1 novembre 2022,

Nous avons reçu le texte suivant sous le titre   Des scientifiques français et européens en prison pour le climat

Les trois dernières semaines ont été marquées par un engagement de plus en fort des scientifiques dans la lutte contre le dérèglement climatique, sous la forme d’actions de désobéissance civile non violente, de conférences dans l’espace public, ou d’actions visant à interpeller les décideurs. Ces actions ont été organisées par le collectif international Scientist Rebellion et sa branche française Scientifiques en rébellion. Des scientifiques de toute l’Europe ont dans un premier temps convergé vers l’Allemagne, et ont mené à partir du 16 octobre plusieurs actions de blocage ou d’interpellation, s’engluant devant des bâtiments officiels (ministère des Transports, ministère des Finances), déclenchant l’alarme incendie lors du discours du chancelier allemand au Sommet mondial de la santé, ou occupant le pavillon Porsche d’un centre de loisirs dédié à l’automobile. Leurs actions étaient accompagnées de demandes auprès de l’État allemand de prendre des mesures visant à décarboner le transport, annuler la dette des pays du Sud, et reconnaître l’échec de sa politique climatique.

        En parallèle et en soutien aux actions en Allemagne, une centaine de scientifiques ont mené en France des actions les 14 et 15 octobre. À Nice et Montpellier des conférences ont été organisées sur des places publiques, rappelant que les politiques actuelles ne sont pas à la hauteur des enjeux. À Toulouse, une table ronde organisée par la métropole et à laquelle était convié Total Énergies fut interrompue et une conférence interpellant les protagonistes fut donnée. À Paris, des scientifiques en rébellion se sont invité·es à Sorbonne Université à l’occasion de la Fête de la science. (suite…)