Archive pour la catégorie ‘Nous avons lu’

Un communiqué de la Conf

2 février 2024,

Communiqué de presse:  Bagnolet, le 1er février 2024

Faute de réponse sur le revenu paysan, la Confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation

La question fondamentale du revenu n’étant toujours pas prise à bras le corps par le gouvernement, la Confédération paysanne appelle à poursuivre la mobilisation.

Rien de concret sur le revenu, c’est bien le drame de ces annonces face à une telle mobilisation. Annoncer le « renforcement de la loi Egalim » est une vaste fumisterie. Six ans que cette loi a été votée et le problème serait le manque de contrôle ! Ce qu’il faut c’est l’interdiction d’achat en-dessous du prix de revient de nos produits agricoles. Ce que ne permet pas la loi Egalim.

Pas de remise en cause réelle du libre-échange mais une énième annonce de clauses miroirs promises depuis des années mais qui n’empêchera pas les ravages du libéralisme. Quant au Mercosur, le Premier ministre se contente de redire que la France ne le signera pas « en l’état », alors que ce qu’il faut pour protéger les agricultrices et agriculteurs français comme européens c’est stopper les négociations en cours. Le Premier ministre ne dit rien des autres accords de libre-échange dans les tuyaux (Nouvelle-Zélande, Kenya, Chili) et sans clauses miroirs !

La rémunération indigne, due à un système économique libéral inégalitaire, est le sujet qui mobilise sur le terrain des milliers de paysannes et paysans. Or pour détourner l’attention, le gouvernement a annoncé des reculs inadmissibles pour l’autonomie paysanne, via notamment la promotion des OGM et la poursuite d’un recours massif aux pesticides, et pour l’urgence écologique s’agissant par exemple de la fuite en avant sur la politique de l’eau ou de l’insuffisance de soutien et de reconnaissance des productrices et producteurs engagés dans la transition agroécologique et l’agriculture biologique.

Enfin, l’élevage a besoin de mesures structurelles fortes pour son maintien et sa valorisation. Le Premier ministre se contente d’annoncer une « législation sur la dénomination » de la viande de synthèse alors qu’il faut l’interdire.

Nous restons mobilisés pour arracher un droit au revenu afin de maintenir des fermes et des paysannes et paysans nombreux et rémunérés.

Contacts :

  • –  Laurence Marandola, porte-parole nationale : 06 31 66 10 83
  • –  Véronique Marchesseau, secrétaire générale : 06 98 53 76 46
  • –  Caroline Nugues, chargée de communication : 06 95 29 80 78
    contact@confederationpaysanne.fr       www.confederationpaysanne.fr

50 ans du Sauvage: N° 4 et 5 Eté 1973

7 novembre 2023,

Pour son numéro de Juillet et Août 1973, le Sauvage donne dans ses dernières pages une  importante tribune à André Gorz:

Le grand complot éco-fasciste

Illustrations de Maja.

Sous le pseudo habituel de Michel Bosquet, André Gorz développe une analyse des mécanismes du système capitaliste de 1973, de l’obsolescence programmée, des techno-structures et de leur relations à la croissance.

Il envisage parfaitement l’économie mondialisée qui va naître: les pays riches avec la consommation, les pays pauvres avec l’industrie et la pollution. Il explore ensuite les prospectives technologiques de 1973, autour du contrôle social, de l’éducation, de potentielles connexions cérébrales avec des ordinateurs, ce qui résonne singulièrement aujourd’hui, lorsqu’on sait que les interfaces neuronales d’Elon Musk, projet de connexion cerveau/ordinateur, viennent d’être autorisés cette année 2023.

Il évoque également l’émergence d’une économie capitaliste de l’immatériel, de l’éducation, de la sexualité, jusqu’à la médecine, notamment psychiatrique, tous les secteurs dont on sait que l’IA va réaliser les perspectives les plus futuristes.

Pour télécharger le PDF du Numéro 4/5 de juillet Aout 1973:

Attention, fichier lourd, 90 Mo: Le Sauvage 4/5

Agrivoltaïsme ?

28 septembre 2023,

Panneaux photovoltaïques sur de la vigne. Cliché Sunagri.fr

Photovoltaïque sur des terres naturelles, agricoles ou forestières : nous ne tomberons pas dans le panneau !
Alors qu’Emmanuel Macron affirme vouloir travailler avec les agriculteurs pour leur permettre d’avoir « par l’agrivoltaïsme » une réponse à la baisse des rendements, plus de 200 organisations rejettent ici cette « vision d’une transition écologique allant vers une société de surconsommation ultra-connectée » et appellent à une opposition massive à tous ces projets photovoltaïques.
Nous, organisations en lutte contre les centrales photovoltaïques sur les terres agricoles, naturelles, forestières et en milieux aquatiques, refusons les dérives des énergies renouvelables prises dans des logiques de marché.
Nous récusons le terme « agrivoltaïsme », qui relève du marketing et vise à légitimer un opportunisme foncier et financier dans un contexte difficile pour le monde paysan. « L’agrivoltaïsme » éloigne de l’autonomie : il ajoute à la dépendance au complexe agro-industriel (industries de la grande distribution, des engrais, pesticides et semences, machines agricoles, banques, organisations syndicales défendant leurs intérêts…) une autre dépendance plus moderne, car porteuse de l’image de l’énergie renouvelable.
Nous dénonçons la diversion introduite dans la loi d’Accélération des Énergies renouvelables (AER) qui permet de distinguer un « agrivoltaïsme » soi-disant en synergie avec l’agriculture, d’un autre photovoltaïque qui irait sur des terres dîtes « incultes ». Or d’une part ces deux catégories relèvent de la même pratique marketing permettant aux industriels de s’accaparer du foncier, et d’autre part « c’est bien sur des terres considérées comme pauvres que s’est en grande partie développé l’élevage » (1). Et alors même que les lobbies œuvrent afin que les textes légaux considèrent de moins en moins ce phénomène comme de l’artificialisation : « on va vous louer le volume d’air au-dessus de votre parcelle pendant trente ans » (2) déclare ainsi cyniquement un prospecteur, nous affirmons que des tonnes de métal dénaturent les espaces agricoles, naturels et forestiers. Et quand bien même dans leurs discours, la production d’électricité est cyniquement présentée comme étant « secondaire », tandis que le but premier serait d’aider l’agriculture face au changement climatique en créant de l’ombre, nous affirmons que la rente issue de la production d’électricité est bien l’unique raison de ces projets. Surtout, il est passé sous silence qu’ « en terme de résilience, les pratiques agroécologiques de couverture du sol, d’amortissement climatique avec des arbres, de diversification en réduisant la monoculture et la densité de plantation des fruitiers apportent plus de sursis que des panneaux » (3). (suite…)

Mai-Juin 1973, Le Sauvage n°2: La grande crise de l’énergie.

13 juin 2023,

Nous diffusons aujourd’hui le PDF du numéro 2 du Sauvage, de mai-juin 1973, titré “La grande crise de l’énergie”. Comme vous pouvez le voir, nous sommes toujours dans une grande crise de l’énergie !

“Dans les quelques années qui viennent, il nous faut accepter la possibilité de pénuries d’énergie sporadiques et une certaine hausse du prix de l’énergie. […] La production intérieure disponible de pétrole n’est désormais plus capable d’en suivre la demande” déclare Richard Nixon, président des Etats-Unis, en avril 1973, au moment où l’équipe du Sauvage préparait le numéro de Mai Juin.

(suite…)

Les scientifiques insistent…

26 février 2023,

La recherche arrive à la conclusion que nous sommes en train de détruire la terre.
Le représentant des banques: Auriez-vous l’obligeance de reformuler cela en des termes équivoques, imprécis, vagues, tournant autour du pot, que nous puissions tous comprendre ?

A l’initiative du collectif Scientifiques en rébellion, 600 scientifiques, dont des co-auteur·es des rapports du GIEC, demandent, dans une tribune à « l’Obs », aux membres du conseil d’administration de BNP Paribas de prendre leurs responsabilités face à la catastrophe écologique en cours en cessant tout soutien à l’ouverture de nouveaux gisements pétroliers et gaziers.

“Nous sommes des scientifiques alarmé·es par la catastrophe écologique en cours et plus encore par la faiblesse des actions mises en place pour en limiter l’ampleur, alors que les risques sont connus, clairement évalués, et menacent l’ensemble des sociétés humaines et des écosystèmes. Certain·es parmi nous ont contribué aux rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ou sont spécialistes des questions climatiques. Nous vous écrivons aujourd’hui pour vous rappeler solennellement qu’un grand pouvoir implique une grande responsabilité : vous occupez un poste où vous pouvez jouer un rôle majeur face au changement climatique.
La synthèse des études scientifiques est très claire : respecter l’Accord de Paris impose de laisser la majorité des énergies fossiles encore disponibles dans le sol et de ne plus ouvrir de nouveaux gisements en dehors de ceux déjà en exploitation. Ainsi, l’Agence internationale de l’énergie a annoncé en 2021 qu’« il n’y a aucun besoin d’investir dans des nouvelles sources d’énergies fossiles dans notre trajectoire Net zéro » ; le groupe d’experts de haut niveau des Nations unies affirme dans son rapport de novembre 2022 que le « Net zéro est incompatible avec la poursuite des investissements dans les énergies fossiles » ; le dernier rapport du GIEC va également dans le même sens.
Les arguments déployés par les compagnies pétro-gazières pour contester ce consensus scientifique sont légion, mais aucun d’entre eux n’est recevable : nous vous demandons d’être à l’écoute des scientifiques, et non pas d’acteurs qui continuent contre vents et marées leur politique de fabrique du doute afin de maintenir le statu quo, comme cela a été clairement relevé dans les rapports du GIEC.”

Bifurquer

23 novembre 2022,

Nous avons reçu cette annonce pour un livre gratuit. La Rédaction

 

Cet eBook est en accès libre, n’hésitez pas à le faire circuler. Auprès de vos proches, des étudiant·es, des professeur·es et de toutes celles et ceux qui refusent de laisser faire les forces mortifères, qui veulent mettre les mains dans la terre, marronner (fuir) ce système toxique et qui, envers et contre tout, continuent de rêver !

Pour télécharger l’eBook, cliquez ici : https://mdpt.fr/telechargement-ebook-bifurcation

Protéger la nature ?

1 juin 2022,

Dans les quelques lignes qui suivent, j’ai l’agréable tâche de vous inciter à acheter le livre dont vous voyez la couverture ci-contre. C’est le livre d’un écologue qui est aussi écologiste (oui, il y en a !).
Dans le genre non-fiction, il y a pour moi deux catégories principales de livres à conseiller : ceux qui sont construits autour d’une ou deux idées nouvelles, dont on aurait plutôt envie de se débarrasser après lecture, et ceux qui contiennent toute une vie, que l’on range dans sa bibliothèque. Dans la deuxième catégorie je pense au livre des Bourguignon ou au dernier de Philippe Lebreton (Le futur a-t-il un avenir ?).
Le livre de Pierre Grillet est clairement à ranger dans cette deuxième catégorie ; c’est tout ce que vous n’avez jamais eu le courage ou le temps de savoir sur la protection de la nature au cours des dernières décennies et même avant. On commence enfin à parler dans les médias de la biodiversité, vous croyez que la biodiversité c’est bien mais vous ne savez pas vraiment de quoi il en retourne, alors lisez ce livre. Ne me cherchez pas querelle sur l’expression protection de la nature, nous les lectrices et lecteurs du Sauvage savons qu’il est néfaste de séparer l’espèce humaine de son environnement. Avec les jeunes humain.es qui manifestent, nous sommes ou voudrions être la nature qui se défend.
La seule critique que je puisse faire au livre de Pierre Grillet et je l’ai communiquée à l’auteur, c’est le choix du titre : le capitalisme n’est pas seul en cause, le capitalisme n’est que le sous-ensemble d’un modèle de civilisation qui valorise le progrès, la compétition et la croissance aux dépens de la symbiose et de l’équilibre.
Quoiqu’il en soit, ne manquez pas une riche source de documentation (350 pages denses), un livre érudit mais facile à lire, qu’on remet sur l’étagère pour le reprendre à tête reposée. Vous pouvez le commander chez votre libraire pour 19€.

Faim

23 mai 2022,

Les Amis de la Terre des Landes vous offrent la traduction d’un article du Guardian signé par Georges Monbiot : En 2008 c’étaient les banques, aujourd’hui c’est le système alimentaire mondial qui menace de s’effondrer.

Les géants du secteur alimentaire ont trop de pouvoir – et les régulateurs comprennent à peine ce qui se passe. Ça ne vous rappelle rien ?

Ces dernières années les scientifiques n’arrêtent pas d’alerter, mais les gouvernements refusent d’écouter leur avertissement : le système alimentaire mondial ressemble de plus en plus au système financier mondial juste avant 2008.

L’effondrement du système financier a eu des conséquences dévastatrices pour les conditions de vie de milliards d’humains, mais on n’ose imaginer ce que seraient les conséquences de l’effondrement du système alimentaire mondial. Pourtant, les preuves s’accumulent rapidement comme quoi la machine est en train de se gripper. La flambée actuelle des prix alimentaires n’est que le dernier signal de cette instabilité systémique.

Pour beaucoup de gens, la crise alimentaire est le résultat combiné de la pandémie et de l’invasion de l’Ukraine. Certes ce sont des facteurs à ne pas négliger, mais ils ne font qu’aggraver un problème sous-jacent. Pendant des années la faim semblait appelée à disparaître. Le nombre de personnes sous-alimentées passait de 811 millions en 2005 à 607 millions en 2014. Mais en 2015 la tendance a commencé à s’inverser. Depuis, la faim n’a cessé d’augmenter : on est passé à 650 millions d’humains souffrant de la faim en 2019, puis à 811 millions en 2020. Cette année va probablement être bien pire.

Mais le plus inquiétant, c’est que cette augmentation de la faim s’est produite alors que nous sommes dans une période de très grande abondance. Depuis plus d’un demi-siècle, la production alimentaire mondiale augmente régulièrement, dépassant largement la croissance démographique. L’an dernier, la récolte mondiale de blé n’a jamais été aussi élevée. Chose encore plus troublante, le nombre de personnes sous-alimentées a commencé à augmenter, alors même que les prix mondiaux des denrées alimentaires commençaient à baisser. En 2014, alors que le nombre de personnes souffrant de la faim était au plus bas niveau historique, l’indice mondial des prix alimentaires s’élevait à 115 points. En 2015, il était tombé à 93 et ​​est resté inférieur à 100 jusqu’en 2021.

La suite ici.

Manger pour vivre

7 mars 2022,

Nous avons lu et vous recommandons un rapport des Greniers d’Abondance intitulé “Qui veille au grain ? Du consensus scientifique à l’action publique”,

disponible gratuitement ici.