
Trois réponses différentes à notre besoin de forêt : 1- laisser la forêt primaire se reconstituer naturellement, 2 – hâter la formation d’îlots de forêt primaire (Miyawaki), 3 – inventer des forêts nourricières
Le 11 janvier au soir j’ai participé à distance à une conférence organisée par la société Permafforest. L’objet en était la promotion de stages de formation pour la mise en place de « microforêts Miyawaki ». L’ambition de ces plantations est de recréer sur une variété de surfaces à partir de 100 m2, en 20 à 30 ans, une forêt primaire ou plutôt un peuplement d’arbres qui s’en rapproche. Des chercheurs ont fait remarquer que le terme de bosquet serait plus approprié que celui de forêt. Les anglophones parlent de tinyforest.
Je me suis senti concerné à double titre, d’abord ces entrepreneuses et entrepreneurs se réclament de la permaculture, ensuite je suis membre de l’Association Francis Hallé pour La forêt primaire. Le Sauvage a eu l’occasion de saluer cette association, elle aura bientôt 4 ans. L’association Francis Hallé a pour but de préserver un espace naturel de toute intervention humaine pour laisser se recréer spontanément une forêt primaire en Europe de l’Ouest sur environ 70 000 hectares (1). L’arrivée à l’équilibre pourrait prendre 800 ans mais on considère que l’essentiel du développement devrait se faire en 200 ans, ce qui est déjà long à l’échelle d’une vie humaine.
Les deux approches sont diamétralement opposées mais pas nécessairement incompatibles, avec chacune sa part de science botanique et sa part de nouveauté. Toutes les deux traduisent la prise de conscience de l’utilité de la biodiversité et du fait que l’humanité est allée bien trop loin dans la déforestation. (suite…)