La rédaction du Sauvage remercie vivement Jérôme Caillé de nous avoir permis de publier son témoignage. Prenez la peine de le lire entièrement :
Je vous tends la main, pour que vous nous releviez !
Au travers de ce témoignage, j’ai décidé depuis le cœur du système, en toute transparence, de vous partager mon témoignage à travers le fil de l’histoire d’une exploitation, pour vous aider à comprendre le malaise qui touche les agriculteurs bios, et vous faire réaliser que vous avez des moyens, et de nombreux intérêts, à participer à la sauvegarde et à la relance de LA BIO, agriculture décriée, mais d’avenir, car la plus aboutie de tous les modèles agricoles, la plus avancée en terme de transition environnementale, et la plus respectueuse du vivant et de tout ce qui l’entoure, dont vous. Les producteurs bios ont fait le travail que vous, citoyens attendiez de nous mais il a été sapé. Vous allez comprendre, et j’espère que vous allez nous aider à relever les défis.
AGRICULTURE BIO, d’où viens-tu, que fais-tu, où vas-tu ?
Je me suis installé en 2002, sur une ferme de 100 hectares, hors cadre familial, aux sources de la Sèvre Nantaise, dans les Deux-Sèvres, en grande culture conventionnelle, j’ai converti l’exploitation en AB en 2011, après avoir « subi » les conséquences de la crise de 2008-2009, où mes charges d’exploitation avaient été supérieures à mes produits. A l’époque, je trouvais qu’on marchait sur la tête de devoir produire aux prix des cours mondiaux, avec des normes européennes, et une sur-règlementation française : il était impossible dans ce contexte de réussir sans changer de modèle, pour ne plus autant dépendre de ce que des financiers ou la météo, et leurs conséquences à l’autre bout de la planète, impactaient sur mes choix professionnels, mais aussi sur ma santé et/ou celle de mes enfants. Ah oui, je n’ai pas précisé, je suis marié et nous avons contribué au « réarmement démographique », avec 4 enfants.
Sur la ferme, dès 2009, j’ai créé un premier atelier de diversification avec la production sur une petite surface de 200 m² d’énergie photovoltaïque, sur un toit de bâtiment tout juste construit : à l’époque, c’était innovant, aujourd’hui c’est courant.
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