Archive pour la catégorie ‘Feuilleton de l’été’

Interdiction d’utiliser l’eau de pluie au jardin ! ! ! ! ! ! !

1 octobre 2023,

Une nouvelle incroyable que l’on a du mal à comprendre. Depuis le 31 août dernier, date de publication au Journal Officiel du décret n° 2023-835 du 29 août 2023, il n’est plus possible d’utiliser l’eau de pluie pour arroser les jardins, ni-même pour tout usage intérieur en maison, chasse d’eau ou lavage des sols par exemple. Ni-même après traitement de potabilisation. Interdit chez soi, mais aussi dans un tas de lieux publics. On pense à tous les Tiers-Lieux et éco-lieux où la récupération d’eau de pluie est un principe de base…  

C’est une incroyable nouvelle, surtout au moment où la perspective de sècheresses et donc de pénuries longues nous incite à mettre en place ou à améliorer des dispositifs de récupération d’eau. Ces dispositifs sont vendus et installés par des entreprises partout en France.

Des dizaines d’ouvrages sur le sujet ! des centaines d’entreprises posant des dispositifs !

Ce décret mélange de façon incompréhensible les eaux de récupération issues du traitement des eaux, et les eaux de pluie. Voici les extraits les plus importants :

– L’article définissant l’eau de pluie.

« Art. R. 211-124.-Pour l’application de la présente section, on entend par “ eaux de pluie ” celles issues des précipitations atmosphériques collectées à l’aval de surfaces inaccessibles aux personnes en dehors des opérations d’entretien et de maintenance.

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Bouleversement climatique: un débat de Barrau et Gemenne avec Béchu et le MEDEF

6 septembre 2022,

Il y a quelques jours, Aurélien Barrau, astrophysicien, directeur du Centre de physique théorique Grenoble-Alpes, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, François Gemenne, membre du GIEC, directeur de The Hugo Observator et Thierry Martel, directeur général de Groupama débattaient devant un parterre de patrons pour la grand-messe annuelle du MEDEF.

On peut y voir le fossé entre ceux qui ont compris que le changement de paradigme est inévitable, choisi ou forcé, et ceux qui croient encore que le système n’a pas besoin d’être réformé. La tête que font certains patrons est impayable. Gemenne y est excellent, et Barrau très pointu comme à son habitude.

[ On peut aisément voir cette vidéo en vitesse 1.5 (petite roue dentée en bas à droite)]

Pendant la Covid-19 (5 : la mortalité)

8 août 2021,

Depuis le début de l’épidémie, des critiques ont été formulées sur la mortalité qu’elle entrainait, on se souvient du qualificatif de « grippette » d’ailleurs parfois utilisé pour dire que ce n’en était pas une. Il y a presque un an, le 20 août 2020, j’ai eu l’occasion d’évoquer la surmortalité mesurée en France pendant la première vague de l’épidémie. La mortalité enregistrée par l’INSEE, toutes causes confondues, est une donnée moins critiquable que la mortalité attribuée à la Covid-19. De plus la comparaison du déroulé des décès jour par jour avec les valeurs enregistrées les années précédentes donne une assez bonne idée du sérieux de l’épidémie, ainsi que de l’importance des vagues épidémiques. L’examen d’une carte de France de la surmortalité, inégale selon les départements, confrontée aux chiffres de la contagion, permettait de conclure que l’ampleur de la vague de surmortalité ne pouvait être due au confinement (contrairement à certaines affirmations).
Au moment où des mesures coercitives de lutte contre la contagion sont contestées par des manifestations de rue, il est temps de faire le point sur la dangerosité de l’épidémie, si vous en êtes d’accord, nous le ferons avec ce même outil de mesure de la surmortalité. (suite…)

A table avec Jésus: les dattes (dernier épisode)

18 septembre 2017,

par Gabriel Peynichou

Phoenix dactylifera (dr)

Évangile selon Saint Matthieu, II, 13-15

Quand ils se furent retirés, voilà qu’un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et dit : Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu’à ce que je te parle. Car Hérode va chercher l’enfant pour le perdre.   Et lui se leva, prit de nuit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, et il y fut jusqu’à la mort d’Hérode, pour remplir cette parole du (suite…)

A table avec Jésus (4): le melon

4 septembre 2017,

(dr)

 Gabriel Peynichou

Tourte de melon.

« Râpez voftre melon , & le pilez dans vn mortier ; faites fondre du beurre & le mettez avec du fucre , vn brin de poivre , du fel , & vn macaron , meflez le tout enséble , & garniffez voftre abaiffe , faites la cuire; feruez fucrée.»   Je collectionne les livres de cuisine. Le plus ancien, merci Isabelle, date de1644 : il s’agit du ‘Cuis’inier français par le sieur de la Varenne Efcuyer de cuifine de Monfieur le Marquis d’Vxelles”.Cette recette de tourte au melon, recopiée avec son orthographe d’époque dans le livre du sieur de La Varenne, a donc 377 ans. Pour revenir à la (suite…)

Les recettes de Jésus à table

20 août 2017,

Nous vous proposons pour égayer la fin de l’été, les érudites bonnes feuilles d’un livre à paraître à la rentrée aux éditions du Petit bout de la lorgnette. (à suivre)

par Gabriel Peynichou

Si l’on considère l’origine sociale du Christ et les protéines animales communément consommées en Galilée à son époque, on peut être sûr que les sauterelles faisaient partie de son régime alimentaire.

Il est dit dans le Nouveau Testament que Saint Jean le Baptiste s’en nourrissait, accompagnées de miel sauvage. (suite…)

Aventures en permaculture 23 -Excursion dans le futur en Normandie

12 septembre 2015,

par Ghislain NicaiseBec.Pancarte.Fig.1

Un projet longtemps reporté

En juillet 2013, nous avons laissé la plume (le clavier si vous préférez) à Perrine et Charles Hervé-Gruyer pour vous présenter leur expérience de microferme hyper-productive en Normandie. En octobre 2014, j’ai eu le plaisir de saluer la parution de leur livre,  le premier livre relatant cette expérience. Ce que je n’ai pas dit c’est qu’en 2012 je m’étais inscrit pour une de leurs formations et qu’impressionné par deux épisodes rapprochés d’arythmie cardiaque, je m’étais rétracté, assez peu glorieusement. Depuis cette date, je vais bien, j’ai fait mon stage de “design” (1) plus près de mon cardiologue, et je couve le projet d’aller voir pour de bon la ferme du Bec Hellouin.  Un voyage organisé par Carine Mayo (2) m’en a donné l’occasion, le 8 septembre. Je vais essayer de vous en faire un récit personnel, sans trop répéter la présentation probablement plus exhaustive et rationnelle déjà publiée sur notre site.

Là tout n’est qu’ordre et beauté

La ferme est nichée dans un vallon quasi-utérin. (suite…)

Aventures en permaculture – 22, Échaudure et gourmands

5 septembre 2015,

150901.Port naturel pommier franc.fig 1par Ghislain Nicaise

Le jardinier aime le propre

Quand on achète un jeune arbre de deux ans ou plus en jardinerie, il a un tronc bien dégagé (voir la photo qui commence l’épisode sur les pommiers). Quand on le plante, au bout de quelques semaines ou de quelques mois, on voit le tronc pousser de petites ramifications ou, plus souvent, des jets assez vigoureux qui partent de la base. On qualifie généralement ces rameaux de gourmands (1); comme la gourmandise est un vilain défaut, on sanctionne en les sectionnant, d’un bon coup de sécateur. L’idée, derrière ce geste, est que les gourmands concurrencent le bon développement du greffon, surtout s’ils partent du porte-greffe, et que l’on souhaite canaliser la sève pour que l’arbre se développe en hauteur et en largeur. J’ai toujours procédé ainsi jusqu’à ce qu’à la faveur de lectures je découvre qu’il fallait peut-être adapter ce comportement. Notons dès à présent la différence de silhouette entre le pommier franc de la figure 1, ci-joint et les pommiers de deux ou trois ans achetés en pépinière.

Fig. 1. Pommier franc d’environ 5m de haut, issu de semis spontané, qui n’a jamais été taillé. Le tronc n’est clairement visible que si l’on se place du côté Nord. Face au soleil il est protégé par le feuillage des rejets “gourmands”. (suite…)

Aventures en permaculture – 21, Peut-on se passer de pesticides au jardin ?

29 août 2015,

111113.Carabus.intricatus redpar Ghislain Nicaise

Un des responsables de la Société locale d’Agriculture et d’Horticulture a lancé cette interrogation, propre à engendrer un troll, pour animer les échanges internet de l’association. La question était accompagnée d’un texte se livrant à un massacre en règle de l’utilisation du purin d’orties. Après avoir vu passer des réponses assez diverses, dont certaines de solide bon sens (“Evidemment que l’on peut se passer de pesticides ! Ces produits ne sont apparus que dans les années 50-60 et que je sache, auparavant, nos cultures se portaient très bien…”) je n’ai pu me retenir d’y ajouter mon grain de sel.

Je crois que la solution n’est pas de remplacer des pesticides de synthèse par des extraits ou macérats de plantes. Je proposerait volontiers que l’effet parfois positif des purins divers porte plus sur la nourriture apportée aux plantes cultivées que sur la destruction de pestes. (suite…)