Archive pour la catégorie ‘Annonces’

Jour du dépassement 2023

4 août 2023,

Le jour où nous avons utilisé plus de ressources que la planète ne peut en fournir pour 2023 était cette année le 2 août. C’est un très léger progrès et si l’on veut rester du côté du verre à moitié plein, on peut noter une stabilisation de l’empreinte humaine qui n’est pas due seulement au covid. Il ne faut pas sous-estimer cependant la dégradation de l’habitabilité de la Terre que cela implique.

L’avancée du jour du dépassement depuis 1971

Le Sauvage a 50 ans !

27 mars 2023,

 

Il y a cinquante ans, au printemps 1973, est publié le premier numéro du magazine écologiste Le Sauvage.

La genèse du Sauvage remonte en réalité à 1972, une année où les thèses écologistes émergent dans la presse grand public, à la suite de la publication, l’année précédente, du rapport Meadows, initiative du Club de Rome confiée au MIT.

 

En janvier 1972, le manifeste d’Edouard Goldsmith, fondateur franco-anglais de la revue anglaise « The Ecologist » en 1969, titré « Changer ou Disparaître, Plan pour la survie », est publié dans sa revue, puis diffusé en 17 langues à toute la presse mondiale, envoyé aux dirigeants du monde entier.

 

 

Le livre sur la démographie, du professeur de Stanford, Paul Ehrlich, « La bombe P », qui annonce en couverture que le monde aura 7 milliards d’habitants en l’an 2000, est publié en français par « Les Amis de la Terre ». Il promeut une croissance zéro pour faire face au manque de ressources. La presse française en fait écho, et l’ouvrage suscite de nombreux débats.

 

 

 

En mars, le rapport commandé au MIT en 1970, dit «Rapport Meadows » est publié pour le grand public sous le titre de « The Limits to Growth ». Le rapport provoque instantanément de multiples controverses dans les milieux économiques, car il rappelle que les ressources terrestres sont limitées, et que le début du 21ème siècle verra une décroissance mondiale inévitable et définitive de la production, et donc, de la consommation, puis de la population.

 

 

En avril, à Paris, 10 000 cyclistes défilent sur les Champs Élysées (voir notre article en 2022) pour protester contre la pollution de la voiture et l’urbanisation dédiée à la voiture.

En mai, sort en plusieurs langues le livre de Barbara Ward et René Dubos « Nous n’avons qu’une Terre ». Ce livre contient le rapport qui sera utilisé pour le premier Sommet de la Terre à Stockholm, qui se tiendra en juin 72, avec 113 pays préoccupés de causes environnementales. En juin est publiée la déclaration finale du Sommet,  exemplaire de clarté, toujours adéquate cinquante ans plus tard. (1)

 

 

 

C’est dans ce contexte, qu’Alain Hervé, un des principaux fondateurs du mouvement français des Amis de la Terre, pousse les gérants du Nouvel Observateur à publier un numéro « Spécial Ecologie ». Ce numéro sort en juin avec le titre « La dernière chance de la Terre». André Gorz y signe un grand article de fond « Les démons de l’expansion », sous le pseudonyme de Michel Bosquet . On y trouve également des extraits du rapport Meadows. Le numéro aura un grand succès avec plus de 250 000 exemplaires vendus. Voir notre article sur ce numéro en 2022.

 

Fin juin, la version française du rapport Meadows est publiée sous le titre «Rapport sur les limites à la croissance », inclus dans un ouvrage collectif nommé « Halte à la croissance ? ». L’ouvrage suscite de nombreuses interrogations, d’autant plus que le président des Etats-Unis Nixon rappelle que les Etats-Unis viennent de passer leur pic de production de pétrole conventionnel.

 

 

 

Extrait de “L’An 01” de Gébé

En novembre 1972, Pierre Fournier fonde le mensuel écologiste « La Gueule Ouverte », avec notamment des journalistes de Charlie Hebdo. Au même moment, la BD l’An 01 de Gébé, également issu de Charlie, sort avec le sous titre  « On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste »  Elle narre un abandon utopique, consensuel et festif de l’économie de marché et du productivisme.

 

De son côté, « Survivre et vivre », le périodique écologiste radical du mathématicien Alexandre Grothendieck et de ses amis, mathématiciens comme lui, en est déjà à son 14 ème numéro.

 

Forts du succès du numéro “Spécial Ecologie” du Nouvel Obs de 1972, Alain Hervé et André Gorz convainquent Claude Perdriel et Jean Daniel de lancer un grand titre écologiste pour 1973, émaillé d’articles de fond, d’informations, de reportages et de BD. Alain Hervé choisira « Le Sauvage », peut-être inconsciemment inspiré par une des premières revues écolo-anarchistes et son mouvement associé, « le Naturien », née en 1898(2), ou bien inspiré par sa passion pour Robinson Crusoë, sur lequel il écrira un roman en 1986 ?

 

Le premier Sauvage sort en mars 1973, titré L’utopie ou la mort, un titre qui contient à la fois l’inquiétude face à l’avenir, mais aussi l’espoir et l’appel à imaginer d’autres futurs.

Ce titre sera repris quelques mois plus tard par l’ingénieur agronome René Dumont, qui travaille dans de nombreux pays “en voie de développement”, comme on dit à l’époque.

Dans « L’Utopie ou la mort », il pointe les dérives planétaires du capitalisme: « l’explosion démographique », le colonialisme et l’extractivisme associés, au détriment des pays pauvres et de la planète, le capitalisme qui menace l’ensemble de l’humanité par la pollution et l’épuisement des ressources. Il invite la société a travailler sur des utopies réalistes, sur différentes formes d’éco-socialisme, sur « une société sans mépris ». Sollicité par Alain Hervé et Brice Lalonde à son retour d’Afrique en 1973, René Dumont sera ensuite le premier candidat écologiste à des élections présidentielles, en 1974.

 

Au sommaire du Sauvage numéro 1 :

Des articles sur la pollution aux boues rouges vers la Corse, sur les utopies dans l’histoire, sur l’autarcie, sur la consommation, sur la paysannerie, sur l’agriculture biologique, sur le nucléaire, sur le tiers-monde, sur l’éducation Décroly, un guide éco-pratique, et bien sûr, un savant mélange d’illustrations, d’infos, de critiques et de BD qui fait l’identité du journal. On y remarquera notamment les dessins et les illustrations de Daniel Maja, de Puig Rosado et une première page de BD du Bolot Occidental de Claire Brétécher.

Voici le PDF du premier Sauvage de 1973   (34Mo)

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(1) Déclaration du premier Sommet de la Terre, 1972

(2) avec deux définitions du Sauvagisme, par Pierre Kropotkine et par Alfred Marné. Il existe également un bulletin Naturien très confidentiel, né la même année 1898, qui se nomme « Le Sauvage » et qui n’aura que deux numéros.

8 milliards

24 novembre 2022,

Sous le titre « Alerte surpopulation. Le combat de Démographie Responsable » vient de paraitre aux éditions Edilivre un livre de Michel Sourrouille dont les droits seront reversés à l’association mentionnée dans le titre. « Démographie responsable » est une association écologiste et décroissante qui milite pour la stabilisation puis la lente diminution de la population humaine. Ce mouvement estime qu’une décroissance voulue de la population est préférable à une décroissance subie.

Les fidèles du Sauvage se souviennent peut-être avoir vu passer il y a presque 9 ans un livre multi-auteurs sur le même sujet, coordonné par Michel Sourrouille. Il ne s’agit pas avec ce nouvel ouvrage d’une simple remise à jour mais d’une étude plus cohérente de 214 pages fort bien documentée. Les 155 références permettront aux personnes intéressées de creuser le sujet mais l’auteur a fait une large place aux citations, qu’elles aillent dans le sens de son propos ou qu’elles soient contradictoires, ce qui en rend la lecture attrayante.
Pour Malthus, la fécondité humaine doit être maîtrisée pour rester en équilibre avec les ressources alimentaires et l’auteur revendique l’étiquette de malthusien, bravant la charge négative portée par ce mot. Malthusien mais pas antinataliste: un antinataliste est explicitement pour la baisse de la population, un malthusien ne fait que critiquer une augmentation en décalage avec les possibilités du milieu de vie. Être un écolo malthusien est encore de nos jours difficile alors que des partisans de la décroissance comme Paul Aries qualifient Malthus d’infâme curé.

8 milliards… Malthus est de retour, mais les médias ne le savent pas encore
Ce livre est comme il se doit plein de données chiffrées et je vais en relever une, qui m’a interpellé fortement. J’avais le vague sentiment que notre beau pays n’était pas spécialement surpeuplé… et pourtant.. Je cite :
Est-ce à dire que la France est surpeuplée ? Avec une densité de 100 habitants au kilomètre carré, chaque habitant n’aurait à sa disposition qu’un carré de 100 mètres de côté, soit un hectare, à partir duquel il devrait satisfaire tous ses besoins d’habitat, de routes, d’alimentation, de loisirs, etc. C’est fort peu, c’est insuffisant. Or la France métropolitaine était déjà à une densité de 123 en 2021 selon la Banque mondiale.
Or le terrain qui m’a permis la rubrique « Aventures en permaculture » a un peu plus d’un hectare (11 000 m2 dont 3 000 de forêt) et depuis 2008 j’ai pu toucher du doigt et même des doigts des deux mains ce qu’on pouvait tirer d’un hectare. Du coup j’ai refait la division de la Banque Mondiale et il n’y a pas d’erreur, je tombe sur un chiffre très voisin, avec seulement une petite incertitude sur la nature des surfaces prises en compte. Alors quand on apprend que le Bangladesh a une densité de population dix fois plus importante et qu’il est presque pour moitié menacé à terme de submersion…
Un des intérêts du livre est de prendre des pays en exemple, des cas d’étude : le Brésil , l’Inde, l’Iran, le Nigeria, les Pays-Bas… J’ai regretté qu’il n’y ait pas une confrontation avec les données du modèle World 3 du rapport Meadows revu par Turner mais le sujet devait être délimité et c’est bien ainsi.

Je vous recommande ce livre sans hésitation, il est bien plus riche que les quelques lignes ci-dessus n’ont pu le suggérer.

Ghislain Nicaise

Éditions Édilivre, 216 pages, 17 € version papier, 8,99 € en numérique– www.edilivre.com
Contact : commande@edilivre.com. Tél.:  01 41 62 14 40

Pétition transition

11 mai 2022,

Nous recevons beaucoup de pétitions mais celle-ci nous a surpris et séduits par sa (sincère ? premier degré ?) fraicheur. La signature de Dominique Bourg a emporté notre soutien, ainsi que la piqure de rappel sur La Convention Citoyenne pour le Climat.
La Rédaction

Monsieur le président,

Tous ceux qui ont été formés aux enjeux écologiques le savent, les données sont factuelles, scientifiques, cartésiennes, et ne relèvent ni de croyance, ni d’opinion politique. La convention citoyenne pour le climat a été un bel exemple, 150 français de tous horizons ont été tirés au sort, et, à l’issue de leur formation, 100% d’entre eux étaient convaincus par l’urgence et l’importance de l’action écologique. Si il y a un débat sur le moyen de conduire la transition, il ne doit plus y avoir aucun débat sur les raisons, ni sur l’urgence d’y parvenir. Le GIEC a été formel, nous devons agir dès maintenant pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre dans les trois ans. Le temps de tirer la sonnette d’alarme est venu et vous oblige, vous ainsi que votre gouvernement, à faire de la transition écologique votre priorité. Une espèce animale ou végétale disparaît toutes les vingt minutes, trois enfants sur quatre respirent en France un air toxique, et la hausse des températures va entraîner des crises économiques et politiques inédites. L’action doit être immédiate.

Nous refusons de croire que l’insuffisance du précédent quinquennat en la matière relevait d’un manque de courage, ou pire d’un manque de convictions. La transition écologique est un sujet transversal, une question de justice, qui concerne tous les pans de notre société, tous les ministères et ministres que votre premier ministre va nommer. (suite…)

Jour du dépassement 2021

31 juillet 2021,

Depuis 2014, le Sauvage vous signale chaque année la date du jour du dépassement des ressources de la planète (http://www.lesauvage.org/2014/08/overshoot/). C’est l’Earth Overshoot Day calculé par le Global Footprint Network, cette institution d’origine universitaire à l’origine de la notion d’empreinte écologique. Cette année le jour du dépassement est le 29 juillet, presque un mois plus tôt qu’en 2020.

La Baleine (copinage)

30 juin 2021,

Si par oubli (pardonnable) vous n’êtes pas encore abonné·e, vous pouvez néanmoins parcourir le dernier numéro de La Baleine ici (https://www.amisdelaterre.org/journal-baleine/numero-204/).

Pour les arbres, la forêt

16 mai 2021,

Tribune : pour des Etats Généraux de l’arbre et de la forêt
Un arbre, ce n’est pas que du bois. Une forêt, ce n’est pas que des arbres.
Ils sont une part essentielle de notre avenir. Nous proposons de partager et de construire ensemble à leur sujet une vision nouvelle, une pratique responsable, à la hauteur des bienfaits qu’ils nous apportent et de leur place sur la terre.
Sous les pressions conjuguées de la recherche effrénée de purs produits financiers, du court-termisme dominant, d’une vision essentiellement gestionnaire voire prédatrice de la nature, nous sommes en train de détruire une partie essentielle du monde vivant, née il y a 380 millions d’années, les forêts et particulièrement les plus anciennes.
Un consumérisme étroit et sans cesse accéléré, un affaiblissement constant de la recherche et de l’enseignement des sciences naturelles nous font perdre de vue leur place fondatrice, leur beauté, le rôle fondamental qu’elles ont joué et continuent de jouer pour notre humanité qui en est issue. Nous en avons des approches réductrices, partielles. Les savoirs sur la forêt sont négligés sinon méprisés.
Les efforts positifs déployés ici ou là restent bien insuffisants.
Les questions posées sont multiples et engagent les réflexions d’une grande pluralité d’acteurs. Parmi beaucoup d’autres :
• Quels rapports sont les nôtres aujourd’hui avec les arbres et les forêts ? Que voudrions-nous qu’ils soient demain pour nous-mêmes, nos sociétés ?
• Quelle place pour les arbres et les forêts dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité, contre les effets du changement climatique ?
• Ne devrions-nous pas établir une limite nette, jusque dans les termes, entre « forêts » et « plantations d’arbres » ? Comment ? Quelles articulations ?
• Est-il nécessaire que toutes les forêts soient exploitées pour leurs bois et ouvertes à la chasse ? Comment s’organiser ensemble ?
• Nos besoins en bois et en papier ne peuvent-ils être intégralement couverts par les plantations d’arbres, afin que les forêts puissent être laissées en « libre évolution » ?
• Nos forêts doivent elles dépendre seulement du ministère de l’Agriculture ? Devraient-elles s’articuler avec le Ministère de la Transition Écologique et des Solidarités ?
• Les enseignements de foresterie accordent-ils une place suffisante – et suffisamment positive – à la libre évolution et à la forêt primaire ?
• etc.
Il est urgent de changer de regard, de méthode et de pratiques.
La suite ici …

28 mars pour une vraie loi climat

27 mars 2021,

Déjà 619 organisations ont répondu à notre appel unitaire.

Le projet de loi « Climat et résilience », discuté à l’Assemblée nationale, est le dernier texte du quinquennat consacré à l’environnement. En l’état, il est très loin de l’ambition requise pour répondre à l’urgence écologique et atteindre les objectifs que la France s’est fixée. De nombreuses organisations, mais aussi le Haut Conseil pour le Climat, le Conseil national de la transition écologique et le Conseil économique, social et environnemental l’ont affirmé à de nombreuses reprises.
Le gouvernement, après s’être renié sur de nombreux sujets et avoir été reconnu coupable d’inaction climatique, a mis de côté ou considérablement amoindri les propositions de la Convention citoyenne pour le climat que cette loi était censée reprendre.
Les député.es, qui débattront du projet de loi en séance plénière à partir du 29 mars, doivent à présent prendre leurs responsabilités, notamment :
• en renforçant les articles du projet de loi dans le sens d’une plus grande ambition écologique, notamment s’agissant de la rénovation thermique des bâtiments, de la réglementation de la publicité et de l’utilisation des engrais azotés, du recours aux menus végétariens dans la restauration collective, de la lutte contre l’artificialisation des sols, de la limitation des vols intérieurs en avion ou la responsabilité climat des grandes entreprises.
• en renforçant les articles du projet de loi dans le sens d’une meilleure prise en compte des aspects de justice sociale afin de rendre la transition écologique accessible à toutes et tous
Le 28 mars, veille de l’examen du projet de loi, nous nous mobiliserons ensemble pour dénoncer son manque d’ambition et les manœuvres qui tentent de l’affaiblir, exiger une vraie Loi Climat à la hauteur de l’urgence écologique et défendre les mesures des 150 membres de la Convention citoyenne pour le Climat.
Signez l’appel maintenant

Après la Covid-19, AGIR 17

7 octobre 2020,