Gras, dodus, bouffis, ils constituent une société animale opulente et inébranlable dans la cité humaine en décomposition
par Jean-Louis Hue
Deux rats musardaient dans une cage de laboratoire. Le premier, allongé sur le sol, faisait la sieste. L’autre, souriant et épanoui, actionnait avec sa patte un petit levier. Il s’arrêta soudain, comme frappé par une illumination, et, se détournant vers son camarade, lui lança : « Mon gars, je crois que nous avons réussi à conditionner les hommes. Chaque fois que j’appuie sur ce levier, ils me donnent en récompense une petite boulette de nourriture. »
Le rat a fini de hanter les contines catastrophiques. On l’imaginait comme un guérillero décadent. Avec son pelage gris et sale, et ses dents aussi tranchantes qu’un bistouri de chirurgien, il affolait, détroussait, égorgeait et massacrait bêtes et hommes. Aujourd’hui, sa dégaine devient rassurante, on le trouve même coopérant et utile. Après des siècles de persécution, le rat fait une brillante rentrée sur la grande scène de l’histoire. Près de Nancy, Jean-Pierre Marcquart entonne déjà les premiers alléluias. Cet amoureux des rats a d’abord commencé à les pourchasser en tant qu’employé d’une maison de dératisation. Mais Jean-Pierre n’a pas tenu plus de quinze jours à jouer au maquisard dans les caves : il s’est aperçu rapidement qu’il s’était trompé de camp. Maintenant, il chouchoute quelques rats grassouillets et bien d’autres animaux dans son zoo de Vélaine-en-Haye. Un philosophe aux cheveux grisonnants : « Il n’y a pas de gens bêtes et méchants ; il n’y a pas non plus d’animaux bêtes et méchants. » Pour lui, les rats trottent dans le bon sens. Ils récurent nos poubelles, mangent les vieux tampax qui traînent sur nos plages, recyclent le cuir, le bois, les tissus, en bonnes crottes directement assimilables par les végétaux, et nettoient nos rivières en déchiquetant les cadavres d’animaux qui pourraient les souiller… Bien sûr, en rongeant pour nous, les rats font de nombreuses bavures. En un an, ils consomment trente-trois millions de tonnes de nourriture et détruisent 20 % des récoltes sur pied. Boulimiques, ils rongent les canalisations d’eau et de gaz, rompent les amarres des péniches, et se rendraient responsables de 30 % des incendies en sabotant les circuits électriques. Enfin, colporteurs de puces, ils propagent la peste ; en France, vingt chiffonniers de Saint-Ouen ont été leurs dernières victimes en 1920. Mais Jean-Pierre les absout de tous ces ravages. Le rat a sa place dans l’écosystème. Les chats, les belettes et les hiboux l’aiment bien. Jean-Pierre aussi, mais tout amour a des limites : « Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un mouvement de répulsion quand j’en vois un. Leur queue, longue, écailleuse et sale, me fait trop penser à un serpent. »
Dans le bestiaire de la peur, le rat occupe une place de choix. Son trottinement résonne très fort dans nos cervelles et ravive des craintes ancestrales. L’homme de la préhistoire, quand il se trouva soudain propulsé dans la savane, dut se battre pour la première fois de son existence contre les bêtes rampantes. Le rat, tout comme le serpent, lui rappelle ces durs moments. « Ça peut nous faufiler entre les jambes ; des fois, quand on ne les voit pas arriver et qu’ils se frottent à nos jambes, ça nous rend malades », ont raconté des enfants à Michel Zlotowick, chercheur du C.N.R.S., qui rapporte ces témoignages dans son livre Les Peurs enfantines. Le rat, visqueux et gluant, évoque un double danger : il peut salir par son contact et il peut aussi s’infiltrer en cachette sous nos vêtements. Freud, qui voyait des phallus partout, donne une image particulièrement frappante du péril dans son Homme aux rats. Selon lui, le rat est un monstrueux pénis à quatre pattes qui tente de s’enfoncer dans l’anus de son patient. Une analyse revigorante pour l’esprit, mais qui n’explique pas tout. Les percées solitaires du rat ne sont pas les seules à être craintes. Les grands mouvements de masse sont également fort redoutables.
Chaque dimanche, à Calcutta, des milliers d’Indiens s’agglutinent autour d’un terrain vague situé en plein cœur de la ville. Le jardin du Luxembourg de l’apocalypse. Baignés dans les vapeurs fades de l’encens et du jasmin, des milliers de rats y trônent. Ils passent là-bas pour les dieux de la sagesse et sont gâtés comme il se doit. Les hommes, faméliques et comateux, leur jettent des offrandes, raclures de gamelle et fleurs pourries des temples. Les rats se régalent. Gras, dodus et bouffis. Ils constituent une société animale opulente et inébranlable dans une cité humaine en décomposition. Et il est difficile à l’Occidental de ne pas avoir un haut-le-cœur : le rat donne toutes les apparences d’un envahisseur. Il occupe même nos mégalopoles, pourtant bétonnées et soi-disant aseptisées. Les poubelles renversées et les chantiers de démolition lui permettent de se ravitailler. Il y aurait un rat par habitant à Paris. Et une grande campagne de dératisation a dû être menée au cœur de la capitale, en 1968 et 1969, pour éviter que les rats ne se répandent dans les quartiers périphériques après le transfert des Halles à Rungis. Mais, en fait, le rat n’envahit pas : il se contente de suivre l’homme pour lui dérober ses vivres et ses déchets. Et l’effectif des suiveurs reste toujours limité.
Pour le démontrer, l’éthologue John Calhoun a placé cinq rates dans un enclos de 1 000 m2. Pendant les vingt-huit mois que dura l’expérience, les femelles auraient pu donner naissance à 50 000 descendants : un rat devient adulte en trois mois, et une femelle peut avoir par an trois ou quatre portées de sept à huit petits. Or, dans l’enclos, la population ne dépassa jamais 200 unités et finit par se stabiliser autour de 150. John Calhoun venait d’établir que le rat, prétendu virtuose de la reproduction, pratiquait une autorégulation des naissances. Chaque fois qu’il y a risque de surpopulation, les mœurs sociales se détériorent, l’élevage des petits n’est plus assuré, les mâles deviennent agressifs et sadiques.
Ce climat de violence s’apaise lorsque les effectifs de la colonie reviennent au niveau toléré. Seule la présence d’un rat étranger à la bande peut alors déclencher à nouveau des comportements d’agressivité. L’intrus est rapidement repéré en raison de l’odeur différente qu’il dégage, et une véritable danse du scalp s’organise autour de lui. Les rats bondissent, s’agitent frénétiquement, sans jamais le mordre toutefois. Le rat ainsi agressé râle et reste prostré. Dans la nature, il parvient à s’esquiver entre deux danses. Mais en laboratoire, la scène est close, et, au bout de quelques jours, le rat meurt. Sans qu’aucune effusion de sang ne se soit produite. Selon le docteur Gillian Sewell, du King’s College de Londres, les ultrasons émis par les assaillants réussissent à démolir le système nerveux de la victime.
En dehors de ces tragiques assauts, le rat n’a pas le tempérament belliqueux. Sa société est un modèle de paix et d’harmonie. Au sein d’une bande, les conflits sont rares et se règlent par de petits coups de patte. Les plus forts travaillent souvent pour les faibles : les rapports hiérarchiques ne sont pas fondés sur la force et obéissent à des mécanismes encore incompris par les éthologues. Le rat ne justifie donc en rien sa réputation d’animal méchant. Mais l’homme a longtemps préféré le peindre plus noir qu’il n’est pour pouvoir organiser de petites tueries en feignant de participer à une juste guerre. « Ce qui les effraie le plus (je ne dis pas ce qui les détruit), c’est le tir de nuit au phare dans les bâtiments, à la carabine de 9 mm », vitupère un certain Chaigneau dans son traité de lutte contre les animaux nuisibles. À ceux qui recherchent des barouds plus efficaces, la maison Aurouze, rue des Halles à Paris, promet de superbes bulletins de victoire. Une quarantaine de rats empaillés, accrochés à des pièges, se balancent depuis quarante ans dans la vitrine. « Il y a toujours un ou deux farfelus qui, chaque année, nous traitent de fascistes », raconte le vendeur. La maison propage depuis un siècle tout un arsenal de pièges épouvantables et machiavéliques. Parmi les entourloupettes les plus sournoises, notons la tapette — ou plus poétiquement le cass’dos —, l’assommoir grillagé, la cage tournante, la colle du diable — véritable seccotine qui retient le rat sur place — et, enfin, la pâte du diable, un poison à tartiner sur des tranches de pain rassis. Le moindre slogan prend l’allure d’un chant guerrier : « C’est certain, c’est indiscutable et partout où pénétrera la mortelle pâte du diable, pas un seul rat ne survivra. » Aujourd’hui, l’arme quasi absolue est au point : les raticides à base d’anticoagulant assurant une dératisation à 90 %. Ils provoquent des lésions hémorragiques et leur action est inexorable. Le rat s’asphyxie peu à peu, monte à la surface pour chercher de l’oxygène et crève à l’air libre. Seuls certains rats, en Angleterre, échappent à cette fin tragique. Ils ont muté et fabriquent massivement de la vitamine K pour stopper les hémorragies.
Au milieu de ces sombres guerres intestines, les rats ont encore un tendre chasseur. C’est Hervé Dutéche. Ce Méditerranéen à l’accent chantant, fonctionnaire de la préfecture de police de Paris de son état, veut ses proies vivantes. Elles doivent finir leur existence au Laboratoire du rat, testant la comestibilité de certains matériaux ou expérimentant les affres de nouveaux raticides. Pour remonter la piste des rats, Hervé Dutéche se tient à l’affût dans les caves de la capitale. Le regard fixé sur le sol cimenté, il repère les surfaces rendues brillantes et finement polies par le passage des rongeurs. Ensuite, il pose ses pièges — des cages où traînent quelques croûtons de pain. Chaque mois, une centaine de rats s’y laissent prendre. Mais beaucoup arrivent à en échapper. « Les rats sont très malin, raconte Hervé Dutéche. Parfois l’un d’eux se sacrifie, fait contrepoids sur la bascule qui commande l’entrée de la cage, et le reste de la bande sort sans problème. Il arrive même qu’ils parviennent tous à ressortir après avoir volé le pain dans la cage. »
Le rat déjoue avec une extraordinaire ruse tous les traquenards qui lui sont tendus. Il reste aussi difficile à capturer qu’à empoisonner. Bénéficiant d’une exceptionnelle mémoire gustative, il refusera d’absorber à nouveau une substance qui l’a rendu malade plusieurs mois auparavant. De plus, il alertera ses congénères pour les empêcher de goûter au mets suspect. Deux chercheurs du Collège de France, J. Danguir et S. Nicolaïdis, ont tenté d’expliquer comment le rat averti parvient à dissuader ses camarades. Ils ont offert à un groupe de rats une boisson fortement acidulée — à base de chlorure de lithium — qui provoque de violents maux d’estomac. Puis ils ont introduit parmi ces rats malades un autre convive, sain et naïf. Le rat ingénu a aussitôt été surveillé de très près, et ses camarades ont fait de puissants barrages pour l’empêcher d’ingurgiter le breuvage empoisonné. Néanmoins, ces pratiques de rugbymen n’expliquent pas tout : elles ne durent pas plus d’une quinzaine de minutes. Et d’autres mécanismes de prévention entrent certainement en jeu.
Le rat n’est jamais à court d’astuces. Un chercheur raconte : « Dans mes expériences sur le sommeil paradoxal, je mettais mes rats sur une barquette au milieu d’une piscine — un container d’un mètre cinquante de haut. Je les nourrissais de temps à autre en leur tendant des vivres au bout d’une ficelle. Et bien, un rat est parvenu à se saisir de la ficelle, il s’en est servi comme d’un trapèze et a sauté hors du container. Une autre fois, un autre de mes cobayes a directement sauté par la petite lucarne qui me permettait de l’observer. Un bond d’une précision inouïe. »
Alors, le rat est-il un acrobate inné ou un petit génie de la balistique ? La réponse importe peu, après tout. Dans les laboratoires, les chercheurs ont adopté le rat pour d’autres raisons que sa prétendue intelligence. Il ne coûte pas cher, il se reproduit facilement et il est capable de participer à des expériences qui exigent un minimum de faculté d’apprentissage. Avachi, lavé, blanchi, le rat de laboratoire constitue un matériel d’expérimentation dont on s’efforce de contrôler tous les paramètres. Chacun de ses mouvements est répertorié, comptabilisé, intégré dans des courbes mathématiques. Michel Sabourdy, dans son livre l’Animal de laboratoire, répertorie les sujets de ces minutieuses études : nombre d’intromissions nécessaires pour déclencher l’éjaculation, influence de la température sur l’ouverture du vagin, sensibilité à la carie dentaire, influence de l’humidité atmosphérique sur les anneaux de striction au niveau de la queue, rapport entre la défécation et la distance parcourue en deux minutes…
En épiant le rat, les chercheurs scrutent l’homme. Ce sont les rongeurs qui testent nos médicaments, qui fument de la marihuana pour nous permettre de savoir si elle est nuisible ou pas, qui partent en éclaireurs dans les grandes nébuleuses de la recherche biologique — le stress, l’agressivité, la surpopulation.
En 1938, Richter, Holt et Hawkes constatent que les rongeurs cherchent à équilibrer leurs repas : par exemple, si on les prive de vitamines, ils consommeront beaucoup plus d’huile pour compenser ce manque. La règle de la « sagesse des appétits » est découverte. L’homme, comme le rat, choisit ses aliments en fonction de ses besoins. Les bébés, qui bénéficient de petits pots de bouillie infiniment variés, doivent dire un grand merci aux rongeurs.
Autre réaction humaine mise en évidence grâce aux rats : l’anxiété conduit tout droit à l’ulcère. Pour le montrer, le psychologue américain Sawrey a affamé des rats puis leur a mis de la nourriture dans une mangeoire électrifiée. Au bout de trente jours d’expérience, 80 % des animaux présentaient des ulcères. Contre 20 % pour le groupe témoin qui était simplement sous-alimenté.
Peu à peu, certains chercheurs prennent le rat pour la copie conforme, en miniature, de l’homme. En 1971, le biologiste américain John J. Christian affirme que les hommes auto-régularisent leurs naissances comme le font les rongeurs. Preuve à l’appui, il montre des études réalisées à la fois sur l’évolution démographique de colonies de rongeurs et sur celles de la population de Philadelphie… Deux autres biologistes, Robert M. Factor et Ingrid Waldron, se sont aussitôt élevés contre ces extrapolations hâtives. Pour eux, passer du rat à l’homme, c’est, dans bien des cas, sauter du coq à l’âne. Notamment, dans les recherches sur l’évolution démographique, des facteurs socio-économiques, spécifiques à l’homme, entrent en jeu. Les rats ne bénéficient pas des allocations familiales et ne sont pas rongés par l’angoisse des fins de mois.
Malgré de telles évidences, Skinner, qui commença dans les années trente à dompter des rats, entreprend aujourd’hui de dresser l’homme selon les mêmes méthodes. Le principe est simple : il s’agit de récompenser les « bons » comportements et de punir ceux que l’on juge mauvais. Les résultats sur le rat sont spectaculaires. Skinner a ainsi entrainé des rongeurs à prendre du muscle. Chaque fois qu’un rat appuie sur un levier, il est gratifié d’une boulette de nourriture. En trois semaines, l’apprenti haltérophile triple de poids et gagne des muscles superbes. L’homme, dans l’apprentissage, semble aussi docile que le rat. Et le skinnérisme déferle avec une redoutable efficacité dans les écoles, les prisons et les familles américaines. Au Vietnam, des soldats américains ont gratifié à coup de billets de loterie ceux qui apprenaient bien leur propagande. Dans un hôpital de Chicago, le docteur Israel Goldiamond donne une cigarette à ses malades de la vessie, chaque fois qu’ils urinent convenablement. Et dans certaines communautés skinnériennes, les gosses qui se brossent bien les dents ou disent « Bonne nuit ! » reçoivent des sucettes.
L’homme se comporte comme un rat, les adeptes du skinnérisme en sont convaincus. Deux behaviouristes de l’université d’Alabama, Paul Weisberg et Philip Waldrop, ont observé le rythme des votes législatifs adopté par le Congrès américain. À l’aide de graphiques, ils ont constaté que l’activité des congressistes est semblable à celle des rongeurs. Lorsque l’on gratifie un rat à intervalles réguliers, il paresse d’abord longtemps, puis, au fur et à mesure que s’approche l’heure de la récompense, il se met à travailler avec ardeur. Les congressistes suivent le même rythme d’activité. Simplement, au lieu d’appuyer sur le levier, ils se mettent à voter et leurs récompenses, ce sont, entre autres, les vacances parlementaires et la fierté du devoir accompli quand ils retournent voir leurs électeurs. Dans leur étude, les deux behaviouristes américains regrettent de ne pouvoir mieux définir les gratifications qui motivent les hommes politiques. « Nous en sommes réduits à la spéculation, affirment-ils, parce que le Congrès, contrairement aux animaux de laboratoire, ne peut être manipulé expérimentalement. »[1]
Doucement mégalomane, Skinner a déjà proposé de faire profiter les hommes de son matériel de laboratoire — ses fameuses boîtes à rats. Dans un projet déjà ancien, publié en 1945, il envisage d’élever des bébés dans de larges cubes dont une baie serait vitrée. Chaque fois que le bébé pleurerait ou crierait, la température de la boîte s’abaisserait. L’homme apprendrait ainsi vite à se taire. Fait comme un rat.
Jean-Louis Hue
LES RATS DU RING
Le torse nu, un homme rampe à quatre pattes dans un enclos grillagé où trottent douze rats. Il les tue un à un, les attrapant et les déchiquetant du bout de ses dents. — tous les autres moyens de les occire sont interdits. Au douzième rat, l’homme se relève, triomphal et sanguinolent, tenant sa proie entre ses dents.
Pendant longtemps, les habitants du Nord de la France trépignèrent et s’exaltèrent devant ces surprenants combats de gladiateurs. Le préfet de la région préféra toutefois, en 1913, mettre un terme à un sport — le combat ratier — qui était aussi prisé que la pétanque dans le Midi. Une photo, publiée à l’époque par un journal local, donne une idée de l’ambiance : n champion lève les bras en signe de victoire tandis qu’un rat termine son agonie entre ses lèvres et lui dessine des moustaches de sapeur. Le document, digne de figurer dans une anthologie des jeux Olympiques du sadisme et de la folie, a été exhumé par l’écrivain Michel Dansel qui s’apprête à publier chez Fayard une gigantesque fresque du rat. Cet inépuisable rat de bibliothèque a ramassé toutes les informations qui concernent de près ou de loin les rongeurs : le rat star cinématographique, le rat et les ragoûts, le rat muse littéraire, le rat dans les timbres, le rat et la maladie, etc.
Pour mettre sa documentation à la portée de tous, moyennant la somme annuelle de 50 F, Michel Dansel a fondé une Académie internationale du rat (52, rue Monsieur-le-Prince, 75006 Paris). « Je veux réhabiliter le rat dans l’esprit des gens », affirme-t-il. « Jusque-là, ce pauvre rongeur suscite une haine démesurée. Il symbolise en fait tout ce qui s’oppose à la civilisation judéo-chrétienne. »
[1] Pour avoir de plus amples informations sur les délires des Skinnétiens, on peut lire l’ouvrage de Philip J. Hilts Behavior mod, Harper’s magazine press.