Mefistofele chaud et froid

14 novembre 2011,

par Michèle Valmont

Où nous mène notre passion de l’opéra ?

Au Grimaldi Forum de Monte-Carlo où l’on donne actuellement le « Mefistofele » de Boïto.

Cet opéra est peu représenté en France depuis sa       création en 1868 à la Scala de Milan. Il est l’œuvre du poète et musicien Arrigo Boïto, plus connu pour ses talents de librettiste de Verdi, pour Falstaff et Otello notamment.

On devrait se méfier des ouvrages du répertoire qui sont peu donnés. Il doit y avoir des raisons à cela, mais il faut bien se renseigner…

Dès le prologue, on comprend que la curiosité est un vilain défaut : chœurs des anges et des chérubins ronflants et pompeux. Le livret est très proche du Faust de Goethe. On regrettera vite Gounod et Berlioz, peut-être plus éloignés de la version d’origine mais tellement plus séduisants et inventifs dans leur musique.

Ici se succèdent des airs d’une lourdeur affligeante, accompagnés par un orchestre (l’excellent Philharmonique de Monte-Carlo) vaillamment conduit par Gianluigi Gelmetti, soulignant avec emphase, le plus souvent à l’unisson, tout se qui se chante sur le plateau. Les interprètes sont bons dans l’ensemble. Oksana Dyka incarne Margherita d’une voix puissante, bien que métallique, le rôle de Faust paraît un peu lourd pour le ténor Fabio Armiliato (peut-être malade ?), mais le prix d’excellence revient sans conteste à Erwin Schrott, magnifique Mefistofele à la voix chaude et sonore.

La mise en scène de Jean-Louis Grinda est spectaculaire quoiqu’un peu vide, éclairages et costumes sont beaux.

Le seul responsable de l’ennui qui se dégage de cette représentation est donc Boïto.

Tant pis, nous n’irons plus l’entendre.

Michèle Valmont