Réaction à Jean-Claude Villain

10 décembre 2011,

de Paul Badin

… J’ai apprécié la clarté et la pertinence de ta dénonciation de la concentration urbaine. D’accord, totalement. Ca fait du bien de trouver cette synthèse-là, claire et forte, susceptible d’être facilement comprise et reprise dans tout débat.
C’est pour la seconde partie que je suis plus réticent : Les Peuples premiers…
Non que tu aies tort. Ils ont existé et ont bien fait le travail que tu indiques.
Mais, d’une part, il est très difficile de reprendre et copier in extenso leur héritage, en acceptant un monstrueux retour en arrière. C’est plus une fenêtre sur l’histoire ancienne et une vue de l’esprit que de les proposer comme cela, brutalement,  pour toute réponse à la crise grave que nous vivons. Et surtout, bien des aspects de leurs conduites primitives sont repris aujourd’hui par divers groupes de personnes, dans notre pays comme dans le monde entier, lesquels tentent, chacun à leur manière, une synthèse entre les apports positifs des nouvelles technologies et le respect des rythmes naturels. En particulier, tu te contentes de dire que la France n’a conservé que 3% d’agriculteurs. Mais, justement,  beaucoup d’entre eux, cultivateurs, éleveurs, pépiniéristes, fermiers, jardiniers, vignerons… et autant d’ex-citadins qui vivent autour d’eux, d’abord s’accrochent à leur mode de vie, ne sont pas prêts à jeter l’éponge, conscients qu’ils sont que ce sont eux qui seront en mesure de nous montrer la marche à suivre, au moins d’enrayer la course à l’abîme…
En somme, je pense qu’il manque une troisième partie à ton texte : 1.La fin des villes, 2. Des peuples premiers 3.Aux nouveaux paysans (ou ruraux, ou terriens…).
Personnellement, je connais en Anjou, quelques-uns de ces nouveaux paysans : ils me semblent être ce qu’on peut trouver de mieux entre connaissance des technologies actuelles  et accord avec les rythmes naturels, préférence donnée à la convivialité et à la qualité de vie (notamment à travers un travail courageux et digne) au lieu  de la recherche du profit et du temps dit libre qui, en vérité, n’est souvent, chez les citadins, que du temps de jachère. Partout, nombre d’expériences enthousiasmantes (et, évidemment, toujours imparfaites) éclosent : il faudrait ici en faire le tour…

P.B.