Cette exposition à l’Hôtel de ville de Paris illustre la fameuse phrase de Valery : “Les guerres, ce sont des hommes qui s’entre-tuent sans se connaître parce que d’autres gens qui se connaissent très bien ne parviennent pas à se mettre d’accord “.
Entre six cents et mille hommes ont été fusillés entre 1914 et 1918 pour avoir de manière diverse refusé de participer à la boucherie organisée par les Etats. Il leur est rendu un hommage tardif dans cette exposition dont chaque photo, chaque témoignage est un sanglot.
La folie d’un certain nombre d’hommes inventait et légitimait le massacre avec une littérature débile de revanche et de haine. On inaugurait alors la mort en nombre dans la nouvelle ère du nombre. Napoléon n’avait été qu’un bricoleur. La Shoah et Hiroshima prenaient forme dans ces rivières de sang.
Bien que cette exposition s’en défende, elle constitue une justification du refus et du pacifisme. Ces hommes fusillés que l’on a voulu stigmatiser avec le mot de « fuite » et de « fuyards », étaient les seuls êtres pensants de cette vertigineuse perte d’identité de l’humanité.
Attention cette exposition se termine le 1er mars à moins qu’elle ne soit prolongée, ce qu’elle devrait être. L’entrée de l’expo à l’arrière de l’Hôtel de ville n’est pas signalée. Est ce intentionnel ?