par Alain Hervé
A propos de Macron, je me suis déjà interrogé dans le Sauvage sur ce qui se passait dans la tête d’un candidat à la magistrature suprême.
Goût du pouvoir, appel d’une vocation ou volonté de servir ? Sans pouvoir apporter de réponse.
Aujourd’hui je m’interroge sur la nomination de Nicolas Hulot à un poste gouvernemental de premier plan pour promouvoir la transition écologique. Il aurait même été considéré de lui donner le titre de vice premier ministre. Mais la constitution de la cinquième république ne prévoyait pas ce poste. Alors ?
On peut penser que Hulot ne s’est pas embarqué sans des assurances formelles. Mais discrètes… à ce point du calendrier électoral. On y verra plus clair après les résultats des législatives. Surtout si elles donnent une majorité absolue au Président.
Alors, allons-nous assister à la mise en oeuvre d’une politique innovante qui concilie l’inconciliable, c’est à dire une relance économique avec une réduction du chômage d’une part et le démarrage d’un programme écologique fondamental d’autre part.
Car il faut bien admettre qu’un mode de gouvernement « écologique » serait tout simplement révolutionnaire. Cela signifierait le retournement de tout ce qui a été la priorité de presque toutes les sociétés humaines sur cette planète ces cent dernières années. C’est à dire, exploitation à gogo, production à gogo, consommation à gogo, déchets à gogo, circulation à gogo, accélération sans limite, accumulation des risques, inconnues des solutions, report des responsabilités…
L’écologie mise en œuvre en politique signifie l’ajustement du comportement humain aux équilibres naturels dans tous les domaines. Cela signifie pour nos contemporains intoxiqués de «progrès» une redoutable inconnue.
En fait ce devrait être une phénoménale conjugaison des technologies les plus avancées avec un respect des modes de fonctionnement du monde vivant qui nous a engendrés. Et dont nous sommes dépendants pour respirer son air, pour boire son eau, pour nous nourrir de ses végétaux.
L’écologie c’est l’intelligence de comprendre que la nature nous a inventés et que nous en sommes dépendants pour ne pas dire prisonniers. L’homme n’est pas « le maître de la nature ». Il n’en est qu’un élément. Et notre maîtresse la nature peut très bien nous éliminer si nous contrevenons excessivement à ses modes de fonctionnement.
Bon courage messieurs Hulot et Macron. Vous allez devoir vous livrer à de sages réflexions.
A.H.