par Alain Hervé
On assiste effaré à l’actualité de l’histoire de l’espèce humaine.
Puisque nous avons l’avantage d’y participer le temps que dure notre vie.
On assiste à un enchainement de décisions absurdes. Absurdes en ce sens qu’elles ne contribuent pas à l’épanouissement de chaque individu mais plutôt à son abrutissement. Tandis qu’une petite partie est encouragée à se gaver jusqu’à la nausée. Le plus grand nombre est entraîné à des guerres ou à des compétitions économiques minables dont le résultat est la famine, la souffrance constante.
Aucune autre espèce vivante ne contraint ses membres à ce genre de sévices. Certes la cruauté n’en est pas absente mais elle est limitée. aux nécessités biologiques.
L’humanité est intoxiquée de slogans qui prennent des formes publicitaires, idéologiques ou religieuses… Sans cesse invitée à consommer, à tuer, à gaspiller, à se “moderniser”, à appliquer les mêmes recettes qui ont déjà fait la preuve de leur inefficacité. A suivre des leaders atteints de désordres mentaux plus ou moins évolués. (A vous d’évoquer des noms qui vous semblent correspondre à ce parcours.)
Dans nos sociétés occidentales “privilégiées”, nous sommes invités à accéder à une plénitude matérielle parfaitement illusoire. Nous sommes astreints à une religion du chiffre. Il faut atteindre des plus. Plus de digestion, plus d’érection, plus de déplacement, plus d’information, plus de bruit, plus de loisir, plus de conquête spatiale, plus d’automobile, plus de fringue, plus de communication…
Mais il faut admettre qu’au milieu de ce vertigineux maelstrom de plus, certains d’entre nous se sont intéressés aux moins. Certains ont réfléchi à notre rôle, notre place dans l’évolution de la matière à laquelle nous appartenons. Il est apparu qu’ils étaient les successeurs d’hommes des origines qui pratiquaient ce que nos ethnologues ont baptisé l’animisme. Autrement dit la religion du bon voisinage. Du respect de ce qui nous entoure et dont nous faisons partie et à qui nous devons d’être vivants et qui s’appelle la nature sous toutes ses formes.
Dans le même temps écoutez nos hommes et femmes politiques qui glosent inlassablement sur l’économique, le technologique, le social et ajoutent s’ils y pensent une ultime question écologique très accessoire. Jamais ils ne commencent par la problématique fondamentale de la place de l’homme dans la biosphère.
Je pense que Nicolas Hulot est le seul, je dis bien le seul en France, à raisonner en ce sens. Le seul à voir plus loin. Le seul à avoir compris que la nature peut survivre sans l’homme. Mais que l’homme ne survivra pas en prétendant échapper à la nature.
C’est pourquoi je pense qu’il doit persister dans sa participation au gouvernement. Il a derrière lui un nombre sans cesse croissant d’humains qui s’inquiètent de la qualité de l’air, de l’innocuité de la production agricole, de la survie des océans, de la dégradation du climat, de l’origine de nos sources énergétiques, de la qualité de vie de leurs enfants…
Rôle ingrat, solitaire, conflictuel avec toute la classe politique. Rôle prophétique, anticipateur. Nicolas résiste, reste.