Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été en France ? La phrase pour le moins étonnante d’Emmanuel Macron a été commentée et reprise par la plupart des médias.
Cette phrase du Président, même remise dans son contexte puisqu’il faisait allusion aux évènement précis de l’été dernier, me fait irrésistiblement penser à « la prédiction est difficile surtout en ce qui concerne l’avenir » phrase attribuée à de nombreuses célébrités dont un prix Nobel de physique (Niels Bohr) un président des Etats-Unis (George Bush jr) et l’humoriste Pierre Dac.
On se souvient encore de la phrase de Jacques Chirac prononcée en 2002 « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Un autre président français, en 2010 a déclaré : Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement, parce que là aussi, ça commence à bien faire. Ce même président Nicolas Sarkozy avait organisé le Grenelle de l’environnement fin 2007 dont on peut estimer que l’issue n’a pas été à la hauteur des enjeux abordés et de la qualité des débats. L’Histoire bégaye, ainsi douze années et deux présidents plus tard, la Convention Citoyenne pour le Climat a fait un travail aussi remarquable que le mépris qui a accueilli ses recommandations. Une des mesures phares proposées par cette convention, ne nécessitant pas d’impôt supplémentaire, aux économies d’énergie et de CO2 garanties, la limitation de vitesse sur route à 110 km/h n’a toujours pas été discutée par nos élus. Cette mesure est appliquée dans mon département (le 06) depuis juillet 2009 sur décision préfectorale sans qu’il y ait eu de révolte des automobilistes, elle représente pour moi un symbole, celui de l’inconscience des décideurs.
Le Sauvage devait-il apporter son grain de sel ?
Pour ma part, je crois que la phrase de Macron n’est pas une bévue, elle veut rassembler non les climato-sceptiques déclaré.es, ce n’est plus dans l’air du temps, mais les climato-inertes, les personnes qui pour des raisons diverses veulent coller au « business as usual », qui se réfugient dans le déni. L’enjeu était d’évacuer les constatations les plus alarmantes en les qualifiant de spectacle.
Ghislain Nicaise