Contre les radiations, faut-il manger des pommes ?

9 avril 2011,

28 mars 2011

Au cours d’une conférence de presse à Paris le 19 novembre 2010, l’association Enfants de Tchernobyl Bélarus et l’Institut de protection Belrad de Minsk avaient présenté des données scientifiques sur un remède possible contre la radioactivité : la pectine. Une information qui mérite d’être diffusée à l’heure de la catastrophe nucléaire de Fukishima.

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par Laurent Samuel

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Yves Lenoir, scientifique engagé de longue date contre le nucléaire, et Alexey Nesterenko, directeur de Belrad, ont présenté les cures de pectine données aux enfants de Bélarus (ex-Biélorussie) par Belrad. Selon leurs conclusions, l’administration régulière de cette substance, présente notamment dans les pépins et zestes des pommes et coings, aurait permis une baisse de 70 % de la contamination interne des enfants.

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L’intérêt de la pectine a été reconnu dès 1981 par l’Organisation mondiale de la santé, et a été recommandé en 2003 par le ministère de la Santé de la Fédération de la Russie.

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Aujourd’hui, ce remède a priori sans danger mériterait d’être popularisé au Japon… Hélas, je n’ai trouvé sur le net aucune information indiquant que ce serait le cas.

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En tout cas, ce traitement simple et peu coûteux est farouchement combattu par les autorités bélarusses. Motif invoqué : la pectine éliminerait non seulement les radio-éléments, mais aussi les oligo-éléments nécessaires à la défense de l’organisme. Pour Yves Lenoir, l’acharnement anti-pectine des autorités bélarusses s’expliquerait par une volonté délibérée de faire du Bélarus, victime de 70 % des rejets de Tchernobyl, un terrain d’observation des effets de la radioactivité sur les êtres humains. Les habitants seraient ainsi des « cobayes » involontaires d’une terrifiante expérience en vraie grandeur…

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La conférence du 19 novembre 2010 a aussi été l’occasion de faire le point sur la pollution radioactive en Bélarus, 25 ans après Tchernobyl. Début 2010, Belrad, institut indépendant créé en 1990, a réalisé 21 111 analyses réalisées par sur des enfants et des adultes de Bélarus. Conclusion : « on ne peut constater de tendance à la baisse des niveaux d’accumulation de radionucléides chez les enfants ».

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D’après les mesures présentées au cours de la conférence de presse par Alexey Nesterenko : « depuis le début de l’année 2010, ont été analysés 1074 échantillons de nourriture, matières premières agricoles, et alimentation pour animaux. Un excès des doses admissibles a été enregistré dans 169 cas, soient 16 % des échantillons analysés. Parmi ceux ci, présentant un excès des niveaux admissibles de radionucléides, on trouve du lait, champignons, baies, gibier, oseille, masse verte (pour bétail). L’activité maximale observée dans les champignons séchés dépassait les 231 000 Bq/kg (pour un niveau acceptable de 2 500 Bq/kg) ». .

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En conclusion de cette conférence de presse qui se déroulait au Solar Hotel, dans le 14e arrondissement de Paris, Yves Lenoir, Président de l’association Enfants de Tchernobyl Bélarus, a souligné que l’institut Belrad doit être soutenu, car c’est la seule source d’information indépendante sur la radioactivité au Bélarus. Des représentants de Sortir du Nucléaire, de la Crii-rad et de France-Libertés, présents à la conférence de presse, ont exprimé leur soutien à Belrad. .

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site d’Enfants de Tchernobyl Bélarus et celui de l’Institut Belrad.

Cet article a d’abord été publié sur le Blog Planète de Laurent Samuel.

Précision sur la pectine

Interrogé sur le site de Global Mag, l’excellent magazine d’Arte sur l’écologie, dans un article titré Nucléaire : que faire en cas d’irradiation ou de contamination ?, Roland Desbordes, président de la Criirad, confirme l’intérêt de la pectine… avec un bémol.
Voici un extrait de cet article: « Concrètement, en Bioélorussie, des enfants ont reçu des cures de pectine, déjà utilisée par les mineurs pour évacuer les métaux lourds. « Après les cures, il y a eu un calcul du rayonnement des enfants. Il avait baissé de 30 à 40% », détaille le président de la Criirad. Le problème étant que la cure ne peut pas se faire en continu car la pectine empêche également de fixer de bons éléments, comme certains oligoéléments.
Et ces enfants, vivant près de la centrale de Tchernobyl, ont continué à ingurgiter des aliments contaminés. « Le médecin qui suivait le projet arrivait néanmoins à maintenir un niveau plus bas de contamination chez ces enfants et à les maintenir en bonne santé », se félicite Roland Desbordes. »
Voilà qui devrait inciter les autorités et les médias à se pencher plus avant sur la pectine…
Laurent Samuel