Pour nous reposer de l’examen fastidieux de la nouvelle équipe gouvernementale, nous vous présentons ci-dessous un échantillon de l’oeuvre sculpté de Jean-Louis Faure. Il y a longtemps que nous voulions vous en entretenir mais nous en avons été empêchés par le désordre de notre esprit. La plus grande partie de son oeuvre se trouve regroupée dans le musée Vivant Denon de Chalons sur Saône. Prenez le train demain matin, ou plus tôt si vous le pouvez, pour en prendre connaissance. Il s’agit d’une création majeure du dernier siècle sans parler de ses développements contemporains. La bêtise humaine y est soigneusement présentée dans des dizaines de ses manifestations grandioses et spontanées. Ensuite répandez vous parmi vos concitoyens voisins et répétez leur: Jean-Louis Faure, Jean-Louis Faure… Nous vous reparlerons de ce très grand artiste insuffisamment célébré.
Le Sauvage
Ceci est un scandale écologique ET RIEN DE PLUS.
Nous sommes dans le désert de Tarapaca, au nord du Chili, en 1931. La voie de chemin de fer d’Iquique à Arica s’est effondrée à la suite d’un terrible tremblement de terre.
Les “Ferrocariles del Estado”, habitués aux catastrophes sismiques répétées dans ce désert redoutable, font coucher des familles entières de cantonniers, à longueur d’année, le long de la voie pour réparer les dégâts.
Le bouleversement tellurique a été si soudain et si puissant cette fois-ci que le train qui passait au même instant a été volatilisé avec tous ses voyageurs. On reconnaît à peine la locomotive, observée d’en haut par d’importants yeux de lapin albinos. (On peut découvrir ces derniers en dévissant les protections de cuivre).
Les familles de cantonniers — ou ce qu’il en reste — terrorisées par l’affreux spectacle — et afin de l’oublier — se sont mises à boire des alcools douteux en psalmodiant “terremoto…terremoto”. Il a été impossible, pendant quinze jours, de les mettre au travail.
Bois fruitier, émail, fonte, cuivre et locomotive de tôle.