D’abord vous en boirez un verre. De Prosecco de Conegliano de la maison Carpenè Malvolti à Valdobbiadene.
C’est beaucoup moins prétentieux et aussi bon que le Champagne, pour ceux qui savent en goûter l’allégresse. C’est aussi beaucoup moins cher, six à sept euros la bouteille en Italie. Ensuite vous irez vous recueillir à l’exposition de Cima de Conegliano au Musée du Luxembourg à Paris. Le rapprochement résulte du terroir vénitien qui produit le vin frizzante et a donné naissance à cette peinture sereine.
Ce Cima n’est pas un génie. Ce n’est pas Giorgione son voisin de Castelfranco et son contemporain. Ce n’est pas non plus Durer. Ce n’est pas Lotto, ni Bellini le sublime vénitien.
Avec Cima on entre en béatitude tiède. Ca ne vous arrache pas des sanglots d’émotion mais ça vous met dans un état de léger flottement mystique, si vous avez une inclination de ce côté. Et encore le mot mystique est il flatteur, on navigue davantage du côté de la pieuseté.
C’est beau mais à la limite du joli. Le Saint Sébastien serein est exemplaire de cette joliesse dépourvue de toute douleur.
Ca mérite que nous vous en parlions et d’y aller car c’est un moment de calme monumental dans nos vies agitées. La muséographie est excellente et les légendes des tableaux sont chics et illisibles comme d’habitude. Sont elles conçues pour des hypermétropes daltoniens?
Christophe Chelten