A lire d’urgence, mais pourquoi se presser? il est peut-être trop tard

17 septembre 2012,

Par Alain Hervé

A lire, le dossier écrit par Fabrice Nicolino pour Charlie hebdo, qui en a fait un numéro spécial intitulé « L’escroquerie nucléaire ». Vous en aurez largement pour vos six euros, même si vous croyez connaître le sujet. A commencer par le rôle peu reluisant de Mendès France. Mais l’histoire de la Hague et du danger qu’elle représente étonne. Le bombardement d’une piscine de stockage des déchets à la Hague « pourrait libérer jusqu’à soixante sept fois la radioactivité produite par Tchernobyl » Et si l’on se souvient que le vent d’ouest circule de la Hague vers Paris… Offrez ce livret à vos amis convaincus de l’innocuité du nucléaire. Saluons le remarquable travail journalistique de Nicolino.

On cherchera dans les archives du Monde du 7 septembre sur Internet la tribune  du philosophe Jean-Jacques Delfour intitulée « La dangereuse imposture du nucléaire ». Rien que l’on ne sache déjà, mais on s’étonne de voir le Monde publier ce brûlot qui risque d’indisposer ses annonceurs EDF et Areva.

La Conférence sur l’Environnement, dont le seul intitulé renvoie à l’année 1971 lorsque Robert Poujade fut nommé ministre de la chose, vient de se terminer sous les applaudissements.

A notre avis elle n’en mérite pas tant. Beaucoup de promesses à tenir, aucune annonce spectaculaire. Ni l’arrêt de l’absurde programme EPR, ni le renoncement à l’aéroport de ND des Landes, ni l’annonce  d’une mise au rancart progressive des moteurs diesel, ni ,ni, ni…

La fermeture de Fessenheim en 2016 arrivera t-elle avant le prochain accident nucléaire ?

En 81, les socialistes avaient fait un geste en arrêtant le programme (irréalisable  de toute manière) de Super Phoenix. Un seul acquis certain : un vaste chantier d’isolation de l’habitat.

L’écologie reste à promouvoir pour ce pouvoir socialiste tout neuf. Il leur reste à comprendre ce qu’est l’écologie. Je suggère une école de mise à niveau pour les chefs d’état analphabètes écologiques, et pour leur personnel*. L’écologie, on se répète, n’est pas une note en bas de page de la politique, de l’économie, de la finance. Ce sont ces trois disciplines qui sont des notes en bas de page de l’écologie. L’écologie, c’est la nouvelle vision obligatoire de l’espèce humaine si elle ne veut pas se suicider. Ce n’est pas une perspective particulièrement affligeante. C’est seulement l’abandon du cercle infernal production –consommation.

De Gaulle disait « l’intendance suivra ». On peut dire aujourd’hui l’économie et la finance suivront.

Nous notons que Delphine Batho n’est pas sortie de la couveuse de l’ENA, comme nous l’avons écrit par erreur. Elle a fait des études d’Histoire. Elle était spécialiste au PS des questions de sécurité. Ce qui explique pourquoi on l’a nommée ministre de l’Ecologie.

Alain Hervé

* La lecture de « Merci la Terre nous sommes tous écologistes », éditions du Sang de la Terre, pourrait leur être utile.