Ivan Illich et l’âge des systèmes

18 février 2013,

par Alain Hervé

Invité par Jean-Michel Corajoud à participer à une soirée de lecture de La Convivialité, le Cercle des lecteurs d’Ivan Illich, sur le thème: Ivan Illich et l’Age des Systèmes, je me suis vu sauter directement dans le grand bain illichien, que je ne fréquentais plus depuis l’époque de Gorz/Bosquet au Nouvel Observateur et au Sauvage (1973-1981).

D’abord l’eau est glacée, puis on finit par se dire qu’elle est bonne, qu’elle est délicieuse.

Je me suis toujours demandé pourquoi Illich était aussi déconcertant ? Est-ce son origine métèque (au sens grec du terme)? Son éducation bigarrée, sa culture panachée ?

Il pense à côté, ailleurs, au dessus, en dessous.

Ce décalage prospectif m’a toujours plu chez ce personnage. Il invite à penser par ses provocations.

C’est pour moi la qualité du vrai philosophe. On n’est pas obligé de souscrire à la totalité de ses propositions mais il brise pour nous le mur du son des soit disant évidences. Santé, éducation, transports, urbanisme…

Illich scandalise, irrite, laisse encore indifférents beaucoup de gens. Mais il a aussi ses adeptes. J’ai été admiratif  de leur adhésion attentive, studieuse à ce grand flux de la réflexion illichiene qui se poursuit depuis sa mort en 2002.

Revenons à Illich pour penser autrement, pour nous désembourber du dramatique marasme intellectuel et politique actuel.

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A.H.