Lundi dernier 24 juin, au local de la représentation du Parlement européen en France, une conférence de presse a pointé la générosité exceptionnelle de la France envers le lobby pharmaceutique.
Sous le titre : Coût des médicaments en France : la gabegie se poursuit avec la participation de
Michèle RIVASI, députée européenne membre de la Commission Santé et Environnement du Parlement européen, Serge RADER, pharmacien lanceur d’alerte, Pr Philippe EVEN, Président de l’Institut Necker
Le 24 septembre 2012, Michèle Rivasi avait tenu une conférence de presse sur la question du prix des médicaments. Le constat : en 1980, les Français dépensaient 5 milliards d’euros pour leurs médicaments contre 37 milliards aujourd’hui. De surcroît, ils sont également les premiers utilisateurs de molécules récentes qui n’apportent aucun progrès thérapeutique.
Or, l’assurance-maladie pourrait réaliser au moins 10 milliards d’économies.
Ce 24 juin 2013, l’eurodéputée s’entoure de Serge Rader et Philippe Even afin de révéler les résultats d’une étude menée ces derniers mois à sa demande par le groupe de travail de Serge Rader.
“Alors que le déficit de la branche maladie se perpétue (encore 7,9 Md€ prévus en 2013 malgré les hausses des prélèvements tous azimuts), les autorités refusent d’engager une véritable réforme de la politique du médicament, pourtant déjà réalisée par tous les pays européens. Dans toute l’Europe, les prix des médicaments ont baissés. Qu’attend la France?“, demande Michèle Rivasi.
“En Italie, on constate que le coût des médicaments en ville et à l’hôpital s’élève pour 2012 à 17,8 Md€ contre 35,5 M pour la France, soit 85% de plus à populations égales pour les mêmes résultats sanitaires et même une meilleure espérance de vie à la naissance en Italie”, précise Serge Rader.
En cause, une dépense constante en valeur malgré les PLFSS successifs et stériles, des volumes de prescriptions qui continuent d’augmenter malgré des statistiques contraires, et des différences de prix notoires aussi bien sur les médicaments que sur les génériques insuffisamment utilisés et trop chers. De nombreux exemples concrets représentant des remboursements très importants et donc des dépenses conséquentes seront donnés au cours de la conférence de presse.
“Cette nécessaire réforme passe par une re-évaluation de la prescription médicale, en diminuant les volumes et le recours aux molécules récentes et chères (toutes aux ASMR 5 c’est-à-dire sans plus-value thérapeutique donc inutiles), au profit des plus anciennes, moins onéreuses et mieux connues pour leur pharmacovigilance“, rappelle Philippe Even.
Toutes les classes thérapeutiques de la pharmacopée doivent être reprises en mains pour dégager 10 Md d’économie sur 3 ans, soit une diminution du budget de 10% par an. C’est parfaitement possible sans diminution de la qualité des soins. Une recherche publique pourra ainsi renaître avec de véritables objectifs nationaux de Santé Publique.
Les Multinationales Pharmaceutiques doivent cesser le chantage à l’emploi et à la délocalisation qui ne tient plus, le poste médicament avec toute sa gabegie devenant insupportable pour la collectivité nationale. Elles ont l’immensité de la demande des pays émergents pour se développer.