par Christophe Chelten
Cette maladie grave, incurable, ancienne, frappe de plus en plus d’hommes mâles urbains dans la force de l’âge. Le STR est contagieux et se transmet de manière très curieuse. On en a retrouvé l’origine dans une usine moderne installée en banlieue parisienne qui produit surtout de la moquette. Nous n’en révèlerons pas l’adresse dans le Sauvage, de peur que des amateurs d’émotions fortes n’aillent y courir des risques inutiles. Les symptômes de la maladie sont flagrants. On les observe chez ceux qui fréquentent frénétiquement les tapis rouges dès que l’occasion se présente. Le tapis rouge s’étend en général entre la berline à vitres teintées de noir et un palais de facture ancienne ou moderne. Qu’importe. Il franchit quelques marches avant d’accéder à la porte. Il franchit facultativement cette porte. Le tapis rouge est entouré d’un service de sécurité excessif parfois coiffé de casques à crinières noires empruntées à des chevaux morts. Celui qui a fréquenté un seul tapis rouge veut obstinément le franchir à nouveau et encore et encore. Même s’il doit mourir dessus. Les tâches et obligations annexes qui résultent du privilège de s’adonner aux tapis rouges sont de peu d’importance. Un vieux professeur de médecine psychiatrique a donné autrefois le nom d’Ivresse du pouvoir au STR. Valérie Trierweiler a dans un ouvrage humoristique récent décrit un personnage assez connu atteint du STR.
C.C.
Catégorie : Non classé, Some Like It Hot