Fabrice Luchini sur le divan de Fr3 le 3 fev 2015 à 23h

4 février 2015,

par Alain HervéPHOac5dbca6-ac50-11e4-848f-0f7545a09d39-805x453

Fabrice Luchini fait partie  de la ménagerie télévisuelle familiale. On en chercherait un de la même race si celui là venait à disparaître. Il nous a révélé hier soir sur le divan de Fogiel l’étendue de sa névrose. Qu’il cultive depuis trente neuf ans chez les psy. Il en a déjà usé deux. Si tous les névrosés étaient de ce calibre on s’ennuierait moins dans la vie. Il a joué le jeu avec honnêteté, sans maquillage, le visage et l’âme à nu.  Pour autant que ce roublard accepte de révéler la totalité de ses doubles fonds.

On ressentait une véritable émotion à observer en très gros plan ces yeux égarés, ces fausses dents dans cette bouche un peu obscène, qu’il lèche d’une langue saliveuse. Je l’ai déjà dit à propos d’Alceste à bicyclette, Luchini n’est pas un acteur, c’est un exhibitionniste. Il nous a révélé hier soir qu’il s’était vu refuser trois fois l’entrée dans la troupe de la Comédie Française. Sage décision. Il aurait accaparé sans partage l’intérêt des spectateurs au détriment des autres acteurs, du texte et de la pièce elle-même. Cet homme phénomène  pratique une sorte d’hypnose, comme ce fut mentionné hier soir, sur ceux qui le regardent ou l’écoutent.

D’ou tient-il cette aptitude? D’un don de la nature, de naissance, d’une acquisition autodidactique de la culture classique, de la culture de sa névrose.

Le résultat est prodigieux. Inimitable. On en redemande.

Luchini sympathique ? Je ne sais pas.

A.H.