Par Alain Hervé
Le Musée de l’Homme a rouvert ses portes à Paris.
On en était resté au musée de notre enfance avec le moulage de la Vénus callipyge Hottentote qui accueillait le visiteur au bas de l’escalier d’entrée. Il y resta jusqu’en 1974.
Le corps de cette Sud Africaine, Saartjie Baartman de son vrai nom, conservé dans les réserves du musée, a été rendu à son pays natal en 2002.
Nous nous souvenions de sa fermeture en 2009, de son directeur André Langanay apparaissant nu lors de sa dernière conférence de presse.
Nous nous étions inscrits à l’association pour réclamer sa réouverture. L’association a disparu , le musée est ouvert.
La Vénus a disparu. Elle doit être en pénitence dans les sous-sols.
Le ton est donné dès le début, d’une présentation de l’homme moins exotique, plus naturaliste. “Un animal parmi d’autres”. Beaucoup de précautions ont été prises pour respecter l’air du temps. Vaste représentation de milliers d’objets témoins pour signaler les voisins, les ancêtres de l’espèce humaine et les multiples aspects qu’elle peut prendre selon les latitudes et les longitudes. Il n’est plus question de races.
Le crâne de Descartes (que l’on croyait perdu, caché ou enlevé) apparait dans toute sa simplicité osseuse en compagnie d’un buste d’Aristote et d’un écorché. Il est présenté comme le grand coupable du divorce entre l’Homme et la Nature. Qu’il fut en effet.
Très didactique et interactif pour les écoles, très politiquement correct pour la critique et la rumeur, très érudit pour les pinailleurs, très cabinet de curiosités pour les flâneurs.
Le sujet d’actualité, le climat est bien et vite traité, avec force conseils pratiques pour soulager la biosphère, sauf gros OUBLI, l’invitation aux sept milliards d’hommes de calmer leurs ardeurs génésiques.
Le Musée de Moins d’Hommes reste encore à inventer. Dans le fond on reste très catho sur les bords.
Un peu longuet sur la fin. Jusqu’à un salon de thé chérot.