Par Jean Monestier
Depuis la publications des résultats du premier tour des Présidentielles, l’écologie est évacuée du débat. On n’en parle plus, sinon en évoquant la “transition” comme une belle opportunité de relancer la croissance et de résorber en partie le chômage. Bref, un dossier mineur entre l’Europe, la monnaie, le chômage, les retraites, la fiscalité, l’éducation, la santé,tous les sujets essentiels, dont le traitement dépend quasi exclusivement de négociations entre les hommes. Il faut dire que le grignotage des 8% de valeur ajoutée, effectué au fil des dernières décennies et dont on ne parle jamais, au bénéfice des dividendes et au détriment de la masse salariale, aide bien à focaliser le débat sur la lente dégradation des acquis sociaux du Conseil National de la Résistance pourtant parallèle à
l’augmentation prodigieuse de la production nationale. Donc, concentrons nous sur le problème social ! Beau tour de passe-passe opéré par les néolibéraux. Mais le climat, l’épuisement des ressources naturelles, la pollution radioactive pour 100.000 ans, la simple notion de limites, données physiques non négociables ? Aucune importance ! Avec un bon montage financier, on peut d’ailleurs considérer le problème comme d’ores et déjà résolu. En fait, malgré les recommandations du Club de Rome datant de 1972, on regarde depuis un demi-siècle l’écologie avec des lunettes d’économiste. Il faudrait désormais regarder l’économie avec des lunettes d’écologiste, mais ce serait contrarier le système, proclamer qu’il y a une alternative, et admettre que : “Quand le dernier arbre aura été abattu, quand le dernier poisson aura été pêché, quand la dernière rivière aura été asséchée, les hommes vont s’apercevoir que l’argent n’est pas comestible”. Après que nous ayons renâclé pendant 40 ans, il sera bientôt trop tard.
Jean Monestier.