L’athlétique nordique roux qu’elle avait rencontré au Loisirs-Center s’appelait Jorg. De sa voix douce, il lui avait raconté les voyages de Nils Olgerson. En agitant ses bras musclés, il lui avait montré comment volent les oies sauvages au dessus de la Suède et même imité leurs cris de ralliement…
En marchant au bord de la plage croate où mijotaient des naturistes allemands, tout en mâchant des smorbroïds à l’anguille fumée, ils avaient évoqué Anders Zorn*, le peintre faunesque, qui fut un temps, portraitiste mondain, virtuose de l’aquarelle, de l’eau-forte et des reflets de la lumière sur les vagues, et qui, redevenu sauvage, célébra les corps, l’eau, la prodigalité de la nature dans l’innocence de la Création…
* Exposition au Petit Palais du 15 sept au 17 déc 2017