Gilets jaunes suite et…

25 novembre 2018,

par Christophe Chelten

Grand corps sans tête, les gilets n’ont de capacité de s’exprimer que par leur nombre. S’ils maigrissent, quelques agitateurs casseurs peuvent les parasiter. Ce fut le cas hier sur les Champs Elysées lorsque des nostalgiques de mai 68 arrachèrent trois pavés à titre symbolique et saccagèrent un chantier et des terrasses de restaurant pour jouer à faire une barricade. De quoi donner à manger aux centaines de caméras affamées d’images pittoresques ou dramatiques.

Les frais de remise en état après le spectacle seront réglés par le contribuable. C’est à dire les gilets jaunes.

Où l’on découvre la situation paradoxale de ce mouvement de protestation légitime. Menace colossale par le nombre mais impuissant s’il rencontre un pouvoir déterminé.

En l’occurrence, ledit pouvoir, plutôt que de réprimer la poignée de casseurs,  a laissé pourrir la situation pour que le discrédit atteigne tous les gilets jaunes. Journée de dupes.