Introduction au biorégionalisme

1 février 2021,

Nous avons lu dans le numéro de février 2021 de l’excellente revue S!LENCE un dossier passionnant intitulé: Le biorégionalisme va-t-il sauver la planète ? Nous en reproduisons ici l’éditorial

Éditorial : Sortir de la technologie, se replacer dans la nature ? par Michel Bernard

Voici que ressurgit l’idée de biorégionalisme. On la retrouve dans le scénario Île-de-France 2050 l’Institut Momentum essaie d’imaginer ce que peut être la situation pour les Franciliens après l’effondrement (1), dans le livre de Thierry Paquot Mesure et démesure des villes (2)…

Pour comprendre d’où vient cette idée, il faut se plonger dans le livre L’art d’habiter la Terre de Kirkpatrick Sale initialement paru en 1985 aux États-Unis, et seulement traduit en français en 2020 (3).

Le biorégionalisme se définit comme « une approche politique, économique et culturelle basée sur les spécificités des régions naturelles (un bassin hydrique, une montagne, un littoral, un plateau…) économiques (zone de production agricole, carrefour d’échanges) ou culturelles (influence d’une grande ville) » (4). Cette idée est apparue à la fin des années 1960, en même temps que se développait ce qui allait devenir le mouvement écologiste.

Ce concept est-il vraiment une idée originale ou est-ce une autre façon de présenter l’écologie ? A Silence, nous nous étions interrogés de la même façon avec l’arrivée de la permaculture, terme en provenance de l’Australie (5).

Dans ce dossier, nous vous présentons tout d’abord ce qu’est le biorégionalisme à partir du livre de Kirkpatrick Sale, avant d’aller à la rencontre de Thierry Paquot et son souhait d’un biorégionalisme urbain. Avec Mathias Rollot, éditeur et traducteur du livre de Kirkpatrick Sale nous essaierons de faire le lien avec d’autres influences de l’écologie, et en particulier celle de l’écologie sociale de Murray Bookchin (6), enfin nous présentons dans des encarts, des pistes de réflexions diverses.

Alors que la permaculture se développe à toute vitesse et à enfanté le mouvement de la transition (7), le biorégionalisme n’a pas encore de relais concret sur le terrain, mais peut-être est-ce en devenir ?

Michel Bernard.

(1) Yves Cochet, Agnès Sinaï et Benoît Thévard, 2017, 240 p. https://fr.forumviesmobiles.org/sites/default/files/editor/bioregions_2050_rapport_complet.pdf

(2) Ed. CNRS, 2020, 314 p.

(3) Ed. Wildproject, 2020, 272 p.

(4) définition sur Wikipédia.

(5) Permaculture T1 et 2, Bill Mollison et David Holmgren, 1978.

(6) The philosophy of social ecology, 1990.

(7) Voir Le manuel de transition, Rob Hopkins, éd Ecosociété et Silence, 2010.

Pour se procurer S!lence, c’est ici.