Incendies des résineux: les préconisations de Charles Flahault en 1924

20 juillet 2022,

Les incendies de résineux accompagnent l’histoire de l’humanité. C’est grâce à des torches de pin que l’on a pu peindre Lascaux ou Chauvet. Les essences volatiles des pins, sapins et de tout résineux, les terpènes, se vaporisent autour des arbres dès la trentaine de degrés.

Vers 40°, une simple étincelle et l’arbre devient une torchère. A l’exception des feux volontaires des tropiques, Amazonie, Afrique ou Indonésie, tous les grands incendies et méga-feux que l’on observe dans le monde entier, de la Californie, la Méditerranée jusqu’à la Sibérie,  sont des incendies de résineux. Il y a aussi des incendies d’eucalyptus comme en Australie. Les eucalyptus dégagent également des essences volatiles.

 

La photo-symbole de la préoccupation pour le climat: Etats-Uniens continuant à golfer devant les incendies majeurs de septembre 2017 à Beacon Rock Golf Course dans l’état de Washington. Il y en a quand même deux au fond à gauche qui regardent le désastre, mais il n’ont pas encore assez de présence d’esprit pour aller voir s’ils peuvent être utile à quelque chose.

 

En France, des records de quarante à cinquante degrés d’ici 30 ans ou moins

Nous sommes rentrés en France en 2019 dans la décennie des records à 40°. D’ici 30 ans ou moins, nous serons rentrés dans les décennies des extrema à 50 ° et plus (cf Bador et al., 2017), comme en Inde, en Australie ou au Pakistan de nos jours. Si nous remplaçons aujourd’hui progressivement, mais dès que possible, les résineux par des feuillus, nous limiterons les incendies de demain, protégerons la terre contre l’érosion induite par les nouveaux régimes de pluie, récupérerons de la biodiversité, et stockerons du CO2.

Le célèbre botaniste et naturaliste du début du XXème siècle, Charles Flahault [1] , passionné d’arbres comme nos trésors vivants Francis Hallé et Peter Wohlleben, avait étudié le phénomène et nous propose la façon d’y remédier, dans un texte de 1924.  Une version de meilleure qualité avec possibilité de zoom sur le texte est ici, sur Persée:

https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-3681_1924_num_4_33_4179

 

 

 

[1] Naturaliste. Fondateur de la phytogéographie en France. Professeur de botanique à la faculté des sciences de Montpellier. Fondateur de l’Institut de Botanique de Montpellier. Créateur, avec Georges Fabre, de l’arboretum de l’Hort de Dieu au mont Aigoual. Il créa en 1924 la Commission départementale de reboisement de l’Hérault. Flahault sur Wikipedia

[2] Texte original et licence libre sur Persée https://www.persee.fr/docAsPDF/jatba_0370-3681_1924_num_4_33_4179.pdf